CultureS Shanghai
Juin 2021...À une époque où beaucoup de pays optent pour le repli sur soi, le monde culturel français et chinois, fait lui le pari à sa manière, de la considération, du respect et de l’enrichissement mutuel, par le renouvellement du « Festival Croisements ».
Dans l’historique Villa Basset, le 28 avril dernier, Benoît Guidée, Consul Général de France à Shanghai et Myriam Kryger, Consule Culturelle avaient convié les responsables de lieux culturels, artistes et invités en lien avec ce domaine, pour le lancement de cette 15ème édition. Il s’illustrera dans 14 villes chinoises, à Guangzhou, Beijing, Chengdu, Shenyang, Shanghai etc. jusqu’au 31 juillet 2021, en musique, théâtre, cinéma, arts visuels danse littérature et mode.
https://croisements2021.faguowenhua.com/index-fr.html
Parmi la multitude de galeries d’art présentes à Shanghai et en Chine, les françaises assurent leur légitimité et proposent leur ADN, aux collectionneurs avertis, comme amateurs. Offrant depuis des années une visibilité à des artistes internationaux, elles permettent aussi celle vitale au commencement de talentueux jeunes artistes chinois.
Parfois, elles sont récompensées de cet investissement humain, artistique et financier, de manière remarquable. C’est ce qui arrive à Art+ Shanghai Gallery, dont la jeune artiste chinoise LIN Fanglu vient d’être nommée lauréate du prestigieux LOEWE FOUNDATION Craft Prize 2021, créée en 1988. Son œuvre « SHE » installée au Musée des Arts Décoratifs de Paris, a fait l’unanimité du jury pour « son échelle monumentale et son savoir-faire à couper le souffle ».

LIN Fanglu fut donc l’Élue, choisie parmi les 2500 candidatures présentées en 2020 (la pandémie ayant retardé le processus d’élection), venues de 100 pays différents. Trente finalistes restaient en lice.
Un aperçu : www.loewecraftprize.com
Nous aurons l’occasion de revenir sur cette artiste et son travail, pleinement en phase avec les enjeux de son époque, tout en honorant la richesse des savoir-faire, des ethnies composant la Chine, notamment les Bai. En attendant son exposition personnelle, sur un nouveau projet en mars 2022, vous pourrez voir dès le 22 juillet prochain, une autre œuvre de la série « She » (2020), exposée il y a quelques temps au Centre Pompidou West Bund Museum, à Shanghai.
Comme nous l’avons vu dans le précédent article, la destinée de Shanghai s’est construite assez tardivement, depuis les dynasties Song (Nord et Sud), avec une accélération au XIXe. CultureS Shanghai vous propose de découvrir entre autres, 2 lieux retraçant cette histoire avec le « Shanghai Yuan-Dynasty Sluice Site Museum » et le « Shikumen Museum »…
MUSEES
Shanghai Yuan-Dynasty Sluice Site Museum (上海元代水闸遗址博物馆).

Du mardi au dimanche de 9h à 16h30 (dernière entrée 16h).
Adresse : 619, West Yanchang road/Zhidan road, Putuo district.
Métro : Ligne 7, Station Xincun road, sortie 1.
Entrée gratuite. Bâtiment à droite : tickets, bâtiment à gauche : site historique.
Tel : 15214380020.
Commencé en 2009, le Shanghai Yuan-Dynasty Sluice Site Museum est ouvert au public en 2012. Il est né de la découverte du site d’une écluse datant de la dynastie Yuan en 2001, sur le chantier de construction de Zhidanyuan.
Lors du chantier, l’enfoncement de pieux qui soutiendront la prochaine construction moderne, se trouve stoppé par une structure dure. En la remontant, on découvre un morceau de construction humaine : 2 dalles scellées par un tenon en fer et des poutres de bois au-dessous (visibles dans la vitrine à droite de l’office des tickets).
Les archéologues interpelés, découvrent alors cette ancienne écluse, de 7 à 12 m de profondeur, sur 1500 m2, 42 m de long et 32/33m de large. Elle contient 10 000 pieux en bois (木桩) de 4 à 7m, qui servaient à réduire l’impact du débit de la rivière, sur la structure.
On le sait, Shanghai et ses alentours sont rythmés par des cours d’eau, grands ou petits et des parties de terre sablonneuse très fertiles. La gestion de l’eau et la prévention des inondations des zones habitées, étaient donc une nécessité, mais il a fallu une évolution des savoirs techniques pour les rendre possibles.
Durant cette dynastie Yuan, ces connaissances étaient là et furent appliquées, de manière rigoureuse et efficace.
Peut-être aviez-vous remarqué la forme originale du musée. En fait, la vue aérienne reprend la forme de l’écluse. En entrant dans le bâtiment à gauche, vous descendez peu à peu vers le site plus bas et apercevrez l’écluse.

Sur les murs, des informations vous aident à comprendre visuellement, les différentes phases de la construction de cet édifice technique mais compréhensible :
Reconstitution des différents niveaux se trouvant sous les dalles du sol de l’écluse (repris par Minhang Museum, voir CultureS Shanghai Avril-mai),
Comment furent enfoncés les pieux, ou installés les piliers de pierre encadrant l’écluse.
Observez-vous un trou cylindrique sur les dalles à l’entrée de l’écluse ?
C’est en fait l’échantillon prélevé et remonté, qui expliquera la cause du blocage et permettra la découverte du site.
Plus loin, une maquette vous en donne une vue d’ensemble et un panneau vous présente son concepteur, Ren Renfa (1254-1327).

Fonctionnaire de la dynastie mongole des Yuan, il est Vice-président du Bureau de l’entretien des cours d’eau, ses connaissances et ses écrits (« Collection d’Essais sur la Conservation de l’Eau » en 10 volumes !), en font une référence dans le domaine. Il conçoit et fait construire en 1324, 6 écluses sur la rivière Wusong (« Suzhou creek »). Il intervient aussi sur la rivière Huitong, le fleuve Jaune, le lac Lian etc.
Il est aussi un peintre reconnu, de paysages et surtout de chevaux de style archaïque, très prisé à l’époque. Il est toujours exposé au Musée Guimet à Paris, au Victoria and Albert Museum de Londres, à Kyoto ou Taipei.
Des vitrines exposent les reliques retrouvées sur le site, lors des recherches archéologiques :
3 « bouteilles Han » ("Han" rappelle un général des Song du sud),
de poterie émaillée, aux formes typiques de la dynastie Yuan, un tenon métallique utilisé pour maintenir les dalles entre elles, de la vaisselle avec caractères des Yuan, un pilon de bois utilisé pour enfoncer les pieux de l’écluse, le squelette d’un poisson, des tuiles décorées etc.
Les pieux en bois exigent une hygrométrie contrôlée, des jets de d’eau sont donc projetés 1h/j, afin de les conserver.
L’écluse peut donc être identifiée comme une installation de la dynastie Yuan (1271-1368), datant environ de 700 ans et Ren Renfa en écrit la raison : « la rivière Wusong s’envase facilement par les marées de mer transportant du sable. Une écluse devrait être construite pour draguer la voie navigable ».
Les empereurs de la dynastie Yuan ont accordé une grande importance au dragage de la rivière Wusong, car la région était déjà l’une des principales sources de céréales de l’empire.
Devenue Suzhou he/Suzhou creek, elle est aujourd’hui à environ 1km du site de cette écluse, son tracé a donc beaucoup changé au cours des siècles.
Fonctionnement de l’écluse : à marée haute, elle permet de retenir l’eau et empêche le sable marin d’entrer. À marée basse, l’eau retenue est libérée en masse et lavera le sable accumulé de l’autre côté.
Ces installations hydrauliques de la dynastie Yuan sont les plus grandes jamais trouvées, aujourd’hui en Chine. En 2006, l’écluse est l’une des 10 plus grandes découvertes archéologiques. Elle fournit d’excellentes informations aux archéologues et aux chercheurs qui étudient les technologies de génie hydraulique de la dynastie Yuan et le changement de la voie navigable de la rivière Wusong.
N’hésitez pas à utiliser les 2 écrans interactifs (office et site) très intéressants et en anglais.
Au-delà, de la compréhension d’un site technique (mais accessible) et historique, cette visite en famille, permet de réaliser que toute modernité s’appuie toujours sur des découvertes et avancées du passé.
Shikumen Wulixiang Museum

Shikumen Wulixiang Museum, ouvert de 9h à 21h. Adresse : N°25, lane 181, Taicang road (太仓路181弄, 近马当路) Métro : Lignes 1 (st. Huangpi South Road) ou 10 (st. Xintiandi).
Entrée : Adulte : 20 RMB, enfant + de 12ans et étudiant : 16 RMB, enfant -de 12 ans : 10RMB.
Tel : 33070337 Contact : xtd.openhouse@xintiandi.com
Au cœur du quartier Xīntiāndì (新天地), « Nouveau ciel et nouvelle Terre », en partie reconstitué (新) et inauguré en 2002, il reste quelques représentations du passé. Cette maison Shíkùmén (traditionnelle et spécifique à Shanghai) qui abritait des familles depuis les années 1920-30, témoigne de cette architecture historique, de son utilisation par ses habitants et des codes qui régissent son aménagement, présents en Chine, à cette époque. . On peut dire que le Shíkùmén né vers 1870, est la version méridionale du Hútong (胡同) de Beijing.
Rdc : Tout commence par le hall de réception, seule interface entre vie publique et vie privée de la famille. Meubles, chaises, objets de porcelaine, miroir de pierre, poutre au sol ou paravent sont souvent placés selon les règles du Fēngshuǐ, afin d’assurer la protection de ses propriétaires. À gauche, un bureau/salon, puis la chambre des anciens, avec des objets du quotidien (poudre de riz, crème pour la peau, photos, panier-repas.
La cuisine, lieu d’intense activité, est bien calme aujourd’hui, mais ustensiles, fourneaux à bois ou grande jarre (pour garder l’eau fraîche) sont prêts à reprendre du service.
Au 1er : Un petit escalier vous emmène dans la « Tingzijian », petite chambre, exposée au nord, glacée l’hiver et étouffante en été, qui était louée quelquefois aux lettrés et artistes désargentés, pour quelques pièces. Lit, bureau, étagères et petit réchaud, la sobriété pour ses locataires, comme les Lu Xun, Mao Dun, Ba Jin ou le fameux Feng Zikai, dont les douces illustrations ornent les murs de Shanghai pour l’éducation à la citoyenneté, souvent dans l’oubli total de l’héritage qu’il a laissé à Shanghai...
½ étage + haut : Chambre de la fille où l’on trouve coiffeuse, table de nuit, machine à coudre d’époque. Elle est juxtaposée à celle des parents.
Radio, tourne-disque (nos enfants savent-ils encore ce que c’est ?) et ameublement, de la chambre parentale indiquent une classe relativement aisée et éduquée.
Ici pas d’intimité, la paroi entre les 2 chambres ne monte pas jusqu’au toit et pas d’isolation non plus, on est juste sous les tuiles !
Dans la chambre du fils, un pot à braises pour réchauffer les mains pendant l’étude, mais aussi pinceaux d’écriture et livres.
Après la machine à coudre de la chambre de la jeune fille, on perçoit bien que les projections parentales ne sont pas les mêmes selon l’enfant.
Il faut bien le dire, ce serait folie de vivre à Shanghai, ou même de la quitter, sans s’être imprégné de cette ambiance si particulière, de la nostalgie même de ces maisons avec « porte de pierre ».
Plus loin, vous pourrez poursuivre par la visite du musée du 1er congrès du PCC, qui rappelle qu’il est né à Shanghai pendant l’été 1921, dans l’ancienne concession française. Plutôt une réunion en catimini, elle rassembla les 13 personnages clés, dont Máo Zédōng, qui allaient changer le destin de la Chine…
PHOTOGRAPHIE
« Traveling Souls » par Erwin Olaf.
Jusqu’au 8 juin 2021 ! Danysz Gallery. Du lundi au samedi de 10h à 18h, dimanche de 12h à 18h.
Adresse : The Independents House, 256 Beijing East Road (x Jiangxi Road)
Métro : Ligne10 et 2 Station : Nanjing East road.
Site : www.magdagallery.com ; Contact : info@magda-gallery.com
Tel : +86 21 64224735
Danyzs Gallery accueille pour la 2ème fois à Shanghai, le très reconnu photographe néerlandais, Erwin Olaf, né en 1959.
Erwin Olaf aime nous raconter des histoires et on l’écoute avec nos yeux sur ses clichés, si proches de l’univers du cinéma.
Le conservateur au Hague Museum of Photography, Wim van Sinderen, écrit : « Il est l’un des protagonistes de ce style de photographie, proche de la peinture et aussi du style narratif… J’appelle toujours ça cinéma à une prise ».

Après des études de journalisme, il passe par le monde de la mode et de la publicité.
Sa renommée internationale commence avec son 1er prix au concours « Young European Photographer ». Il développe dans ses photographies, un univers bien à lui, entre fantaisie et réalité.
Erwin Olaf a été exposé à Paris, New-York, Londres, Beijing, Dubaï, Tokyo, Berlin, Séoul, H.K.
Dans sa nouvelle série « Im Wald » (« Dans la Forêt »), shootée en Bavière, il dit vouloir « créer un mystère autour des voyages ». C’est réussi, puisqu’il nous emporte très vite, dans son univers intriguant et onirique. À travers cette thématique du voyage, son questionnement profond a des chances de toucher le regardeur, puisqu’il lui parle autant de son voyage dans le temps et du cheminement de sa vie « qu’est devenu, l’enfant que j’ai été ? », que du voyage dans l’espace et des espoirs que nous y plaçons. Le constat de notre immobilité en 2020 et 2021 se fait d’autant plus pesant…
Certaines de ses photographies sont inspirées d’images ou illustrations de son enfance.
Dans une autre série « April Fool » (2020), l’artiste grimé en clown triste, erre sans but, dans des espaces privés ou publics, ne comprenant plus cette situation sanitaire et ses conséquences qui le dépassent, lui qui avait la maîtrise de sa vie ou presque…avant !

Des clichés issus de séries, pour certaines emblématiques seront aussi présentés.
La recherche des décors, tout comme la mise en scène sont longues.
Les personnages représentés, comme dans une autre dimension, nous semblent souvent inaccessibles, mais ce qu’ils disent de nous, nous en rapproche.
Au printemps 2018 lors d’une interview, il me disait l’importance qu’il porte à une lumière extrêmement sophistiquée et contrôlée qui donne une atmosphère surréaliste très reconnaissable. Dans son studio digne du cinéma, tout comme en extérieur, décorateur, accessoiriste, maquilleur, coiffeur et directeur de casting collaborent.
Un aperçu : https://danyszgallery.com/video/24-im-wald-erwin-olaf/
PEINTURE
« Synthesis » par Ugo SHIELDE
Jusqu’au 10 juillet 2021. Galerie Dumonteil, du mardi au dimanche de 11h à 19h.
Adresse : YongPing Lane, Bldg 105, 199 Hengshan Road (衡山路199号永平里105栋).
Métro : Ligne 1, St. Hengshan road, sortie 4
Tel :+86 21 6418 6367 ; Contact : shanghai@dumonteil.com
Site : http://www.dumonteil.com/fr/
La galerie Dumonteil accueille l’artiste français Ugo Shielde de 34 ans, diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, en 2014.
Très imprégné par l’univers du Maître italien Giuseppe Penone qui l’a formé, il embrasse avec jubilation le monde naturel, sa profusion, la multiplicité de ses formes animales et végétales.
Son travail a été ou est présent dans des institutions publiques, comme la Fondation GoodPlanet et l’Espace Pierre Cardin, l’École nationale supérieure des beaux-arts, à Paris, Invisible Dog Art Center à New York, ainsi que dans des collections privées en Europe, Amérique et Asie.

Cet univers naturel se retrouve dans le choix de ses matériaux, puisque le bois est son support et des fines lamelles de bois remplaceront le trait du dessin original et viendront séparer les différents îlots de couleurs. La pâte faite de plâtre et de ciment donne un effet 3 D, au travail de l’artiste, brouillant les frontières entre peinture et sculpture. Des pigments naturels complèteront le panel des matériaux utilisés.
On pense bien sûr au lien avec l’artisanat du cloisonné de Beijing, présent en Chine depuis la dynastie des Yuan (1271-1368), le pays qui accueille ses œuvres. Même si le bois remplace ici le cuivre et l‘émail la matière pigmentée.
Il honore aussi la Chine par 2 œuvres, au sujet et à l’esthétique qui lui sont chers, comme pour « Water Lilies l » (2020).
Selon les œuvres, Ugo Shielde fait le choix de la brillance, grâce à une résine de finition, ou du mat comme pour « Tropical Dream » (2020) qui rappelle la complémentarité du Yin et du Yang, des fleurs et des fruits etc. sans oublier d’honorer profusion et générosité du monde naturel dont l’Homme bénéficie depuis toujours. Avec cette œuvre, l’univers de l’artiste et son Maître italien, osons établir un lien avec le travail d’Arcimboldo, auquel le Centre Pompidou-Metz, consacre d’ailleurs une exposition depuis le 30 mai …
"Tropical Dream"
Pour varier les expériences esthétiques, l’artiste présente 2 grandes œuvres rondes (150 cm de diamètre), tournant sur un axe, « Water Lilies II » (2020) et « The Bouquet » (2021).

« Magnolia » s’enrichie de pigments argentés pendant que « Smoky Platanes », l’arbre emblématique de Shanghai, offre sa lumière automnale et quelques pigments d’or.
Grâce au travail d’Ugo Shielde, la nature entre dans nos murs, l’artiste sans arrière-pensée revendicative, invite à une certaine forme de contemplation.
CINE-DEBAT
« Capitaine Thomas Sankara »
Mardi 8 juin 2021 à 19h. Shanghai Jing’an Campanile Hotel. Adresse : 425 Wulumuqi Bei lu.
Métro : Lignes 2 et 7, St. Jing’an temple, sortie 5.
Contact : ADFEShanghai@outlook.com
Prix : 70 RMB (membre), 90 RMB (non-membre).
Dans le cadre des rencontres mensuelles ciné-débat de l’ADFE-FDE (Français de l’Etranger) qui abordent des sujets sociétaux, environnementaux ou rappellent le rôle de personnages novateurs, emblématiques, cette soirée aura pour thème le Capitaine Thomas Sankara, dévoilant le destin unique du président du Burkina Faso, de son élection en 1983 à son assassinat en 1987.
« Révolutionnaire, féministe et écologiste, Thomas Sankara a transformé l’un des pays les plus pauvres du monde en défendant la voix des exclus jusqu’à la tribune de l’ONU, pour réclamer l’annulation de la dette africaine. Ces archives étonnantes redonnent la parole à ce leader charismatique qui a marqué les consciences bien au-delà de l’Afrique ».
Après le documentaire « Capitaine Thomas Sankara » (2015) de Christophe Cupelin, un échange suivra entre les participants, pour finir la rencontre autour d’un buffet.
RAPPELS
« Kandinsky Le Pionnier l’Art Abstrait »
Jusqu’au 5 septembre 2021. Centre Pompidou/West Bund Museum Project.
Adresse : 2600 Longteng Dadao/Longlan Lu (龙腾大道2600号, 近龙兰路), Xuhui District. Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 17h. Métro : Ligne 11, St. Yunjin road, sortie 2.
Info : www.westbund.com/en Tel : 3101 1011
Mesures sanitaires habituelles exigées à l’entrée.

Après la fin de l’exposition « The Shape of Time », sélection personnalisée d’œuvres d’artistes majeurs, du Centre Pompidou, pour le site Centre Pompidou/West Bund Museum Project à Shanghai, la nouvelle vous propose d’entrer dans l’univers du peintre français d’origine russe, Vassily Kandinsky (1866-1944).

Elle est exceptionnelle à plus d’un titre. L’artiste est tout d’abord l’un des quatre pionniers avec Kupka, Mondrian et Malevitch, de l’art abstrait, qui entrait en rupture avec la représentation de la nature établie antérieurement.
C’est aussi la 1ère rétrospective de cet artiste en Chine. Elle est d’une grande richesse, avec une centaine d’œuvres présentées (peintures, dessins, gravures) et quelques reliques ayant appartenues à Vassily Kandinsky.
Le Centre Pompidou en possède le plus grand fond, grâce aux donations et legs de sa veuve Nina Kandinsky.
Quelques bronzes antiques chinois, rappellent son intérêt pour les arts asiatiques.
Si l’artiste a initié l’art abstrait, il est aussi associé aux courants de l’expressionisme, du constructivisme, du surréalisme. Vous découvrirez sur la fin du parcours, des œuvres comme « Entassement réglé », qui rappelle ses origines russes et l’importance du symbole de l’œuf pour Pâques.
Le parcours chronologique permet de découvrir ou redécouvrir, son cheminement artistique et humain, l’importance du vécu de l’artiste dans un contexte historique et politique troublés (il prendra 3 nationalités différentes),
...ses rencontres artistiques etc.
Au-delà du religieux, la spiritualité fut très présente dans sa démarche artistique, à en écrire « Du spirituel dans l’art, et dans la peinture en particulier » (1912).
Plus loin, l’exposition offre aux regards des visiteurs, ses dernières œuvres inachevées de 1944.
La scénographie est réussie et la dimension pédagogique, bien présente.

« Bodies of Water » City Project/Biennale de Shanghai
Jusqu’au 25 juillet 2021. Villa SūnKē .
Adresse : Columbia Circle, 1262 Yan’an Xi lu, Changning qu.
Visite sur réservation par code QR (possible sur place quand créneau calme).
Dans le cadre de la 13ème Biennale de Shanghai, différents sites culturels et historiques, présentent les œuvres d’art contemporain, d’artistes chinois et internationaux, sur le thème intéressant bien qu’un peu large, il faut bien le dire, de « Bodies of Water ».
Info : www.shanghaibiennale.org
Si le principal site du PSA (Power Station of Art, 678 Miaojiang Road) exposera le travail de 64 artistes internationaux, dont 33 commandes, c’est l’occasion de visiter également, celui de la villa SūnKē (fils du fondateur de la 1ère République de Chine, Sūn Yat-sen).

Cette maison de 3 niveaux, construite en 1931, fut d’abord conçue par et pour le célèbre architecte austro-hongrois, László Ede Hudec.
Nouvellement restaurée, elle se situe dans le cadre historique de Columbia Circle. SūnKē Villa est ouverte au public, le temps de l’exposition.
Dans le bureau, à gauche de l’entrée, n’hésitez pas à prendre un petit fascicule qui vous accompagnera dans la découverte des œuvres contemporaines présentées.
Seul le RDC est accessible, tout comme la terrasse donnant sur le jardin.
Celui-ci a été repensé et a fait disparaitre par exemple, le bassin caché sous les arbres.

Entrez plutôt par l’allée sur la Panyu lu, à la limite sud du jardin de la villa SūnKē, vous découvrirez des panneaux racontant l’histoire de Columbia Circle, site dans lequel est intégré la villa.
Columbia Circle était un country club et un haut lieu de la vie sociale pour les Américains, entre 1927 et 1942, banlieue de Shanghai à l’époque.

« A World Of Reflections » par Fabiola Liacy De Felip
Jusqu’au 13 juin 2021 ! Jiaoju Culture & Communication, ouvert de 11h à 18h. Adresse : 218 Wending lu, Tower B, F3, petit escalier à droite de l’ascenseur. Xuhui district. Métro : Lignes 3,4 et 9, St. Yishan lu, sorties 2 ou 5.
Dans ce nouvel espace cosy, dédié à l’art et intégré au sein d’un club de fans de vinyles, Fabiola Liacy De Felip, nous propose de découvrir de nouveaux clichés de son travail photographique. Après le succès de son exposition sur l’ethnie Miao, présentée à la galerie ArtCN, il y a quelques mois, « A World of Reflections » va bien au-delà de l’esthétique des « reflets, regards, mains, ombres et lumières ».
Crédit photo Chen.
Si chacun fera naître sa propre réflexion, la photographe voit dans l’épreuve et les étapes de notre condition humaine, la nécessité « de se poser, de réfléchir, en priant pour certains, en rêvant pour d’autres », afin d’avoir accès à une autre réalité, impossible, sinon.

Crédit photo ByFab
« Prendre le temps ...se connecter aux personnes et y voir parfois le propre reflet de soi, dans un regard qui nous a touchés ».
Pour finir je souhaite de bonnes vacances ici ou ailleurs et une « installation confiante », à tous ceux qui partent. Qu’ils emportent avec eux, un peu de Chine et conservent cette intensité si particulière des amitiés expatriées.
À bientôt
Françoise BOURRY-MAUGEIN
culture@shanghai-accueil.com
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