Actualités

19 octobre 2022

Les Enfants de Madaifu

Opération 2022 des Pommes de Madaifu

Depuis le 10 octobre, les AMIS des ENFANTS DE MADAIFU ont démarré leur campagne de vente de pommes annuelle en partenariat avecEpermarket.
Cultivées de manière organique dans le Gansu et conditionnées sous cartons de 10 kilos totalement recyclables, les « pommes de Madaifu » répondent à tous les critères d’une démarche respectueuse envers notre planète et constituent également pour chacun de nous un moyen de participer à un projet éthique et solidaire.
Si la totalité des profits de cette vente est reversée à l’association, les recettes de l’an passe ont ainsi permis de venir en aide à 107 enfants de la province du Gansu.
Que ce soit à travers les frais de scolarité ou en les aidant pour la vie de tous les jours, LES ENFANTS DE MADAIFU rendent possible, grâce à leur programme « Orphelinat sans mur », le maintien de ces enfants au sein de leur famille élargie, chez un proche, ou un grand-parent…
De l’école primaire jusqu’à l’université pour certains, des parcours entiers ont ainsi été finances par cette association fondée en 1999 par le Docteur Marcel Roux (« MA » pour Marcel et « DAIFU » pour Docteur).

Les pommes de MADAIFU
En vente sur EPERMARKET jusqu’au 31 janvier 2023
340 RMB le carton de 10 kilos

Les Enfants de Madaifu

La galerie d'images liée à cette page est réservée aux membres de l'association.

7 juin 2022

CultureS Shanghai Juin 2022

CultureS Shanghai Juin 2022

CultureS Shanghai

Juin 2022…
Chers lecteurs et lectrices,
Il est venu le temps pour moi, d’écrire la dernière page de « CultureS Shanghai  ».

Depuis 10 ans, cette chronique met en lumière des évènements ou des lieux de culture.
Elle présente les œuvres d’artistes établis ou en devenir et leurs galeristes qui font preuve d’intuition, par leur sélection via de nombreux médias (dessin, peinture, sculpture, photo, art numérique, installation, vidéo), mais aussi toutes les formes du spectacle vivant (théâtre, danse, musique, chant).

Ce fut aussi l’opportunité de présenter un grand nombre d’institutions culturelles et de musées, aux thèmes si variés, à Shanghai.

Les presque confidentiels Villa Pathé, IG, Imaging Group, Xuhui Art Museum, Minsheng Art Museum ou World Expo Museum, y côtoient sans complexe les grands musées nationaux ou les grandes institutions comme PSA (Power Station of Art), Shanghai Museum, Centre Pompidou x West Bund Museum, Power Long Museum.

« CultureS Shanghai  », c’était aussi la possibilité d’en apprendre plus sur la culture traditionnelle chinoise, les temps forts qui la rythment, les événements historiques qui la façonnent, comme une clé de compréhension indispensable, du pays qui nous accueille, la Chine.
Cette culture millénaire est remarquable. Malmenée parfois, par les soubresauts de l’Histoire, elle bénéficie aujourd’hui pour sa recherche et son partage, d’investissements humain et financier importants et c’est tant mieux !

Bien sûr, cette chronique culturelle a évolué dans sa forme, son analyse, les domaines présentés et son support.

Et si je suis seule à écrire (et réécrire jusqu’à la justesse et l’équilibre souhaités), à travailler les images, concevoir la mise en page et l’édition, «  CultureS Shanghai » a bénéficié depuis des années, de personnes qui lui ont offert leur savoir et leur temps, avec une grande générosité et qui sont pour beaucoup, devenues mes amies.
Je voudrais remercier et citer ici mes correctrices, Françoise Jacquin puis Christine Laurent, Caroline Boudehen, journaliste et spécialiste en art contemporain, Andrea Martinez et Fabiola Liacy De Felip, photographes, Céline Raymond, pour l’outil informatique, Naihua Liang et Fen Bourdon, pour les traditions et le calendrier chinois, David Maurizot pour les précisions historiques, les galeristes, les directeurs artistiques, les directeurs de communication des musées, institutions, bibliothèques, pour leur patience à mes multiples questions !

Si la création artistique est l’expression d’une nécessité pour l’artiste, elle l’est aussi pour nous, car elle nous dit où nous en sommes du Monde et de l’Humain.
Au-delà des considérations esthétiques, la création artistique est aussi pour moi, l’illustration de nos connaissances, dans le temps et dans l’espace, comme un socle indispensable à l’évolution de nos consciences.
Nous le comprenons progressivement, en découvrant les œuvres dans les galeries, les musées des 4 coins du monde, en se penchant sur l’histoire de l’Art…

Regarder, écouter, comprendre, regretter parfois ou s’enthousiasmer souvent…la Culture n’est pas un luxe, parce qu’on ne naît pas Humain, on le devient.

Merci à Shanghai Accueil, de m’avoir offert cette opportunité de partager ma passion de l’Histoire et du monde des arts et à sa présidente Anne Lapierre, de m’avoir accordé, une totale liberté d’écriture et de conception, qui m’étaient nécessaires.

Merci à vous chers lecteurs et lectrices, pour votre fidélité et votre bienveillance sans faille, tout au long de ces 10 années !

Et enfin merci à la Chine et à Shanghai à l’énergie si particulière, pour m’avoir ouvert de nouveaux horizons et offert de merveilleuses rencontres et interviews.

Je ne pourrai oublier depuis les plus anciennes, celles des artistes, en 2013 : Agnès Jaoui (Shanghai 7ème Art), Pierre Schoeller (« Versailles »), Jean Loh (Beau Geste et pour Studio Harcourt), Robin Mas ("Green Village"), en 2014 : JR (« Close up »), Ann Niu, Christian de Laubadère, TUCHO, en 2015 : Huang YuLong, Tahar Ben Jelloun, Emilie Simon, Mu Lei, en 2016 : Leng Hong, Belle du Berry du groupe Paris Combo, Carole Gabay, en 2017 : Li KunWu, Hu Weiqi, en 2018  : Tamen, Erwin Olaf, Lee Shang Hwa, en 2019 : Ronald A. Westerhuis, La Troupe Francophone de Shanghai, Damien Dufresne, REDIC, Ye HongXing, en 2020 : He Jian, Wensen Qi, NanChuan DaoCheng, en 2021 : ChenFenWan, David Rodriguez, Anne Evenou, Jang Yifan, Fabiola Liacy De Felip, Alex Sarmiento, Andrea Martinez, en 2022 : Zhang XiaoDong…

Agnès Jaoui (comédienne, scénariste, réalisatrice)

JR (artiste photo)

Christian de Laubadère (artiste peintre, sculpteur)

TUCHO (artiste sculpteur- galeriste)

Qian Gang (artiste peintre)

Émilie Simon ( auteure, compositrice, interprète)

Huang Yulong (artiste sculpteur)

Li Kunwu (dessinateur, auteur, journaliste)

NanChuan DaoCheng (artiste peintre)

Tamen (photographes, peintres)

Damien Dufresne (artiste photo)

Ye HongXing (artiste peintre sculptrice)

Lee Shang Hwa (artiste sculptrice)

Andrea Martinez (artiste photo)

REDIC (artiste peintre sculpteur)

Fabiola Liacy De Felip (artiste photo)

Collectif d’artistes lauréates CAFA (peinture, sculpture), dont Xu Sijin (en noir)

Erwin Olaf (artiste photo)

Wensen Qi (artiste laquer)


Zhang XiaoDong (artiste peintre, sculpteur)

MERCI à tous et continuez à vous émerveiller, même de l’infiniment petit…

Françoise BOURRY-MAUGEIN
culture@shanghai-accueil.com

3 avril 2022

CultureS Shanghai Avril 2022

CultureS Shanghai Avril 2022

CultureS Shanghai

Avril 2022…Nous connaissons l’importance du culte des ancêtres dans la culture chinoise, encore très présent de nos jours dans les familles. Le mois d’avril en verra une illustration. Quand nous l’appelons « Fête des défunts », instituée par les moines de l’abbaye de Cluny au XIe, le calendrier luni-solaire chinois parle de « Fête de la Pure Lumière » ou Qīngmíng jié (清明节). Elle aura lieu du 3 au 5 avril 2022. À l’origine, c’est une période solaire qui rappelle aux paysans que la lumière et la chaleur reviennent et qu’il est temps de semer…elle deviendra par la suite, un temps de commémoration des défunts de la famille.
Comme en Europe, on vient au cimetière, balayer les tombes (Sǎomù : 扫墓), les fleurir parfois et se rappeler des défunts, mais pas seulement.
C’est aussi un temps de rituels spécifiques à la Chine : on apporte des offrandes virtuelles (monnaie spéciale, mahjong en papier…) ou réelles (nourriture, alcool, cigarettes...) afin qu’ils aient tout le nécessaire pour leur vie dans l’au-delà.
Il peut y avoir quelques variantes, dans certaines ethnies, mais il reste la même volonté d’honorer et de garder le lien, depuis la nuit des temps, en Chine comme ailleurs... Cependant la pandémie s’immisce là encore, SI elles peuvent se rendre au cimetière, les familles allant sur les tombes de leurs défunts, devront présenter codes QR et test PCR négatif, comme un choc entre 2 mondes !

Revenons au monde matériel. Du 30 avril au 4 mai 2022, ce seront les congés de la « Fête du Travail », « Láodòngjié » (劳动节), qui trouve son origine dans les mouvements de revendication ouvrière du 1er mai, de l’Internationale Ouvrière, fondée à Paris en juillet 1889. Ce congé accordé aux travailleurs, est une période dense de voyage en Chine. Il en sera autrement cette année.
Pourtant la vie revient dans les jardins et les parcs de Shanghai, elle nous attendra bien, à la sortie de nos confinements : Chūntiān láile !

Guncun park (crédit photos : B.Maugein).

La pandémie Covid émerge de nouveau en Chine, affectant tous les domaines d’activités humaines, dont celui de la culture. À Shanghai au moment où j’écris, les musées d’état sont fermés, les privés ferment peu à peu, les galeries d’art, et autres institutions culturelles suivront pour beaucoup, dans l’attente d’une réouverture/renaissance qu’on espère, la plus rapide possible.

Dans un article précédent, j’évoquais combien la pandémie avait accéléré, le phénomène de digitalisation du monde culturel, par l’accès du public aux visites virtuelles des collections des musées, à leur accompagnement pédagogique, aux galeries d’art et donc à un marché de l’art, dans lequel des transactions d’achat d’œuvres, peuvent se faire, sans aucune proximité physique, entre acheteur et galeriste. Sans oublier la création de certains artistes, qui intègrent les atouts du numérique, dans l’élaboration d’une œuvre physique, ou poussent ce choix vers l’absolu, en proposant une œuvre totalement numérique et virtuelle, dont l’authentification et la propriété se feront grâce aux très contemporains NFT (Non Fungible Token !

Ce sera donc un CultureS Shanghai particulier, donnant sa place au numérique et permettant malgré tout, de garder le lien avec certains lieux culturels ayant travaillé leur visibilité virtuelle, mais aussi l’occasion de découvrir le travail de passionnés de la SHFC (Société d’Histoire des Français de Chine), ou l’exposition en cours dans la galerie Art+ Shanghai, qui a pu malgré tout, maintenir le vernissage et la rencontre avec l’artiste Zhang Xiao Dong.

GALERIE D’ART

« Leaves of Infinity » par Zhang XiaoDong.

Jusqu’au 8 mai 2022. Art + Shanghai Gallery,
Du mardi au dimanche, de 10h30 à 18h30.
Adresse : F2, 99, Beijing Dong lu/Yuanmingyuan lu, Huangpu District.
Métro : Lignes 2 et 10, St. East Nanjing road, sortie 6.
Tel : +86 21 6333 7223 ; Contact : contact@artplusshanghai.com
Site : www.artplusshanghai.com

Art+ Shanghai Gallery accueille dans ses murs « Qiān yè·wúxiàn » (千页·无限), première exposition à Shanghai, de l’artiste Zhang XiaoDong.
« 1000 pages à l’infini » dit déjà l’importance que l’artiste accorde au monde du livre et au papier, invention chinoise, du haut fonctionnaire de la Cour impériale des Han de l’ouest, Cài Lún (50-121).

Rencontrer et regarder les œuvres de Zhang XiaoDong, c’est découvrir tous les paradoxes qui habitent les artistes, tiraillés entre la richesse et le poids, d’une culture millénaire dont ils sont parfois issus et le désir d’expérimenter d’autres techniques, d’autres médias, ou tout du moins de leur donner une nouvelle dimension.

Oui le papier puis le livre, ont transformé à jamais l’humanité, par la transmission des savoirs, de la pensée et le moyen pour les époques ultérieures, de s’y référer.
L’artiste en parle comme d’un «  espace que la civilisation humaine habite et un vaisseau spatial traversant le temps ». Il y a 15 ans, il se penche donc sur l’évolution des supports de l’écriture en Chine et les différentes techniques qui les accompagnent.

En Chine, tout commence par les rouleaux de fragments de bambou accrochés entre eux, viendront les rouleaux de papier de riz.

Mais un ingénieux, pour plaire à l’empereur, crée sous la dynastie des Tang (618-907), le livre « Dragon Scale ».
Autant dire que la référence au dragon, symbole puissant de l’empereur et le déroulement progressif de ses pages sur une grande longueur, à l’aide d’une tige de jade ou d’ivoire, furent un succès. Leur fabrication sera bien sûr réservée au « Fils du Ciel » et à sa famille. Aujourd’hui, l’ultime exemplaire de l’impérial livre « Dragon Scale », se trouve dans les archives secrètes de la Cité Interdite, toujours à l’abri du regard du commun des mortels !

Fin de la dynastie Tang, on perd cette technique précieuse et unique, lors de cette période troublée. Cependant le livre dont les pages sont pliées, les unes sur les autres, apparait, inspiré de la forme des manuscrits de sutras bouddhiques venus d’Inde. Sa fabrication moins onéreuse, permettra la diffusion de la pensée bouddhiste, acceptée et promue par les élites, depuis le début de la dynastie Tang.

Fort de cet héritage, Zhang XiaoDong en retrouve la technique après plus de 2 ans de travail, et réalise enfin son 1er livre à « écailles de dragon ». Il contient de nombreuses illustrations colorées et les Hànzì, dans une version dynastie Song, du court mais célèbre Sūtra du Diamant.

Ce « Dragon Scale book » nécessite une grande précision et une maîtrise de différentes techniques.
Elle est la pièce maîtresse de l’exposition et fut exposée au Potala de Lhassa.

L’artiste va créer ensuite des œuvres verticales, utilisant l’effet vibrant d’une succession de feuilles de papier de riz dans plusieurs séries monochromes, de paysages, en blanc comme « Haveanly mountains I », colorée d’une macération de châtaigne comme «  Non-Sand II » (réinterprétation des classiques Shānshuǐ).

Il expérimente d’autres monochromes, avec des représentations bouddhiques cette fois, comme «  Akara » ou « Sunyata III ».

L’œuvre «  Misty Red House » reste la plus intrigante de l’exposition.

On y devine quelques pages brulées et exposées au regardeur, du classique « Le Rêve dans le Pavillon rouge » de Cao Xueqin. Malgré la fragilité du papier, peu de mots sont nécessaires pour évoquer la puissance culturelle et mémorielle de certains livres. Vérité d’une œuvre qui traverse le temps, loin de la version contemporaine des séries audiovisuelles, vidées de sens.

Il crée ensuite l’œuvre grand format, visible dès l’entrée de la galerie « Thousand Pages of Dunhuang »,

succès de la soirée du vernissage, par la richesse des couleurs, les multiples symboles mais aussi la référence aux célèbres représentations bouddhistes, peintes au fil des siècles, dans les grottes d’un désert de sable et de pierre, devenues sacrées, sur la longue Route de la Soie.

Dans l’œuvre la plus récente, « Waken the blues underneath », Zhang XiaoDong évolue vers une expression plus abstraite, organisant la succession des feuilles par îlot de couleur.

Technique :
Après les études préparatoires, impression couleur par pigments naturels, puis découpe des pièces de papier de riz. Après le collage en lignes successives de ces fines feuilles, d’une grande précision, l’artiste termine par une découpe finale, affinant ainsi l’effet 3D.

À la fragilité matérielle du papier, Zhang XiaoDong décide par son travail, de lui conférer plutôt la profondeur du sens. Il vit et travaille à Beijing.
Art+ Shanghai Gallery avait déjà accueilli en octobre 2018, dans son ancienne localisation, le travail très particulier du papier par un autre artiste, Tang Zhengwei, lors de l’exposition « Cut It Out : Paper World  ». La technique et le rendu final des œuvres de Zhang XiaoDong offrent une variété et un aspect plus contemporain.

La réussite d’une galerie d’art repose sur l’intelligence artistique des galeristes, par le choix des artistes qu’ils ou elles représentent, la compréhension du marché de l’art, mais aussi la qualité de leur équipe. Dans le pays ou à l’international, les galeristes vont tenter de découvrir dans les foires d’art, les lieux de création, les instituts des Beaux-arts, les artistes prometteurs.
Les galeristes sont parfois aidés dans ce travail en amont, loin des lumières qui éclaireront plus tard, les œuvres des artistes. Il demande persévérance, intuition, humilité et sans doute de l’audace. En les évoquant, je souhaite les mettre à leur tour en lumière, à l’image de Zhang Linmiao, jeune femme réservée mais passionnée, investie et profonde dans son propos, travaillant à Beijing et commissaire de cette exposition.

MUSÉES EN DIGITAL

Si plusieurs musées se sont essayés à la digitalisation dans leur visibilité au grand public, la qualité et le contenu pédagogique ne sont pas toujours à la hauteur des attentes. La Chine étant le 2ème pays le plus connecté, une évolution sur le fond et la forme, verra le jour prochainement. Quatre sites se démarquent…

Shanghai Textile Museum/Shanghai Fangzhi Museum (上海纺织博物馆).

Adresse : 128, Aomen lu, Putuo District.
Métro : Lignes 1, 3 et 4. Station : Shanghai Railway Station sortie.
Du mardi au dimanche, de 9h30 à 16h. Entrée gratuite . Tel : +86 21 6299 6969
Wifi gratuit. Dépliant en anglais au guichet.

Cet intéressant musée professionnel, près des galeries d’art de Moganshan 50, se situe sur l’ancien site de l’usine Shenxin Textile No. 9 (qui fut le Shanghai Machine Weaving Bureau, fondé en 1878). Inauguré en novembre 2007, le musée ouvre au public en janvier 2009. Il bénéficie de 4000 m2 d’exposition. Peu connu des Shanghaiens, il est pourtant présenté régulièrement par Shanghai Accueil, lors de parcours par l’équipe des Flâneries, ou plus récemment par l’équipe des Visites. Il est la création du puissant groupe de textile Shangtex.

Sur 3 étages, le Shanghai Textile Museum présente l’histoire et les aspects techniques simples, de ce secteur d’activité qui sera la 1ère réelle industrie de Shanghai. Elle modifiera la configuration de la ville, avec une concentration des ateliers et des usines, vers Songjiang, Qibao et plus récemment, le long de la rivière Suzhou, au temps des Concessions. Ici, va croître une population ouvrière, d’où émergera bientôt l’idéologie communiste…mais ça c’est une autre histoire !

Si Hangzhou et Suzhou travaillaient depuis longtemps la soie, Shanghai transformera le coton et accueillera la 1ère filature chinoise, pour devenir le moteur et la vitrine de la modernisation économique chinoise.
Pour la production du coton en Chine, la province du Xinjiang en représente 50%, mais il existe aussi dans de moindres proportions, une zone cotonnière du Bassin du Yangtze, avec entre autres, les provinces du Jiangsu et de Shanghai.

Il y a quelques années, on pouvait voir dans les quartiers populaires de Hongkou ou Yangpu, les artisans fabriquer dans leurs échoppes/ateliers, des couettes de coton brut.

Des scènes historiques, maquettes, petites boutiques et reliques illustrent le parcours, accessible à tous. Les premiers chapitres du parcours restent les plus intéressants.

3000 objets exposés dont certains d’exception, comme des tissus très anciens des Han et Hu, de la dynastie des Hans de l‘ouest (206 av JC- 25), un vieux métier à tisser ayant servi à 5 générations, d’une famille simple de Zhujing, dans le district de Jinshan, sans oublier les magnifiques costumes d’opéra de Beijing et de Kunqu de « l’école de Shanghai », autrefois portés par Zhou Xinfang (auteur et acteur spécialisé dans le rôle très stéréotypé du « vieux mâle », malmené lors de la Révolution Culturelle), et par Yu Zhenfei.

Le lien de la visite virtuelle :
https://www.qds3d.com/nodes/7bae8015-dd3b-4286-8a7a-47d2b4381b0e/view

Shanghai History Museum/ Shanghai Revolution Museum.

Adresse : 325 Nanjing Xi, by Huangpi Bei Lu 南京西路325号, 近黄陂北路
Métro : Lignes 1, 2 et 8. Station : People Square sortie 11.
Du mardi au dimanche, de 9h à 17h. Entrée gratuite (sauf certaines expositions temporaires).
Site :www.historymuseum.sh.cn Tel  : +86216323 2504.
Wifi gratuit. Audio guide : 20 RMB (mandarin, anglais, Shanghaien !)
Dépliant en anglais au guichet.

Pour sa présentation, lire dans le CultureS Shanghai suivant :
https://www.shanghai-accueil.com/CultureS-Shanghai-Decembre-2018

Le lien de la visite virtuelle :
https://u.eqxiu.com/s/XzH86LH0?bt=yxy&share_level=2&from_user=20220316cc5bd4f0&from_id=5fd0f474-2&share_time=1647412131715

Ce lien ne présente pas le parcours de l’exposition permanente du musée, mais les 13 dernières expositions temporaires, inaccessibles dorénavant.
La qualité de l’image et l’absence de visiteurs, permettent de lire les informations des panneaux, au fur et à mesure de votre parcours. Pour avancer, cliquez sur la flèche. Différentes fonctions sont accessibles sur le bas de l’image.

Expositions les plus fédératrices :
«  Taste of Shanghai-Better Life-Old Shanghai Food Exhibition » sur entre autres la cuisine de Shanghai, l’une des 4 grandes cuisines de Chine :

  • Les raviolis, Baozi, canard laqué, le blé plutôt que le riz du Dongbei.
  • Les piments, la fondue chinoise, la racine de lotus farcie du Centre-ouest.
  • Les travers de porc sauce aigre-douce, la cuisine vapeur, le riz et ses dérivés dont le fameux Xiǎolóngbāo, poissons et fruits de mer et le sucre partout du Centre-est (Shanghai, Zhejiang, Jiangsu). – Les Dimsun, viandes laquées, fruits de mer, nouilles et riz sautés, soupes, desserts etc. de la plus variée, la plus riche et réputée la meilleure cuisine, celle du Guangdong (sud/sud-est). Sans oublier, la richesse de la cuisine des ethnies si variées, de Chine.
    « Wealth, Longevity and Happiness », sur l’importance des symboles chinois, le centenaire du PCC qui permet de découvrir des reliques et représentations du Shanghai historique, l’histoire de la Qipao de Shanghai ou les broderies en Chine etc.

Shanghai Natural History Museum.

Ouvert du mardi au dimanche, de 9h à 17h15.
Adresse : 510 Beijing Xi Lu/ Chengdu Bei Lu, District de Jing’an.
Métro : Ligne 13, St. Shanghai Natural Museum, sortie 1.
Prix : 30 RMB (adulte) 25 (senior) 12 RMB (étudiant).
Tel : +86 21 6862 2000 ; Wifi gratuit  : « SNHM-wifi »
Audioguide  : 20 RMB (caution :200 RMB)
Site  : www.snhm.org.cn

Pour sa présentation, lire dans le CultureS Shanghai suivant :
https://www.shanghai-accueil.com/CultureS-Shanghai-Decembre-2019

Le lien de la visite virtuelle :
https://26fzdbgtp.wasee.com/wt/26fzdbgtp

Parcours dans ce musée (vrai succès auprès du grand public) situé au sein du Jing’an Sculpture Park, Seul regret, la prise d’images faite, pendant les heures d’ouverture, diminuant ainsi sa visibilité.

1- Cliquez sur l’étage que vous souhaitez visiter.
2- Puis cliquez sur les différents départements présentés, en dessous. (Coupez la bande son, si vous ne maîtrisez pas le mandarin).
3- Suivez les flèches pour vous mouvoir.
4- Certains panneaux sont tout à fait lisibles (anglais-mandarin).

Shanghai Sports Museum.

Du mardi au dimanche, 9h-11h30 (dernière entrée 11h), 14h-16h30 (dernière entrée 16h).
Adresse : 150, Nanjing Xi Lu, Huangpu district.
Métro : Lignes 1,2,8 Station People Square sortie 8.
Entrée libre : Ticket à prendre dans la boutique à droite ou par réservation sur site officiel Wechat, en anglais.
Tel  : +86 21 6488-0567. Wifi gratuit sur place.

Pour sa présentation, lire dans le CultureS Shanghai suivant :
https://www.shanghai-accueil.com/CultureS-Shanghai-Novembre-2021

Pour la présentation du parcours :
Cette fois-ci elle se fera par le compte officiel Wechat du Shanghai Sports Museum, sur votre smartphone.

1- En bas de la page d’accueil, cliquez sur l’icône « Tour guide »
2- Cliquer sur 1 des 5 parties du parcours chronologique.
3- Choix du commentaire audio (anglais ou mandarin) ou par texte.

Elle a le mérite d’exister, regrettons cependant le manque de visuels.

Remerciements à Clarisse Le Guernic.
Suite aux différentes expositions qui ont eu lieu dans la Yuanmingyuan lu, quartier du Rock Bund, (voir dernier Cultures Shanghai), la jeune guide a développé un jeu, via ordinateur ou smartphone, autour de l’histoire du couple de riches Shanghaiens disparus dans un ballon dirigeable, dans le Shanghai des années 1930 : « The Mystery of the Balloon ».
Elle accompagne en direct les joueurs, qu’ils soient sur le site ou chez eux.
https://mp.weixin.qq.com/s/fLA0rI63iT4OvltpxbfxAg

Bien sûr, rien ne remplacera votre découverte de ces sites, dans le monde physique !

SOCIÉTÉ D’HISTOIRE

Ce CultureS Shanghai particulier, dû à la conjoncture sanitaire, me permet de mettre en lumière, le travail de recherche et la passion qui animent les présidents (David Maurizot et Nicolas Grevot), les membres actifs et les bénéficiaires de la SHFC (Société d’Histoire des Français de Chine). Elle fut fondée par Claude Jaeck en 2010 et relancée en 2020.

David Maurizot nous en dit plus…
Le but de la Société d’Histoire est de recueillir, étudier et faire connaître l’histoire des Français de Chine et de la France en Chine.

Constituée actuellement d’environ 150 membres répartis sur toute la Chine, la Société d’Histoire des Français de Chine est composée de :

Club Recherches, uniquement ouvert aux membres, et dont la mission est la recherche et l’aide à la recherche historique ;

Comité des conférences (ces dernières, ouvertes à tous) : il organise tout au long de l’année des interventions autour de spécialistes. Certaines conférences sont maintenant disponibles en ligne sur Youtube :

https://www.youtube.com/channel/UCbOL2O8ryKo54kdlan0bRmg

Comité des publications  : il supervise la publication d’articles accessibles à tous, sur notre wiki (http://wiki.histoire-chine.fr/) et permet ainsi, diffusion et vulgarisation des connaissances de la SHFC, ou la réédition d’ouvrages de référence.

Comité des visites : il propose à Shanghai (uniquement pour le moment) des ateliers en mouvement, de la découverte historique de cette ville et des « rencontres immobiles » autour d’objets.

La Société d’Histoire des Français de Chine existe grâce aux bénévoles, à ses membres et généreux mécènes. Rejoignez-nous !
• Adhérez pour rejoindre les comités de recherche, avoir un accès prioritaire et un tarif réduit aux publications, aux conférences, aux évènements et aux visites.
• Pour les entreprises et les institutionnels : devenez nos mécènes en hébergeant nos conférences et donnez-nous les moyens de poursuivre nos activités (publications, etc/)

Aperçu de contenu :
https://mp.weixin.qq.com/s/3JB7O05Nv1wS-11jSroZyg

À titre personnel, ces recherches historiques et leur partage, sous des formes d’une grande variété (conférence, tour, « rencontre immobile », édition etc.) ont enrichi parfois, certains articles de Cultures Shanghai et favorisé une mise en perspective nécessaire.
C’est aussi, l’opportunité de rencontrer des personnes qui ont, grâce à leurs aïeuls, un lien historique fort avec la Chine, de bénéficier ainsi, de leurs connaissances et témoignages vivants. MERCI donc à la SHFC, à David, Nicolas, Michèle, Joss, et leur équipe.

Rappelons qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des connaissances historiques importantes sur la Chine, mais seulement l’enthousiasme de les acquérir, dans une ambiance d’une grande convivialité et générosité.

(Promenade rive Pudong du fleuve Huangpu.)

Françoise BOURRY-MAUGEIN
culture@shanghai-accueil.com

7 février 2022

CultureS Shanghai Février-Mars 2022

CultureS Shanghai Février-Mars 2022

CultureS Shanghai

Février 2022…Cette période concentre 2 des 9 fêtes traditionnelles chinoises, dont la plus importante, la Fête du Printemps (春节 Chūn jié, le 1er février en 2022), 1er jour du calendrier lunaire, cher à la Chine et qui fixe les dates de l’ensemble de celles-ci. Cette fête du Nouvel An se clôture 15 jours plus tard, par le Festival des Lanternes (元宵节Yuánxiāojié, le 15 février 2022).

À l’origine, un empereur de la dynastie Han (206 av. JC-220), reprend le rite des moines bouddhistes, afin d’honorer les génies, qu’il est toujours bon d’avoir de son côté…
Aujourd’hui encore, après les rencontres familiales importantes de Chūn jié, dans la « Lǎojiā » (老家), beaucoup se retrouvent dans les villes et les villages, pour découvrir ou montrer leurs lanternes, arborées fièrement lors d’une promenade nocturne. Fabriquées autrefois en famille, elles pouvaient être achetées auprès de boutiques, tenues par des artisans du papier, car elles sont essentielles pour tous les rites de la vie chinoise, du peuple comme des élites.

En 2022 à Shanghai, on peut voir ces lanternes au YuYuan jusqu’au 18 février, ces installations colorées, le jour mais surtout la nuit, où le tigre se taille la part du lion !
Là se joue la magie des lumières, pour le plaisir des grands comme des petits. On déambule dans les ruelles pédestres du YuYuan bazar, sans oublier son joyau au centre : Hu Xin Ting construit en 1784 et transformé en 1855, en maison de thé. Des installations lumineuses prennent place de part et d’autre du pont en zig-zag, qui protège du mauvais génie.

On y déguste les traditionnels Yuanxiao (元宵), boulettes de riz gluant à la pâte de sésame, de noix, de fleurs ou de cacahuète, dans une eau de riz.
Leur forme ronde devient symbole de l’harmonie, de la famille réunie.
Il y a quelques années, des centaines de feux d’artifice officiels ou privés et quelques lanternes volantes, éclairaient le ciel des villes chinoises. Pour la sécurité des grandes villes, ils ne restent que dans nos mémoires.

Mémoire toujours, dans la ville chinoise axée vers le futur, Shanghai qui innove et expérimente sans fin, voit disparaitre des quartiers entiers de son passé.

Les temps de crises, sanitaire, économique ou autres, favorisent souvent un retour vers le « vintage », ce besoin de retrouver des vêtements, des accessoires, des films, des musiques, des objets d’autrefois.
La nostalgie nous prend…et c’est bon pour le commerce !

Alors on trouve depuis peu, des lieux pour vendre ces articles (comme au RDC « Abattoirs 1933 »), d’autres où sont reconstitués, des quartiers anciens, mais au B2 de centres commerciaux, comme le Century Link Mall ou le Raffles City Mall (Dongchangzhi lu, près du Shanghai Jewish Refugees Museum,Hongkou district).

Là se pressent des familles, dont les anciens s’extasient devant les objets de leur enfance et les montrent aux plus jeunes, mais aussi des jeunes Milléniaux, rois du selfie, prenant la pause dans cet environnement étrange pour eux, en se demandant pourquoi les écrans TV étaient si imposants, les petites voitures non téléguidées, ou même, l’intérêt de « remonter » un réveil qui en plus, scande le temps, bruyamment. Mais leur curiosité est bien réelle.

Revenons au présent, qui nous fait entrer dans l’année du « Tigre d’Eau » et puisqu’il ne sera jamais trop tard, pour souhaiter le meilleur à chacun d’entre vous : Fēicháng hǎo de yī nián !

DESSIN

« Dessiner Shanghai, le style de Shanghai dans la bande dessinée. »

Du 3 février au 26 mars 2022 de 10h à 19H. Shanghai Culture Square (上海文化广场).
Adresse  : 597, Fuxing Zhong Lu/ Shaanxi Nan Lu (复兴中路597号,近陕西南路),
Huangpu District. Métro : Lignes 1,10,12, Station Shaanxi nan lu, sortie 6.
Prix  : de 69 à 138 RMB. Réservation via QR code affiche ou sur place. Tel : +86 21 5461 9961. Site : http://www.shculturesquare.com Site officiel Wechat  : SCS_Marketing

Je vous l’écris tout de go, passer à côté de cette exposition, serait dommage !
Si plusieurs niveaux de lecture sont possibles pour les différents visiteurs, tous découvriront sa richesse, son humour, sa modernité, mais aussi la nostalgie qui en émane parfois et au-delà, la puissance immédiate du dessin face aux mots…que j’aime pourtant.

C’est à Shanghai et nulle part ailleurs, parce que c’est dans cette ville que la Chine moderne va naître, dans de multiples domaines.
Pour le monde culturel, le « Paris de l’Orient » accueillit pour la 1ère fois en Chine, la photographie, le disque, le cinéma, le magazine couleur et la bande dessinée ! Cette dernière est centenaire et se présentait à l’époque, comme un tout petit magazine, le Liánhuánhuà (连环画), avec 1 image et 1 texte par page, devenu « Patrimoine immatériel de la ville de Shanghai ». Peu cher, on pouvait les acheter aux vendeurs ambulants, qui les disposaient sur des petites étagères de bois ou une structure de bambou, qu’ils remettaient sur leurs épaules, à la recherche de nouveaux clients, dans le quartier ou le village, plus loin.

Le lieu : Shanghai Culture Square (上海文化广场).

Espace culturel majeur de Shanghai, le Shanghai Culture Square accueille tous les formats de la scène (théâtre, concert, comédie musicale). Le bâtiment bénéficie d’une architecture extérieure moderne et tout en arrondi. À l’intérieur, 65 000 m2 de surface et 2010 sièges, avec un design innovant, lors de sa conception, pour ce type d’espace.

L’exposition :

L’idée d’un événement, à l’occasion du centenaire de la bande dessinée, née en Chine à Shanghai, vient de la dynamique productrice d’exposition Julia Chow, qui a ses bureaux sur ce site. C’est donc la 1ère fois que Shanghai Culture Square, dédié habituellement au spectacle vivant, accueille une exposition. Le Service du Commerce et des Expositions de la ville de Shanghai, a apporté son soutien technique, pour l’adaptation du lieu, à ce nouveau type d’événement.

Cette exposition est pensée et réalisée par son commissaire d’exposition français, Yohan Radomski, illustrateur, scénariste de bande dessinée, auteur d’un travail sur son histoire et enseignant à l’Université Jiaotong, à Shanghai.
Le sujet étant vaste, il choisit judicieusement, l’angle artistique et narratif, au travers d’auteurs phares.

Quand on évoque le « style de Shanghai » en bande dessinée, on pense bien sûr à l’histoire de la ville et sa capacité à accueillir, mélanger puis s’approprier, les différentes cultures présentes. Ici, l’Orient et l’Occident se mêlent, comme en architecture (Hǎipài), illustrant son ouverture d’esprit et sa curiosité pour l’Autre.

Au regard des origines de la bande dessinée en Chine, Yohan Radomski, fait le choix rare, d’une exposition en 3 langues (mandarin, anglais et français). Sur 2 étages et 4 pôles, elle nous présente sur 1000 M2, pas moins de 600 dessins, de 12 artistes chinois, 5 français et 1 belge, pour traverser le temps de Shanghai. Chaque artiste est présenté, ainsi que quelques œuvres.

L’observation du regard des auteurs/illustrateurs sur la ville, est intéressante.
Si les étrangers choisissent de montrer une Shanghai moderne, déjà dans le futur, on perçoit une vraie nostalgie des auteurs chinois, pour la Shanghai historique.

Des années 1910 à aujourd’hui, se succèdent, les artistes comme Ding Song, Fēng Zikǎi, merveilleux illustrateur aux dessins doux et pédagogiques, mais à la vie tourmentée par l’histoire, Zhāng Lépíng, « père » du fameux et pourtant miséreux « San Mao », Fan Shengfu et ses jeux d’enfants, He Youzhi et son autobiographie illustrée, puis dans les années 50 et 60, l’histoire qui change la finalité de la création, par la bande dessinée de propagande...

Luo Xixian qui choisit de décrire la vie quotidienne des Shikumen, Lucie Gaillard et son irrésistible Ptite Lu.

Pour en dire un peu plus…

Ding Song (1891-1969) choisit de montrer par ses dessins, la femme moderne. Elle est instruite, sait conduire. On est loin des représentations de la femme-objet, plus en vogue à l’époque. Il deviendra le 1er doyen de l’Académie des Beaux-arts de Shanghai et son « salon » réunissant artistes et intellectuels, fut renommé.

He Youzhi (1922-2016), avant de devenir un grand maitre du « dessin au trait », arrive à Shanghai, pour s’y réfugier, pendant la guerre avec le Japon.
Dès 1949, il raconte sa vie en dessin dans la presse, puis les années suivantes, le quotidien de sa ville d’adoption. C’est un succès fou à l’époque, qui lui vaudra plus tard, son invitation au Festival de la Bande dessinée d’Angoulême (Charente).

Il inspirera les magnifiques dessins de Luo Xixian et la vie dans les shikumen qu’il décrit ou les peintures de Li Kunwu.

Dai Dunbang (1938- ) est un grand auteur shanghaien, reconnaissable sur ses dessins, par ses lunettes et ses cheveux hirsutes. Il raconte ses souvenirs d’enfance, dans le vieux Shanghai et dessine les petits métiers, souvent disparus des grandes villes chinoises, depuis.
Plus loin, une série exposée sur son travail pour un film, de recherche de personnages, sur celui emblématique de San Mao, créé par un autre « grand », Zhang Leping (1910-1992), qui œuvrait auparavant, dans le monde de la mode.

Dai Hongqian (1963- ) réalise dans cette série très réussie, une représentation concentrée, des bâtiments emblématiques, pour chacun des 16 districts de Shanghai (depuis 2011, Luwan est rattaché à celui du Huangpu).

Léa Murawiec (1994- ), venue étudier à Shanghai, est impressionnée par son gigantisme. Elle choisit de le retranscrire dans une vision moderne de la ville, la plus dense de Chine et nous emporte dans son univers de science-fiction.

Partant du fait que les personnes connues vivraient plus longtemps, elle dessine la ville, dans « Le Grand Vide  », où chacun en mal d’éternité, affiche son nom.
Son héroïne Manel Naher, évolue dans un monde, à la palette de couleurs réduite, visible sur l’affiche de cet événement.

Wang Weimin (1962- ), venu du monde de la bande dessinée, prend lui, le fleuve Huangpu comme fil conducteur de sa longue fresque de 30 m, réduite à 12 et dessinée à la plume pendant 5 ans. Les rives ont déjà bien changé depuis sa réalisation.
Et bien d’autres encore…

Dans les années 1980, la bande dessinée chinoise va perdre de son succès, par la concurrence de celle venue du japon, de l’arrivée des premiers écrans dans les foyers et des artistes bien mieux rémunérés dans le dessin d’art, que par les maisons d’édition publiques, qui détenaient de plus, la propriété intellectuelle de leur création.

Prenez le temps d’observer à l’entrée de l’exposition, une fresque historique de la bande dessinée (1920-2020), en libre accès, réalisée en collaboration avec la grande maison des « Editions des Beaux-arts du Peuple de Shanghai ».

Elle présente, par le choix d’œuvres majeures, l’évolution graphique et thématique des œuvres, comme marqueurs de leur époque.
Elle donne une idée de l’importance du travail de recherche, fait par Yohan Radomski et Julia Chow, auprès des auteurs, héritiers ou fondations.

Shanghai a accueilli et inspiré ces artistes chinois et internationaux, qui lui ont bien rendu, en offrant à la postérité au travers de leurs œuvres, son histoire et son style de vie si spécifique.

Découvrir un artiste, c’est entrer dans un univers qui lui est propre.
L’événement « Dessiner Shanghai, le style de Shanghai dans la bande dessinée » est à la fois un voyage dans le temps et entre ces différents univers.

Crédit photo : B. MAUGEIN

MULTI-MEDIAS

HOW Art Museum .

Du mardi au vendredi (13h-22h), le weekend (10h-22h).
Adresse  : 1, Lane 2277 Zuchongzhi Lu/Shengxia Lu, Pudong District
(祖冲之路2277弄1号,近盛夏路) Métro  : Ligne 2 Station Guanglan lu sortie 1.
Prix selon les expositions : 50 RMB ou 120 RMB. Wifi : How art museum mdp : iloveart Tel  : +86 21 5157 2277. Site : www.howartmuseum.org Site officiel Wechat : HOWArtMuseum

Nous avions parlé précédemment, de la puissante dynamique d’ouverture des musées en Chine. Elle a bénéficié à Shanghai et particulièrement au district de Pudong ces 5 dernières années, avec des acteurs majeurs, comme le MAP (Museum Art Pudong), le Shanghai Astronomy Museum, mais aussi des institutions culturelles privées, un peu plus modestes, comme HOW Art Museum.

How Art Museum est un concept relativement récent, qui allie hôtellerie et monde de l’art contemporain. En effet, le musée est intégré dans le bâtiment de l’How Art Hotel, 5 étoiles, tout en ayant son fonctionnement propre.
Le musée et l’hôtel sont complétés par le How sculpture Park, à l’extérieur. L’ensemble étant situé dans le parc ZhangJiang Hi-Tech de Pudong.

Dans la banlieue de ce district, faite de buildings à perte de vue, HOW Art Museum semble être la destination, de la plupart des piétons de la sortie 1 du métro. Ils sont majoritairement jeunes, citadins et instruits.

HOW Art Museum :

C’est un musée d’art contemporain qui occupe 3 étages du bâtiment « How » et 7000 m2, dont 4200 m2 d’exposition. Il a été fondé par le collectionneur chinois Zheng Hao et ouvre en 2017. Un 1er HOW Art Museum fut ouvert en 2013 à Wenzhou, ayant une vingtaine d’expositions à son actif.
Yun Cheagab dirige les 2 musées.
À Shanghai, il est le seul musée privé à ouvrir de nuit (jusqu’à 22h). Il présente des œuvres de son fondateur, mais aussi des expositions internationales importantes, comme celle de Damien Hirst ou de Joseph Bueys (jusqu’à fin février).

How Art Museum assure les fonctions habituelles d’un musée (exposition, recherche, programme d’échanges internationaux et éducation), mais aussi l’organisation, entre autres, d’un festival du film, en plein air.

Ses 2 premiers niveaux sont des salles d’exposition et le 3ème présente une galerie d’exposition plus petite, une grande boutique et une bibliothèque.

Le hall d’entrée lumineux et spacieux qui nous accueille, fait le lien entre les 3 structures How (hôtel, parc de sculptures et musée). Vous trouverez sur votre gauche, des casiers de consignes gratuits, pour les visiteurs.

Le reste du musée est une approche minimale, qui convient bien au type d’art exposé et permet une circulation libre entre les œuvres, sans parcours imposé.
Chaque exposition et partie d’exposition a une présentation en mandarin et en anglais.

Les Expositions en cours :

F1 : « Beneath the Skin, Between the Machines », (jusqu’au 24 avril 2022).

Entrons dans une exposition très contemporaine, autant par sa forme que par le sujet qu’elle présente. Fu LiaoLiao conservatrice et écrivaine de shanghai, présente le travail d’une vingtaine d’artistes ou de créatifs internationaux (*), sous forme d’objets, d’installations, de vidéos du réel ou du monde virtuel.
Et c’est bien de ces 2 mondes dont il est question, de cette porosité grandissante entre l’humain et la machine.
L’exposition part d’une pensée attribuée à Paul Valéry « L’Homme n’est l’Homme qu’à la surface. Enlevez la peau, disséquez et vous arrivez immédiatement aux machines ».

Depuis, l’Homme a fait aussi le choix de s’intégrer de plus en plus au monde des machines, qu’il conçoit et qu’il créée comme un prolongement de lui-même. Il se libère d’une certaine façon, grâce aux machines, des taches qui le lient à sa matérialité…il « incarne » la machine (et la nomme parfois !), pendant que lui, pense se libérer en se « désincarnant » : notre corps, nos comportements sociaux sont captés, analysés, transformés en données…on peut par exemple, récupérer les données morphologiques très précises d’une personne, puis créer un mouvement, une action, sans que « l’original », ne soit plus nécessaire, c’est l’hyper-réalisme de l’avatar.

Notez le reportage intéressant sur le « bio printing », culture de cellules, pour… réparation de pièces défectueuses !

Dans une dernière salle, un match France-Italie analysé par l’ordinateur, qui grâce aux données recueillies, permettra une analyse plus pointue des performances des joueurs, lors de la rencontre. L’Homme analysé par la machine qui restitue les données, à son utilisateur.

« L’exposition sonde la reconfiguration de l’homme par les technologies, à travers ce qu’il y a « sous la peau » et d’autre part, nous encourage à repenser la position et la situation dans lesquelles nous nous trouvons dans ce contexte à travers ce qui est « entre les machines ».

L’exposition prend tout son sens, quand on sait qu’HOW Art Museum se situe au sein d’un des centres de recherche en hautes technologies, les plus importants de Chine.

Touché ou non par ces sujets, qui sont déjà une réalité de notre quotidien, vous pourrez découvrir les réalisations des artistes, comme le processus de fabrication d’un avatar humain. Avec cette exposition, une chose est sûre, la conception que nous avons de nous-mêmes, est renouvelée par la nouvelle génération Hi-Tech, qui revisite notre machinerie humaine.

(*) Artistes exposés  : Revital Cohen & Tuur Van Balen, Simon Denny, Harun Farocki, Nicolás Lamas, Lynn Hershman Leeson, Lu Yang, Lam Pok Yin, David OReilly, Pakui Hardware, Jon Rafman, Hito Steyerl, Shi Zheng et Geumhyung Jeong

F2 : « Joseph Beuys Me & Beuys. Zhang Yu : Press and Trigger » (jusqu’au 20 février 2022 ).

Tous les 4 mois, HOW Art Museum, invite dans son projet « Me & Beuys », un nouvel artiste, à exposer son travail, issu d’un dialogue avec sa collection de l’artiste majeur Joseph Beuys.
Pour cette 6ème édition, c’est l’univers de l’artiste Zhang Yu qui est présenté.

Zhang Yu (张羽) :
Il est né en 1959, à Tianjin (l’une des 4 « municipalités » de Chine), il est diplômé de l’Académie des Arts et Métiers de sa ville en 1988.
Formé à la peinture traditionnelle à l’encre, il en fait évoluer les limites et invente son propre langage. Il abandonne le pinceau pour ses doigts, qui marqueront de couleurs, différents supports. Ses créations prennent la forme d’installations, de sculptures et de performances.

Son travail se trouve dans les collections du Metropolitan Museum of Art (New York), Musée National d’Art de Chine (Beijing), Musée d’Art de Hong Kong, Musée Benetton (Venise), Louisiana Museum of Modern Art (Humlebaeck)…
Cette exposition fut l’occasion d’un don d’une œuvre par l’artiste, au HOW Art Museum.

C’est l’occasion de découvrir bien sûr, la collection Joseph Beuys (1921-1986), du HOW Art Museum (affiches, objets personnels, photos, dessins, vidéo de performance).

« L’homme au chapeau », figure majeure de l’art contemporain, ne séparait pas l’art, de la vie, transformait la création en acte engagé et refusait de se limiter aux médias traditionnels de la création. Il a contribué aux mouvements de l’art conceptuel, moderne, à Fluxus, au Pop art (proche d’Andy Wharol) etc.

Esotérisme et politique ont inspiré sa création, qui pouvait prendre la forme d’actions publiques à forte symbolique, comme celle de « Coyote : I Like America and America Likes Me » (1974) aux U.S.

F3 : « Send Yourself Nowhere But Shanghai » par Joan Cornellà, (jusqu’au 13 mars 2022).

Joan Cornellà est un auteur, dessinateur de BD et illustrateur espagnol, de 41 ans. Il est titulaire d’une licence en arts et a exposé à Bangkok, Hongkong, New York, Londres et Paris (Arts Factory, 11e). Ses œuvres s’exposent de nouveau à Shanghai, pour 3 mois.

Connu pour son humour noir, qu’il distille dans ses dessins surréalistes, il y dénonce les travers de notre société contemporaine et des comportements humains.
Les scènes plutôt attrayantes au 1er abord, faites d’un trait simple et d’une succession de plans de couleurs vives, sont fantaisistes, étranges voire ridicules, à l’instar des personnages qui sourient de manière excessive.

Grâce à un message simple, il interpelle le regardeur, le surprend, l’invite à réfléchir, crée l’émotion. Pour Joan Cornellà, on peut rire de tout et son langage politiquement incorrect est souvent drôle, quelquefois cynique.

Beaucoup de succès auprès de la nouvelle génération, qui n’est pourtant pas épargnée, tout comme les réseaux sociaux, qui ont largement participé à la diffusion de son travail.

Ça commence par une salle « Free Hug » ultra pop, qui nous prépare à la palette de couleurs vives qui suivra. L’exposition comprend ensuite des installations et peintures (acrylique sur toile). Cette exposition qui touche parfois à l’absurde, en poussant le trait des travers humains, est tout simplement drôle, intelligente, thérapeutique.

Au même niveau, visitez la grande boutique HOW Art Store, où se vendent les produits dérivés des artistes « bankables » et découvrez le faux distributeur à l’entrée, dont la paroi transparente est en fait un écran interactif, donnant les informations sur les différents articles, de la boutique.

« Reminiscence : 9 Latent Episodes Behind the Bund ».

Jusqu’au 27 février 2022 ! YWCA Building, Somekh Mansion,Associate Mission Building et Lyceum Building.
Adresse : 133, 149, 169, 185, YuanMingYuan lu, Huangpu district. Ouvert de 11h à 18h.
Entrée libre.

CultureS Shanghai fait régulièrement référence, au quartier artistique du Rock Bund. L’exposition « Reminiscence : 9 Latent Episodes Behind the Bund », la 1ère du genre, présente les mutations de ce quartier, dans 4 lieux historiques de la YuanMingYuan lu, au travers de photographies, films, cartes et quelques œuvres d’artistes.

Commencé il y a 10 ans, le « projet Rockbund  » devrait se terminer d’ici fin 2022, la restauration/ rénovation de 11 bâtiments historiques, la construction de 5 nouveaux et la réorganisation d’une structure de 1897, entre la rivière Suzhou et Nanjing dong lu. Bund et Rock Bund bénéficient de ce programme, car ils symbolisent l’entrée de Shanghai dans la modernité, initiée dans ce qui fut l’ancienne concession britannique, dont l’ancien consulat borde cette rue de la YuanMingYuan.

L’évolution de la ville et ses soubresauts, sont racontés visuellement par le chercheur et conservateur Shi Hantao, entouré de 9 artistes et universitaires.
Il y parle d’histoire mais aussi des habitants et de leurs « vies pleines d’ambition, de vitalité, de confusion et de désillusion, ainsi que de cupidité et d’hypocrisie ».

4 lieux d’exposition, 4 bâtiments :
YWCA Building, bâtiment art déco de 1933 et de 9 étages, qui accueillait les jeunes femmes chinoises chrétiennes. Pendant féminin du YMCA. Madame Soong MeiLing, l’une des 3 célèbres sœurs Shanghaiennes, y était professeur d’anglais.
Somekh Mansion.
Associate Mission Building, bâtiment de 6 étages de 1933, qui abritait le Conseil chrétien et quelques organisations religieuses.
Lyceum Buiding.

Si vous avez peu de temps à consacrer, préférez les expositions du 1er et 3ème bâtiment, qui ne pourront vous laisser indifférents.

YWCA Building (F3) : Intéressant voyage dans le temps, où l’on prend la mesure des mutations de la ville et les changements de vie des Shanghaiens.

Bien sûr il y a les documents (photographies, cartes, dont celle animée, très riche en informations, créée par l’artiste japonais Kaneko Tsunemitsu, d’après un original de 1939), mais aussi le travail d’artistes, comme celui qui choisit de magnifier le quotidien, filmé dans un documentaire de Eugène W.Castle (1947), en ajoutant par un travail minutieux, quelques touches d’or à des objets usuels, dénués de valeur (lunettes, vêtement, pinceau à encre de l’écrivain public etc.)

Il y a aussi quelques histoires, plus intimes, racontées par ces photographies sur nature morte, magnifiées elles aussi, grâce au travail de l’artiste Ma Liang et sa série « Faramite Flower »,

ou l’histoire improbable, de ce couple de riches Shanghaiens, en mal de sensations fortes, qui posent le 7 mars 1936, devant un ballon à hydrogène, avec « nacelle-baignoire », pour être emporter au gré des vents.

Ils auraient disparu… L’artiste Zhou Yulong se basant sur de vrais documents, nous emporte avec lui, au gré de son imagination. Il parait que l’homme d’affaires et sa belle, n’auraient en fait, jamais quitté la terre trop prospère de Shanghai…

Associate Mission Building : Cette exposition présente les photographies des mutations plus récentes de Shanghai, grâce au photojournaliste Lu Jie et ses vues aériennes. Dans les années 1980, pas de drone, mais le photographe s’étant vu refuser, de prendre des clichés par la porte de l’avion ouverte, n’hésitera pas à se faire attacher au-dessous de l’avion ! Et plus encore…

Remerciements à la passionnante guide sinophone, Clarisse Le Guernic.

PEINTURE

« The Year of The Tiger » par Chen Yingjie.

Jusqu’au 20 février 2022 ! Danysz Gallery.
Du lundi au samedi (10h-18h), dimanche (12h-18h). Adresse : The Independents House, 256 Beijing East Road (x Jiangxi Road)
Métro  : Lignes 2 et 10, Station : Nanjing East road. Site : www.magdagallery.com Contact : info@magda-gallery.com Tel  : +86 21 64224735

Mettant habituellement en lumière l’art contemporain, au travers de ses différents médias, jusqu’au street art dont elle s’est fait une spécialité, Danysz Gallery fait le choix cette fois de la tradition.

Difficile de passer à côté des symboles forts et omniprésents, que sont les signes astrologiques en Chine. Ils conditionnent le calendrier lunaire chinois, la vision que le peuple chinois, aura de l’année qui vient, avec ses drames et ses bons auspices.

Danysz Gallery célèbre donc l’Année du Tigre, avec une exposition personnelle de Chen Yingjie. L’artiste se confronte à la symbolique de cette fête traditionnelle, en offrant un vibrant hommage à ce signe.

Les œuvres présentées suivent la composante taoïste de ses peintures. Pour lui, le tigre est dans l’esprit de chacun : vif, majestueux, puissant, courageux et intrépide. « C’est donc à nous de le libérer avec audace, comme une force et une sagesse de vie ».

Si Chen Yingjie utilisait auparavant, le tigre, comme symbole de la colère, ce sont les émotions complexes du cœur, ainsi que la poursuite des rêves que véhiculent pour lui, la force et la beauté de l’animal, aujourd’hui. Pour l’artiste : « nous devons surmonter les défis de notre parcours et faire confiance à notre instinct. Nous grandirons à travers les luttes, trouverons de la force dans le défi et du courage dans la peur ».

Chen Yingjie :
Il est né en 1991, à Foshan où il vit et travaille (province du Guangdong).
Il a étudié au Raffles Design Institute de Singapour.

Il a exposé à Tank et Power Station of Art (Shanghai), CAFA Art Museum (Beijing), ArtScience Museum (Singapour) et est présent dans certaines collections privées et publiques, comme Honolulu Museum of Art, BMW China Automotive ou CapitaLand Group. Il a collaboré avec des marques comme Cartier, Volkswagen, Louis Vuitton, ou Adidas.
L’artiste a été nommé l’un des « 30 Under 30 » de Chine, par Forbes en 2020 et l’un des « 25 Contemporary Chinese Artists You Need to Know » par le magazine américain Complex.

RAPPEL

Si vous allez voir le spectacle des lanternes au YuYuan, pour bien commencer l’année du « Tigre d’Eau », visitez l’exposition autour du chocolat de l’atelier artisanal « Choc Choco » (entrée 5 du YuYuan, JiujiaoChang lu). Bien sûr, ne soyons pas dupes, cette petite exposition a bien pour finalité, de vous faire fondre devant les réalisations du chocolatier, en fin de parcours.
Il a quelques chances d’arriver à ses fins…

Plus sérieusement, c’est plutôt bien fait, accessible, très visuel et olfactif, puisque le chocolat est partout. D’abord dans la salle d’accueil qui présente, le rassemblement improbable, de toute une ménagerie devenue chocolatée, sous l’effet d’un génie gourmand.

Puis au sous-sol, vous découvrirez quelques œuvres d’art et d’artisanat, elles aussi « chocolatées », par le même génie, comme celles de Dali, Van Gogh ou Picasso, revisitées en atelier…de confiserie.

L’exposition présente les différentes espèces de cacaoyers et les visiteurs pourront toucher les cabosses ou les fèves.

Pourquoi ne pas laisser la porte ouverte à l’enfant que nous étions ? La légèreté de temps en temps, ne nuit pas.

Saviez-vous qu’en décembre 2011, a eu lieu dans l’Himalayas Center de Pudong, le « Shanghai World Chocolate Dream Park  », 1er parc à thème, sur le chocolat en Chine.
Une grande opération séduction, des producteurs de chocolat, afin de présenter cette matière noble, pas encore populaire à l’époque en Chine. Les choses ont bien changé…

Pourquoi donner de la visibilité, à cette petite exposition dans CultureS Shanghai ?

Parce que c’est l’occasion de rappeler, que la Chine traditionnelle, n’a jamais séparé art et artisanat. L’expérimentation, l’intelligence de la matière, le sens de l’esthétique, la créativité, étant nécessaires aux 2. C’est bien l’Occident depuis la Renaissance, qui a créé ce clivage conceptuel, que la Chine moderne a adopté, ensuite. Les temps changent et nous le voyons dans les créations de certains jeunes artistes chinois, qui revendiquent de nouveau, cette réunification…

Françoise BOURRY-MAUGEIN
culture@shanghai-accueil.com

16 janvier 2022

Le Voyage par le vin saison 2

Testing à l aveugle

Dégustation à l’aveugle.

Le Voyage par le vin saison 2

Notre 2ème rendez vous proposera une dégustation à l’aveugle de 4 vins de 2 pays minimum. Attention un cadeau sera offert au gagnant !
Un menu concocté spécialement par Jojo vous sera proposé pour accompagner cette dégustation.

10 novembre 2021

CultureS Shanghai Novembre 2021

CultureS Shanghai Novembre 2021

CultureS Shanghai

Novembre 2021, Shanghai… l’automne tire sa révérence pour laisser place dans le calendrier traditionnel chinois, à la 1ère des 6 périodes (Jiéqì) de l’hiver : « Lì dōng » (立冬), le 7 novembre. Ici, la Tradition a toute sa place, plutôt sereine, puisque l’histoire lui assure sa légitimité… Mais la modernité n’a pas dit son dernier mot, car en novembre, l’art contemporain s’expose partout dans la ville, le temps des foires West Bund Art & Design pour sa 8ème édition (http://www.westbundshanghai.com)et Art021 (https://www.art021.org/en/), du 11 au 14 !

CultureS Shanghai vous présente ce mois-ci, un lieu stratégique et central dans l’histoire de Shanghai, depuis le XIXe.
Aujourd’hui divisé par l’avenue du Peuple, cet espace devient la Place du Peuple (Rénmín GuǎngChǎng : 人民广场), au sud et le Parc du Peuple (Rénmín GōngYuán : 人民公园), au nord.
Son importance s’illustre autant par la présence de bâtiments où siègent les pouvoirs politique et économique (gouvernement de Shanghai, directions d’entreprises etc.) que par celle d’institutions muséales (pas moins de 4, dont 3 de 1er plan) ou artistique (MoCA Shanghai). Il détient aussi, les témoignages architecturaux de l’histoire si particulière de Shanghai.

Découvrons ou redécouvrons, 3 de ses institutions muséales (Shanghai Sports Museum, Shanghai Museum, Shanghai History Museum/ Shanghai Revolution Museum) et « LE » centre de Shanghai, puisque le Park Hotel fut retenu comme point 0 à partir duquel, toute distance kilométrique avec la ville était calculée.

MUSÉES

Shanghai Sports Museum.

Du mardi au dimanche, 9h-11h30 (dernière entrée 11h), 14h-16h30 (dernière entrée 16h).
Adresse : 150, Nanjing Xi Lu, Huangpu district.
Métro : Lignes 1,2,8 Station People Square sortie 8.
Entrée libre : Ticket à prendre dans la boutique à droite ou par réservation sur site officiel Wechat, en anglais.
Tel : +86 21 6488-0567. Wifi gratuit sur place.

Repensé et réorganisé pendant 3 ans, Shanghai Sports Museum a réouvert ses portes en juillet 2021. Un musée dédié à la culture du sport, ce n’est pas si courant et ces 1813 m2 ne sont pas excessifs, pour partager avec le public, l’histoire, certaines avancées technologiques, les hommes et les femmes, acteurs de prouesses autant physiques que mentales.
En résumé, le moyen de découvrir les 100 ans du sport à Shanghai et comme c’est ici que naît le sport moderne en Chine, ce nouvel espace a toute sa place, dans l’offre muséale pléthorique de la ville. Beijing est également évoqué, ses Jeux Olympiques en 2008, étant les premiers organisés par la Chine !

1200 objets et 500 images, certains uniques, d’autres surprenants, illustreront votre parcours divisé en 4 salles d’exposition principales : « A Retrospect of History », « Olympic Glory of Shanghai », « A City Full of Vitality » et « A Window to the Future ».

Le bâtiment choisi a du sens puisqu’il fut le siège du Foreign YMCA.

Young Men’s Christian Association : mouvement de jeunesse chrétien et masculin à l’origine, fondé en 1844 à Londres. Il est présent aujourd’hui dans 124 pays.
YMCA serait le plus important mouvement international de jeunesse et dans ses structures, ont été inventés le basket-ball et le volley-ball !
Le logo d’origine fait d’un triangle, symbolisait l’équilibre entre « le corps, l’intellect et la spiritualité ».

(crédit photos 3 et 4 : S.Jonnier)
Ouvert en 1928, Foreign YMCA proposait à la jeunesse étrangère de Shanghai, des activités, des rencontres permettant de développer en quelque sorte, « un esprit sain dans un corps sain ». Il possédait par exemple, l’une des premières piscines chauffées de Shanghai.
En octobre 1953, le bâtiment est attribué au Comité Municipal des Sports de Shanghai. Il est référencé et protégé depuis le 25 septembre 1989, comme relique culturelle, par le gouvernement populaire de Shanghai.

Un peu plus loin, l’imposant Chinese YMCA building (aujourd’hui Jinjiang Metropolo Hotel Classiq YMCA), de briques rouges et de style « Renaissance chinoise », associant les codes et connaissances de la Chine et de l’Occident, était celui de la jeunesse chinoise, masculine elle aussi.

F1  : « A Retrospect of History »
Après le hall d’entrée, 29 porcelaines symbolisent les 29 disciplines sportives, des 29èmes Jeux Olympiques de Beijing en 2008, le voyage dans le temps et la culture du sport commence…

Les vitrines évoquent au travers d’objets, de photographies, d’équipements ou d’affiches, l’arrivée des activités sportives modernes en Chine, par les anciennes Concessions étrangères de Shanghai, grâce aux écoles, clubs ou associations sportives et des compétitions organisées.

C’est le cas de l’aviron, l’une des premières (depuis 1852), dont les 2 compétitions annuelles (printemps et automne) se firent sur le fleuve Huangpu, avant d’être déplacées sur la rivière Suzhou, la gymnastique (St John’s College, China Gymnastic School fondée en1907, la 1ère à entraîner des gymnastes professionnels etc.), les jeux de balles, l’escrime, la natation, le basket ou les activités sur la glace, le tennis de table etc.

Pour chacune des disciplines, les équipements, par leur design, leurs matériaux, leurs avancées technologiques signent leurs temps.

Observez la protection des escrimeurs, les patins à glace (1950-60), les maillots des nageuses australiennes, en 1908. Le tricot était de rigueur…quelques progrès sur l’hydrodynamique et l’esthétique depuis !

D’anciens écrans, que les enfants découvriront peut-être pour la 1ère fois, diffusent des compétions nationales ou internationales historiques, comme les « Far East Games ».

Dans la salle suivante, ouvrez les tiroirs des vitrines centrales pour accéder aux vidéos interactives : « Modern Sports Figure in Shanghai », « Shanghai Modern Sports Events », « A Glimpse of Modern Sports in Shanghai ».
On évoque aussi les associations sportives chinoises ou personnages emblématiques, ayant œuvré pour la diffusion du sport moderne en Chine, comme Chen ShiShao qui fonde en 1912, la branche féminine de la célèbre école d’arts martiaux chinois Chin Woo, la « Shanghai Women Chin Woo Athletic Federation », une vraie prouesse, dans une Chine tout juste libérée du joug du féodalisme et de son dernier empereur Qing.

F2 : « Olympic Glory of Shanghai  ».

Avant de découvrir le rappel historique des premiers Jeux Olympiques en Grèce et de leur renaissance à la période moderne, grâce au Français Charles-Pierre Fredy, baron de Coubertin, celui-là même qui contribua aussi à l’introduction du sport dans les écoles de nos enfants, observez cette grande salle où de nombreuses vitrines richement garnies, s’organisent en ligne.

Vous êtes dans la salle de bal du Foreign YMCA, où sur ce plancher une fois l’an, dansaient les jeunes hommes de l’association, avec des jeunes filles, exceptionnellement admises pour l’événement, avec chaperon bien sûr et à des heures décentes (15h-18h) !

Dans cette salle, on évoque quelques grands sites des Jeux Olympiques, comme Helsinki (1952), Salt Lake (2002) et bien sûr Beijing (2008),

au travers d’objets symboliques comme l’Olympic Flame Lantern qui conserva la précieuse flamme, venue de l’antique Olympie, le « fou drum » percussion traditionnelle et modernisée pour la cérémonie d’ouverture des Jeux de Beijing, des pièces de monnaie en cuivre, d’il y a 2 300 ans, qui commémoraient déjà ces Jeux de la Grèce antique, des timbres des premiers Jeux Olympiques modernes.

Mascottes, logos, affiches signent comme pour les expositions internationales, une époque, un pays, une culture.

F3 : « A City Full of Vitality ».

Dans cette salle, 2 fois/j (10h30-15h), une animation de 5’ est projetée sur le mur et le bord des vitrines présentes, pendant que les visiteurs sont assis sur les gradins à droite de l’entrée.

Ici, c’est une salle à l’image de certaines scénographies d’aujourd’hui, qui « se doivent » d’intégrer des éléments glamour pour les visiteurs : chaussures d’Usain Bolt ou d’Allyson Felix, photographies, autographes ou objets particuliers de différentes disciplines (athlétisme, cyclisme, football, golf, tennis de table et même billard. Oui ce serait un sport, par l’amélioration de la condition psychique, des relations sociales et de l’activité physique qu’il conditionne !)

Puis descente au RDC, vers une petite salle qui expose les plans de ce bâtiment historique. Plus loin, un espace d’exposition temporaire, on y parle d’avenir (« A Window to the Future ») et un petit kiosque-boutique termine la visite.

Une belle découverte et expérience pour les visiteurs, même sportifs occasionnels, dans ce musée nouvellement réhabilité, où un riche fond d’objets, photos, vidéos, journaux et reliques facilite la découverte de la « culture sportive ».
Non ce n’est pas antinomique !

Shanghai History Museum/ Shanghai Revolution Museum.

Adresse : 325 Nanjing Xi, by Huangpi Bei Lu, Huangpu district 南京西路325号, 近黄陂北路
Métro : Ligne1, 2 et 8. Station : People Square, sortie 11. Du mardi au dimanche, de 9h à 17h. Entrée libre (sauf certaines expositions temporaires).
Site  : www.historymuseum.sh.cn Tel  : +86216323 2504
Wifi gratuit. Audio guide : 20 RMB (mandarin, anglais, Shanghaien !)
Dépliant en anglais au guichet.

Ouvert depuis mars 2018, le Shanghai History Museum retrace l’histoire de son destin remarquable, de l’époque néolithique (- 4000 av J.C) à la fondation de la République populaire de Chine (1949). Il occupe l’espace et les bâtiments rénovés, de l’ancien « Shanghai Race Club » britannique, le « SRC » de 1934 avec son clocher si reconnaissable, ainsi qu’à l’ouest, un bâtiment néo-classique (1925/1928), sur le pourtour de la Place du Peuple, ancien champ de courses hippiques.

Shanghai History Museum en chiffres c’est : 9800 m2 d’exposition, 1100 objets dont 80% exposés au public pour la 1ère fois, 50 points multimédias et
3 millions de visiteurs prévus chaque année…
Certaines réorganisations des départements sont toujours possibles.

F1 : Accueil, salles d’exposition temporaire.
F2  : « Ancien Shanghai ».
F3 et F4  : « Shanghai Moderne ».
En montant les étages, vous avancez donc dans le temps !
F5 : Un dernier étage pour une très belle vue sur « Rénmín guǎngchǎng », la Place du Peuple ! Un restaurant à votre disposition (changement de propriétaire possible).

F1  : Dans le grand hall, les 2 lions installés depuis 1923 à l’entrée de la banque HSBC sur le Bund, vous accueillent désormais.
À gauche, « Stephen  » rugissant symbolisait la protection…de votre argent bien-sûr !
À droite, «  Stitt » bien plus calme, symbolisait la sécurité. Le spectacle commence entre eux 2.

Un grand écran retrace les moments clés de l’histoire de Shanghai, avec une frise des dynasties et périodes de la République, pour vous repérer.
Prenez le temps de visionner les 6’, ce n’est pas superflu !
À gauche, un grand écran tactile à LED, vous expliquera par images dynamiques, la formation géologique de Shanghai et vous comprendrez visuellement que Pudong n’a pas toujours été là. Plus loin la maquette du Shanghai Race Club : il vous faudra imaginer les gradins accrochés sur sa façade est, où se retrouvait la communauté étrangère, pour des mondanités ou des paris passionnés, sur les courses hippiques.

Au fond, une salle d’exposition temporaire, sur des thèmes très variés.
Prendre l’escalator à droite en revenant.

F2 : Avant de rentrer dans le vif du sujet : le Shanghai Ancien, notez en montant, les huisseries d’origine conservées, mais doublées par d’autres, isolation oblige !
Bien-sûr, une partie du patrimoine se trouve dans des réserves ou dans le Shanghai Museum voisin, mais la sélection, la scénographie et les médias employés sont qualitatifs. Vous découvrirez les premières traces humaines dans la province de Shanghai à Qingpu, avec la culture Majiabang et comment son emplacement entre fleuve et mer va développer les échanges et doper son économie naissante.

Elle bénéficiera de la migration des peuples environnants et de terres fertiles pour son agriculture. Une vidéo illustre ses paysages lacustres et le recul de la mer par les dépôts progressifs de limon et de sable, par le fleuve Yangtsé depuis un millénaire (vertèbre de baleine retrouvée dans la terre sablonneuse de Jiading). Le virtuel et les vestiges permettent d’appréhender le quotidien de ces « Shanghaiens » des temps reculés.

Le riz de la culture Majiabang (-5000 -4000 av J.C) a dû dépasser la date de consommation, il est pourtant précieusement conservé !
Les objets découverts dans les sépultures nous permettent de voyager dans le temps, vers la culture Songze (-4000 -3400) : un petit disque bi en jade, est peut-être l’ancêtre de ceux retrouvés dans les cultures postérieures (Liangzhu).
Au milieu de tous ces objets (bijoux, outils, vaisselle), n’oubliez pas d’observer les murs lambrissés et la cheminée, dans un style très britannique.
Plus tard, Shanghai sera le siège de conflits pour la suprématie entre les états Wu, Yue et Chu, dans les périodes des Printemps et Automnes et Royaumes combattants. Une « vidéo à l’encre » montre l’exploitation du sel qui fit la richesse des clans, comme à Xinchang (Pudong) par exemple. Or, argent, ambre, jade et bronze…Shanghai aime déjà le luxe, la mode n’est pas en reste avec cette paire de lunettes articulées (dynastie Ming) ou ces « moules à chignon » en fil d’argent, pour femmes…et pour hommes !
Déjà la filière du coton s’organise pour faire la renommée de Shanghai, sur une terre propice à sa culture. Merci Huang Daopo !

Une célébrité locale : Pan En réussit l’examen impérial le plus élevé (à Beijing) et c’est son second fils Pan Yunduan qui lui fera construire le fameux Yu yuan (1 des 4 plus beaux jardins classiques de Chine).

Par les missionnaires, les 1ers Occidentaux arrivent dans « l’Empire du Milieu » et Xu Guangqi devient le 1er chrétien, converti par son ami le jésuite, Matteo Ricci…les savoirs Est-Ouest grandissent et se mélangent

(cloche fabriquée par l’atelier jésuite de l’orphelinat Tou-Se-We à Xujiahui).

Une « vue sur le Huangpu » depuis le haut de la Danfeng Mansion, quelques pièces de la dynastie Qing comme ce Huangbaoche ou « pousse-pousse » de 1874 et on avance dans le temps en prenant l’escalator...

F3/F4 : Le Shanghai Moderne (7 parties) commence par des temps difficiles.
Au XVIIIe, les guerres de l’opium et les traités qui s’en suivront (le 1er et le plus célèbre : Traité de Nanjing en1842), installent entre autres, les concessions étrangères britannique, américaine et française, à Shanghai.
Chen Huacheng reste pourtant un héros, malgré la bataille de Wusong, perdue contre les Britanniques (voir carte et canon de 3m).

Le splendide mais peu fonctionnel équipement des officiers pourrait-il expliquer cet échec ?

Une carte animée présente la progression des concessions, au fur et à mesure des traités signés au détriment de la Chine. Les Français s’installent en 1849, près de la vieille ville chinoise « Nán shì ».
Des objets « sélectionnés » montrent la toute-puissance des étrangers dans les concessions (police, justice, poste, filière d’exploitation du thé etc.).

On retrouve les capitaines d’industries britanniques, comme William Jardine et James Matheson qui détenaient des compagnies de transport, de coton, de porcelaine, tout comme d’opium.

Shanghai se transforme ! Dans une pièce plus lumineuse, on présente les avancées techniques arrivées très tôt ici : le pousse-pousse (invention japonaise) :1873, la 1ère ligne de chemin de fer entre Shanghai et le port de Wusong : 1878, le téléphone : 1881, la voiture : 1901, l’électricité : 1913 (appuyez sur la sphère pour l’animation correspondante).

Malgré ces apports intellectuels, un tissu industriel et commercial riche, dont bénéficie l’élite chinoise, le peuple souffre et se sent humilié.
Le traité de Versailles ne va pas améliorer sa situation (la province du Shandong passe de l’Allemagne défaite, au Japon). Le « Mouvement du 4 mai » 1919, s’en suivra.
La population ouvrière importante et démunie de Shanghai, est propice aux espérances sociales, issues de l’idéologie communiste et à l’avènement progressif du Parti Communiste, dont le 1er « congrès », se fera en catimini, dans le quartier de Xintiandi, alors dans la Concession française, le 23 juillet 1921.

F4  : Suivront la guerre sino-japonaise, sa bataille de Shanghai et son épisode héroïque, des « 800 Héros  » (dans la réalité plutôt 423 !), dans l’entrepôt de Sihang, le long de la rivière Suzhou, la révolution culturelle (1966-1976), ainsi que « l’âge d’or » et la croissance économique.

Par ces changements politiques, culturels et sociétaux, Shanghai prend son envol…Cet étage est consacré également au savoir-faire et au tissus industriel chinois qui se développent en parallèle de ceux des étrangers. C’est par exemple l’épopée des frères Rong, les « Rois de la farine et du coton » !

Sons immersifs, écrans interactifs, reconstitutions, tout est fait pour nous aider à comprendre et nous approprier cette époque.
On apprend et on se divertit
…une photo de votre visage, puis le choix d’un vêtement d’époque et quelques secondes plus tard, vous apparaitrez sur un grand écran, au milieu des passants de la Nanjing lu…au début du siècle dernier !

L’aile ouest néoclassique, bâtiment parallèle à l’ancien club house, qui contenait l’administration du « Shanghai Race Club », propose une présentation architecturale des deux bâtiments et une boutique.

Le Shanghai History Museum s’adresse davantage aux adolescents et aux adultes, préférez celui sous la Pearl Tower, pour des jeunes enfants, ou une visite des nouveaux arrivants ou invités.

Même enthousiaste, vu la richesse du musée, évitez la saturation, en découvrant toutes les salles en une seule fois. Après « l’histoire ancienne » de Shanghai, revenez une autre fois pour « l’histoire moderne » et sa période révolutionnaire…

Shanghai Museum (上海博物馆).

Adresse : 201 Renmin DaDao/Huangpi Bei Lu, Huangpu District (人民大道201号 近黄陂北路)
Métro : Ligne1, 2 et 8. Station : People Square, sortie 1. Ouvert du mardi au dimanche, de 9h à 17h (dernière admission 16h). Entrée libre (sauf certaines expositions temporaires) sur réservation.
Site : www.shanghaimuseum.net Tel : +86 21 6372 3500.
Wifi gratuit. Audio guide : 20 RMB (mandarin, anglais). Dépliant en anglais au guichet.
Pour audio guide, pièce d’identité nécessaire. Réservation nécessaire via le compte officiel Wechat, depuis la période Covid.

Shanghai Museum est un musée d’art chinois ancien, dont l’architecture reprend la forme d’un antique chaudron de bronze Ding, en combinant des formes hautement symboliques : carrée à sa base (la Terre) et ronde au plafond (le Ciel), selon la vision confucéenne.
Situé face au bâtiment du Gouvernement de Shanghai, il ouvre en 1996 dans cette 3ème localisation, après une histoire bien mouvementée, un chantier de 3 ans et grâce à la passion et protection d’un archéologue, Ma ChengYuan, (馬承源 : 1927–2004).

(crédit photo N. Liang)

Il est divisé en 10 départements sur 4 niveaux : bronzes, sculptures (au RDC), céramiques (au 1er étage), peinture traditionnelle, sceaux, calligraphie (au 2ème étage), jades, monnaies, mobilier des dynasties Ming et Qing, artisanat des minorités ethniques de Chine (au 3ème). Ce fond permanent est complété par des expositions temporaires tout au long de l’année.

Une journée complète serait nécessaire pour le visiter mais préférez bien sûr, la sélection de 2 ou 3 départements par visite (surtout avec des enfants) !
Chacun pourra y trouver des centres d’intérêt, puisque son fond est remarquable, surtout pour les collections de bronze, jade et céramiques. Il est un incontournable dans les circuits touristiques !

La découverte de l’artisanat des minorités ethniques (costumes, bijoux, objets de rituel, accessoires vestimentaires) est tout simplement étonnante, comme ce costume en peau de saumon de l’ethnie des Hezhen du Heilongjiang (la Mandchourie sous la dynastie des Qing) ou cette coiffe en corail et argent Mongol.

Plus loin, la reconstitution de pièces au mobilier Ming puis Qing vous permettront, d’un seul coup d’œil, d’en comprendre plus facilement les différentes caractéristiques.

De multiples services sont proposés et à l’entrée de chaque département, un document (en libre-service) et en anglais, son entrée gratuite permet au plus grand nombre d’accéder à l’art et l’histoire de la Chine sur 4 millénaires et des pièces exceptionnelles feraient du Shanghai Museum, le deuxième plus beau de Chine !

SITE HISTORIQUE

Park Hotel (国际饭店).

(crédit photo : I.Delaby)

Adresse  : 170 Nanjing xi Lu, Huangpu District (人民大道201号 近黄陂北路)
Métro  : Ligne1, 2 et 8. Station : People Square, sortie 9. Entrée libre du petit musée de l’hôtel (sur la mezzanine à l’entrée F2).

Inauguré le 1er décembre 1934, il est une véritable icône de la ville de Shanghai et se situe côté Puxi. Il fut traduit en mandarin par « Guójì Fàndìan » ou « Hôtel International », qui exprimait alors, son aura cosmopolite et le luxe de ses prestations.

De style art déco, il rappelle les buildings des villes historiques de la côte est des Etats-Unis, nous verrons plus tard pourquoi. Il était situé stratégiquement au bord du champ de course hippique, le 3ème et dernier construit dans la ville par les colons britanniques, alors centre de la vie sociale de l’ancienne concession britannique, renommé en 1949, « Place du Peuple ».

Le « Park Hotel » est unique à bien des égards. Il fut pendant 50 ans le point culminant de la ville et le plus haut de Chine et d’Asie jusqu’en 1958, mais aussi le « Point zéro de Shanghai », à partir duquel les distances entre villes sont calculées. Il est finalement le symbole d’une certaine élégance du passé.

À travers tout bâtiment d’un certain prestige, il y a les Hommes qui l’ont construit mais aussi celui qui l’a pensé. Son nom : László Ede Hudec, à la vie de roman que nous présenterons plus loin.

(crédit photos 2, 3 et 4 : S. Jonnier)

Cet hôtel est d’abord un pari, celui de privilégier le concept d’hôtel (qui attirait plus les investisseurs qui seront chinois), à celui de résidence hôtel, pourtant très en vogue.
Il a nécessité des prouesses techniques : Hudec innove ici, en utilisant des pylônes de béton plantés dans le sol pour l’assise (technique allemande), qui fait du Park Hotel, le seul bâtiment du vieux Shanghai comme ceux du Bund, à ne pas s’enfoncer dans le sol meuble, fait de vase.

Il a toutefois copié le concept innovant, de la Cathay House, construite en 1929 (aujourd’hui Fairmont Peace Hotel) du magnat Victor Sassoon, qui rassemblait dans un même espace, hôtel, petit centre d’affaires, centre commercial et restaurants, proposant les principaux services à sa clientèle aisée, augmentant ainsi son propre chiffre d’affaires.

Des personnages importants y ont séjourné : Méi Lánfāng un des chanteurs les plus réputés de l’opéra traditionnel de Beijing, Hú Dié célèbre actrice née en 1908 à Shanghai, Charlie Chaplin, les sœurs Song qui ont pu appeler Mme Roosevelt par téléphone, le 19 mai 1937 etc.

(crédit photos 5,6 et 7 : I.Delaby)
Le Park Hotel en quelques chiffres : 250 chambres, 84 m de hauteur, 22 étages, 4 restaurants (au F2, une partie proposait des spécialités de Guǎngzhōu, l’autre de Běijīng).

Sur la mezzanine au-dessus du RDC, restaurants, petit centre d’affaires et boutiques, mais aussi petit musée (parfois fermé) qui rappelle le faste de l’hôtel et la sophistication des arts de la table, de l’époque. Sur les murs de la mezzanine, une exposition chronologique rappelle en images, les différentes étapes de la vie de László Ede Hudec, de sa création emblématique et de quelques autres réalisations…

F14 : une belle salle de bal et de spectacle au parquet adapté, accueille aujourd’hui des mariages ou conventions, mais par le passé des rencontres importantes notamment pour l’histoire communiste de Shanghai, s’y sont déroulées.

László Ede Hudec, Ladislav Hudec dit Lazlo Hudec est une figure mythique de l’histoire de Shanghai, dont la vie résume à elle-seule le destin dramatique parfois tragique, fait d’espérances, de réussites ou de désillusions, des nombreux migrants qui ont participé à l’histoire du Shanghai, des années 1920-30 voire 40.

Il nait en 1893 à Besztercebánya, dans l’empire austro-hongrois (aujourd’hui en Slovaquie), dans une famille de bâtisseurs qu’il aide dès l’âge de 9 ans, sur les chantiers. Après les formations de maçon, tailleur de pierre et menuisier, il étudie l’architecture à l’université de Budapest, de 1911 à 1914. Il maitrise par son origine, le slovaque, l’allemand et la complexe langue hongroise.

En 1914, il est engagé dans le conflit de la « grande guerre » contre les Russes, est fait prisonnier en juin 1916, puis emmené dans les camps de Sibérie. Deux ans plus tard en 1918, pensant sa dernière heure arriver lors d’un transfert de prisonniers, il tente le tout pour le tout en sautant du train. Il ne sait pas que la 1ère guerre mondiale touche à sa fin et son destin est déjà en route. Il parvient à gagner la frontière chinoise qu’il sait, pas si loin et de là, après quelques périlleuses étapes, rejoint la ville de Shanghai qui ne demande à l’époque ni passeport, ni visa. Ses connaissances professionnelles et linguistiques lui permettent de travailler dans le cabinet d’architecture R. A. Curry, dès novembre 1918.

En 1920, iI perd son père et sa famille ruinée part pour Budapest. Il les rejoint en 1921, puis revient à Shanghai pour assurer le soutien financier de sa famille. Il rencontre la belle Gisela Meyer, fille d’un riche homme d’affaires d’origine allemande et se marie avec elle, l’été 1922. Ils auront 3 enfants (2 fils et 1 fille).
Grâce à son expérience il devient chef de bureau, puis architecte associé du cabinet R.A Curry, mais en 1925 il décide d’ouvrir son propre cabinet d’architecture, inaugurant une longue série de bâtiments de formes aussi diverses que créatives, qui vont définitivement transformer Shanghai.

De 1927 à 1939, il fait de nombreux voyages d’études en Europe et aux Etats-Unis qui vont influencer son style.
Au départ ses réalisations de style néo-classique, adoptent rapidement les codes de l’art déco comme les Appartements Normandie sur l’ancienne avenue Joffre (Huaihai lu aujourd’hui), jusqu’aux lignes droites du modernisme.

Signature de László Ede Hudec (crédit photo S. Jonnier)

Jusqu’en 1941, il concevra, 37 bâtiments : hôpitaux, bureaux, hôtels/ appartements, ambassade, théâtre, églises, clubs, centrale électrique, brasserie et de nombreuses résidences privées pour la plupart encore visibles aujourd’hui.
Il a 30 employés dans son cabinet, dont la moitié était des Chinois.
Il investit personnellement dans l’immobilier et publie ses recherches architecturales et historiques. Après avoir enfin reçu la nationalité hongroise début 1941, il va même assurer des fonctions politiques à Shanghai, comme consul honoraire en 1942 et ouvrira le consulat hongrois en 1943, fermé fin 1944, pour des troubles en Hongrie.
Il garde un statut spécial auprès de sa communauté et protègera ceux d’entre eux de confession juive, persécutés pendant l’occupation japonaise de Shanghai, comme certains lettrés ou politiques de l’époque l’ont fait également (voir https://www.shanghai-accueil.com/CultureS-Shanghai-Septembre-2021).

Après avoir quitté Shanghai et la Chine en 1947 en pleine guerre civile, Hudec vit à Lugano puis à Rome, passionné par les fouilles de la basilique St Pierre.
Il s’installe finalement avec sa famille, à Berkeley où il enseignera sa discipline et transmettra sa passion de l’histoire, à l’Université de Californie.
Il meurt d’une crise cardiaque lors d’un tremblement de terre en 1958.

Shanghai n’a pas oublié le patrimoine architectural qu’elle doit à ce jeune immigré, venu faire sa vie ici, par les bouleversements de la grande Histoire.
Elle honore sa contribution en 2008, en fêtant les 50 ans de sa mort avec ses descendants et restaure l’une de ses maisons au 129 de la Panyu lu, transformée en mémorial.

Pour approfondir la biographie de l’architecte László Ede Hudec qui transforma Shanghai, découvrez cette réalisation très réussie de l’artiste plasticien français, Emmanuel Chantebout :

https://www.youtube.com/watch?v=lqXP_GE_ySI

Pour une meilleure compréhension de la ville, revenez pour visiter sur la même place, le volumineux Shanghai Urban Planning Exhibition Center (上海城市规划展示馆), 100 Renmin Da Dao/Xizang Zhong Lu, ouvert du mardi au dimanche.

À bientôt

Françoise BOURRY-MAUGEIN
culture@shanghai-accueil.com

1er septembre 2021

CultureS Shanghai Septembre 2021

CultureS Shanghai Septembre 2021

CultureS Shanghai

Septembre 2021... Shanghai a pour objectif de renforcer sa dimension internationale, via le soft power de la culture, d’ici 2035.
Autant dire que la dynamique est déjà bien lancée.
Au-delà de l’intérêt direct pour sa population, c’est aussi son image et son attractivité qu’elle travaille.
En effet, la réussite économique d’une ville-monde n’est pas dissociable de son rayonnement culturel. L’existence dans la ville, d’institutions, de galeries, de musées importants, ayant une synergie entre eux, permettrait à Shanghai, d’être parmi les 10 plus grandes métropoles culturelles mondiales (New-York, Tokyo, Paris, Londres...)

Restons dans les hauteurs, en entendant la voix de la soprano Carole Gabay bien accompagnée ou en découvrant la nouvelle exposition du talentueux Damien Dufresne.
Puis rappelons-nous pourquoi Shanghai est unique et multiple, dans ses atouts, ses aspirations et son histoire riche de migrations successives et variées, au travers du « Shanghai Jewish Refugee Museum », repensé et réouvert au public.

Septembre est aussi le temps d’honorer, celui qui a façonné pensée et civilisation chinoises, Confucius (Kǒngzǐ) le philosophe, dont la naissance le 10 de ce mois fête aussi les enseignants : Jiàoshījié (教师节).
Ces derniers contribuent grandement au monde de demain.

Bienvenue aux nouveaux arrivants et bonne rentrée à chacun d’entre vous !
« CultureS Shanghai » vous accompagnera dans la découverte de lieux de culture ou d’événements : expositions, concerts, conférences, spectacles de music-hall, cinéma ou théâtre) etc.

MUSÉE

Shanghai Jewish Refugees Museum.

Du mardi au dimanche de 9h à 17h (dernière entrée 16h).
Adresse : 62 Changyang Lu/ Zhoushan Lu
Métro : Ligne 12, Station Tilanqiao sortie 2.
Entrée  : 10/15/20 RMB (enfant/sénior/adulte). Tel : +86 21 6488-0567. Wifi.
Présence d’accompagnants parlant anglais ;

Difficile d’entrevoir lors de nos promenades shanghaiennes, combien certains quartiers sont chargés d’histoire. Celui de Tilanqiao, dans le district de Hongkou, est de ceux-ci. Près du temple bouddhiste Xiahai et de la vieille prison Tilanqiao, il fut un espace de salut pour les réfugiés de la communauté juive entre 1931 et 1941, 3ème migration historique juive à Shanghai.

Rappel des migrations juives à Shanghai :

1ère migration : à la suite du Traité de Nanjing (1842) des familles juives sépharades arrivent avec les Britanniques, principalement d’Inde via Hong-Kong, ayant une bonne situation économique et pour faire prospérer leurs affaires, comme les Hardoon, Kadoorie, Sassoon, Ezra etc.

2ème migration vers 1905 : les familles sont Ashkénazes et viennent de Russie via la Sibérie, Harbin et Tianjin, après les pogroms anti-juifs. Elles ont tout perdu.

3ème migration, la plus importante : (arrivée entre 1931 et 1941).
Fuyant le régime nazi de l’Autriche et de l’Allemagne, entre 20 et 30 000 juifs arrivent à Shanghai, principalement via l’Italie par bateau ou la Sibérie par train, car la ville a eu un statut de port ouvert et n’exigeait ni visas, ni passeports, ni quota.

Le Shanghai Jewish Refugees Museum, contigu de la synagogue Ohel Moshe, nous raconte l’histoire de la 3ème migration, de ces hommes, femmes et enfants en quête d’une terre d’asile et qui vont s’y installer.

Ce musée ouvert en 2007, ouvre de nouveau ses portes en décembre 2020, après une réhabilitation et un agrandissement important, lui permettant de présenter un plus grand nombre d’objets, venus du monde entier et donnés souvent par les descendants de ces réfugiés, touchés par l’histoire de leurs aïeuls.
Tout a changé ou presque ! Les 2 petits bâtiments à l’arrière de la synagogue, où se trouvait le musée, ont disparu, permettant une plus grande place où un mémorial rappelle le nom des réfugiés juifs de Shanghai et un petit café pour les visiteurs. Sur le côté, une longue suite d’anciens hébergements et 2 autres bâtiments derrière le mémorial accueillent dorénavant le Shanghai Jewish Refugees Museum.

Il est plus riche et la scénographie choisit de mettre plus en valeur les différentes étapes vécues par les familles arrivées à Shanghai, en rappelant seulement dans une 2ème partie, la grande histoire (politique antisémite du régime nazi menant à l’Holocauste).
Sur 4000 m2, plus de 1000 objets personnels des années 1930 et 40, films, photographies et documents mis en scène et expliqués (mandarin, anglais) accompagnent les visiteurs, dans la compréhension des réalités vécues par ces familles réfugiées.

La visite : À l’entrée, 3 écrans permettent une rapide introduction au lieu.

Puis un grand escalier vers une salle sombre, au plafond des écrans rappellent les grandes dates de la montée du nazisme et la tragédie vécue par la communauté juive européenne (la « Kristallnacht », la conférence d’Evian, les camps…).
Prenez le temps de visionner le film.

« Escape Routes » :

Après un rappel de l’histoire juive en Chine des siècles précédents, à Kaifeng, Harbin, Tianjing, le contexte politique et la montée du nazisme sont présentés pour expliquer la fuite des familles par bateau ou par train. Le chemin est long vers une terre d’asile : Malte, canal de Suez, Bombay, Singapour, Hong-Kong puis Shanghai.
Des écrans interactifs vous permettent d’entendre les témoignages des migrants encore vivants qui parlent de leur peur d’être pris, du désespoir de tout quitter brusquement, mais aussi de la nécessité de lutter malgré tout. Les Sacks, Goldstaub, Jacobsberg, Block… la communauté juive et ses disparités sociales et culturelles se retrouvent sur les bateaux et dans les trains, dont la majorité voyagera en 3ème classe.

« Arriving in The Haven » : cette salle présente l’accueil des réfugiés par la communauté juive déjà installée à Shanghai (les Hardoon, Kadoorie, Sassoon…), qui financent des hébergements collectifs ou offrent des emplois, mais aussi par certains politiques ou lettrés chinois qui faciliteront leur fuite d’Autriche et d’Allemagne ou leur installation à Shanghai, de manière administrative, politique ou autre. Ils sont Ho Feng-Shan (consul général de Chine à Vienne), le fils de Sun Yatsen, Sun Ke, la charismatique Soong Ching- Ling, l’écrivain Lǔ Xùn ou la journaliste américaine militante communiste, Agnes Smedley.
Ces derniers envoient une lettre de protestation au consulat allemand, retranscrite dans le très engagé journal « Shen Bao », dont le siège est encore visible au 309 de la Hankou lu (restaurant The Press). Vous pourrez activez les images sur la carte murale.

« Relief organisations » : présentation de la vie qui s’installe et s’organise pour les réfugiés, dans le quartier de Hongkou (Hongkew à l’époque) : l’administration ou la vie quotidienne au travers d’objets, de photos d’intérieur.

« A Difficult Beginning » : Des survivants témoignent des conditions de vie difficiles, de l’extrême pauvreté et de la promiscuité dans les dortoirs collectifs des « Heimes » (abris 海 母 en mandarin), qui comptaient 30 à 50 lits jusqu’à 200 parfois.

Une table mise, un lit rustique et quelques vêtements les évoquent. Avant de reconstruire des quartiers bombardés, certains se rappellent la pluie s’infiltrant jusqu’à eux, dans leurs abris de fortune.

Sur la rambarde, des boutons vous permettront l’accès aux différents témoignages comme celui de Mickaël Blumenthal. Il deviendra secrétaire du Trésor des États-Unis (1977-1979).

Vous entrez dans un long couloir. Chaque pièce présente plus concrètement la vie sociale qui s’organise.

« Community Development in Shanghai » : Peu à peu les organisations sociales se développent et se distinguent par une adaptation selon sa culture ashkénaze ou séfarade.

« Starting A New Life » : Cette vie qui reprend s’illustre par l’activité de différentes professions (boulangers, pharmaciens, épiciers, tailleurs, porteurs de charbon, coiffeurs, enseignants, musiciens, imprimeurs, journalistes)

et d’événements sociaux (mariages, rencontres sportives et religieuses, pièces de théâtre etc.) Ainsi, le Judaïsme et sa culture ont pu être préservés.

À noter : Dans l’une des salles, vous trouverez une grande carte lumineuse du quartier de « Hongkew ».

En face un écran interactif vous permet d’illustrer les sites importants de la vie sociale (restaurants, cliniques, cafés « viennois », magasins d’alimentation, de textile ou de réparation etc.) Pour chacun d’eux, panneau commercial, prestations, heures d’ouverture ou photos intérieures avec les clients. Tout semble alors reprendre vie…

Bien sûr l’amitié et la solidarité des voisins chinois, sont évoquées. Tout comme la communauté juive, ils souffrent de la pauvreté et de la violence causée par l’expansionnisme japonais, depuis les batailles de Shanghai de 1932 et 1937, puis de leur occupation de la ville partielle puis totale en 1941.

Dans ce quartier vivaient et se côtoyaient plus de 20 000 juifs et 100 000 Chinois.

Crédit photo S.J.R.Museum/Wikimedia Commons

Cette amitié s’illustre au travers des jeux d’enfants dans la rue, d’affaires faites en commun, de mariages entre les 2 communautés et même de création artistique : Otto et Walter Joachim, créent avec Chen Gexin, la chanson pop « Meigui, Meigui, Wo Ai Ni » (玫瑰 玫瑰 我 爱 你).
La chanson sera traduite en anglais et deviendra le tube mondial de l’époque, « Rose, Rose I Love You ».

https://www.youtube.com/watch?v=2F4FiTm-YDk

Couloir vers RDC. Après les histoires personnalisées des réfugiés juifs de Shanghai, c’est la grande histoire et la tragédie de l’Holocauste subie par la communauté juive d’Europe, qui sont racontés au travers de maquettes, vêtements, vidéos.

Le musée rappelle les 6 millions de juifs tués alors, s’ajoutant à ceux fragiles, qui sont morts en exil à Shanghai ou lors du voyage pour l’atteindre.
Selon le Centre Simon Wiesenthal d’études sur l’Holocauste, « Shanghai aurait accueilli plus de réfugiés Juifs que l’Afrique du Sud, le Canada, l’Australie, l’Inde et la Nouvelle-Zélande réunis. »

À la fin de la guerre en 1945, la plupart des réfugiés quitteront le quartier de Tilanqiao, qui était devenu dès 1943, le « ghetto de Shanghai » par la décision des Japonais alliés à l’Allemagne nazie. Les résidents juifs des nations alliées eux, seront envoyés dans des camps d’internement comme celui de Longhua, évoqué dans le livre « L’Empire du Soleil » de J.G Ballard et le film éponyme.

Les réfugiés repartiront pour les USA, l’Europe et plus tard Israël. Quelques-uns resteront, souvent Sino-juifs.

L’exposition se termine par les nombreux liens d’amitié maintenus et entretenus entre les réfugiés survivants, leurs descendants, la communauté juive et Shanghai.

Vous sortirez ensuite sur une longue terrasse qui vous permettra de découvrir cet ancien bâtiment d’hébergement collectif.

La petite boutique du musée s’y trouve. Tout près, la place du mémorial des réfugiés juifs de Shanghai, son petit café et la synagogue Ohel Moshe.

Construite en 1927 par les juifs russes de la 2ème migration, son aménagement intérieur est traditionnel, avec au centre la bima, estrade où se lit la Torah, au 2nd étage l’espace réservé aux femmes. Elle permet encore aujourd’hui, les mariages et les bar-mitzvah et s’intègre au site du musée.

Elle est l’une des 2 restantes avec celle de Ohel Rachel (500, Shaanxi Bei lu) sur les 4 construites à Shanghai.

Synagogue Ohel Rachel aujourd’hui.

À la sortie en face du musée, vous pourrez visiter le White Horse Cafe, démoli à quelques pas et reconstruit à l’identique.

Vous pourrez rechercher dans les rues alentour, les traces de la présence des réfugiés juifs, la « Little Vienna », lieu du marché prisé de la Chusan road (Zhoushan lu aujourd’hui), la Lintong lu, le parc Huoshan, reconstruit sur le site d’une zone de loisirs des années 1930 et 40, l’ancien théâtre de Broadway et le restaurant Roy Roof Garden au design Art déco, dans la Huoshan lu.

Visiter ce quartier contribue à comprendre la nature cosmopolite et unique en Chine, de Shanghai et visiter ce musée c’est avoir accès à une page tout aussi unique dans l’histoire de la communauté juive.

PHOTOGRAPHIE

« WIND » par Damien Dufresne.

Du 25 septembre au 6 novembre 2021. ArtCN Gallery, du mardi au dimanche 11h à 18h
Adresse : 876, Jiangsu Road près de Huashan Road, 上海市江苏路876号, 近华山路
Métro : Lignes 10/11 (st. JiaotongUniversity). Tel  : +86 21 6167 3917.
Contact : contact@annececilenoique-art.com
Pour + d’infos : www.annececilenoique-art.com

La galerie ArtCN accueille de nouveau l’artiste français Damien Dufresne, depuis sa 1ère exposition à l’automne 2019.

Suivre un artiste dans son cheminement, parce qu’on perçoit dans son travail quelque chose qui nous touche, c’est aussi accueillir les mutations de ce cheminement. Cette nouvelle exposition illustrera cela, tant par la forme plus épurée que par le propos moins sombre et plus connecté au monde.

L’univers de Damien Dufresne, comme son parcours professionnel est plutôt atypique, l’un se nourrissant de l’autre. C’est dans le monde de la mode et du maquillage pour de grandes marques françaises puis pour une marque de cosmétiques shanghaienne, qu’il travaille.
Par le monde de l’image, il arrive assez naturellement à celui de la photographie.

L’exposition «  Wind » c’est d’abord une collaboration voulue avec le jeune photographe chinois Chris Wu. Elle est née de la volonté de promouvoir une double culture, d’un enrichissement mutuel entre 2 générations.
Si Damien Dufresne initie l’idée et sa mise en œuvre, grâce à son expérience et son regard de directeur artistique, Chris Wu enrichit de nouvelles techniques, les œuvres présentées, agrandissant le champ des possibles.

« Wind » illustre l’aboutissement des expérimentations et les nouvelles techniques acquises lors de l’élaboration de l’ouvrage photo « Glimpse of Emotion  », à paraître aux Editions de La Martinière (à Shanghai, Paris et New-York en mars 2022).

On peut dire que l’artiste a ouvert le voile, si présent dans sa 1ère exposition.
Le décor évoque plus le monde extérieur. L’univers naturel prend toute sa place : les arbres, le sable, le ciel, le minéral, les nuages…et le souffle du vent !

L’Homme lui, revient à la sienne, comme une humble composante de cet univers. Il se confronte à ces éléments naturels symboles d’adversité, fragile et seul ou accompagné, dans son cheminement.

Il se perd parfois dans les mirages mais cherche un sens à ses errances… à l’image des péripéties du moine Xuánzàng (602-664) et de ses compagnons, décrites dans « Voyage vers l’Ouest », grand classique de la littérature chinoise.
Au travers de ces mannequins asiatiques, l’artiste raconte pourtant l’histoire de notre humanité toute entière, en ne se limitant pas à son incarnation.

Technique :

• Les décors sont élaborés par projection sur la toile, de calques (superposés parfois), d’objets en négatif ou non (végétal, meuble chinois, détail de structure).
• Mise en place souvent longue et recherchée, des mannequins au maquillage plus léger, aux étoffes plus visibles et au mouvement qu’ils devront suggérer, pour le thème de cette nouvelle exposition…aidés par « un faiseur de vent » branché !

Maquilleur, coiffeur, assistants, mannequins, l’énergie et la concentration sont palpables dans le studio, les jours de shooting.

« Maquiller » ce n’est pas toujours cacher pour créer un autre personnage. Damien Dufresne me dit combien parfois, les êtres se révèlent grâce au maquillage.

« L’élégance c’est la sobriété » disait sa mère, partie trop tôt.
Si la précédente exposition était très picturale, il y a dans celle-ci une volonté d’authenticité, de naturel, malgré une mise en scène propre au monde du théâtre. Ici, on retire l’inutile, l’évident, car seule la sobriété permet la suggestion.
Cela se traduit aussi par la volonté de limiter le nombre d’œuvres exposées.

À noter :
Collaboration avec Christian Chambenoit, directeur artistique qui mettra de nouveau en mouvement le travail de l’artiste. Le tout mis en musique par le compositeur et ingénieur du son franco-suisse, Manels.

MUSIQUE ET CHANT LYRIQUE

« Je Veux Vivre sur Scène » Shi Heng, Carole Gabay, Alex Ip, Zhang Tong.

Samedi 11 septembre ! 19h15. Shanghai Songjiang Shi Heng Opera center.
Adresse : 276, Xinsongjiang Road, Songjiang district.
Métro : Ligne 9, station Songjiang Xincheng
Info/réservation : 15821981284.
Réservation : uniquement via le code QR suivant. Entrée gratuite mais donation possible via Yoopay pour les frais d’organisation.

Shi Heng, qui fonde en 2019, ce centre de formation et d’événements lyriques, accueille cette rencontre de mélomanes étrangers et chinois « pour un concert qui fera le pont entre la France et la Chine ».

Shi Heng

Dès son arrivée à Shanghai en 2013, la soprano Carole Gabay contacte Shi Heng qui œuvre depuis son retour en Chine après 9 années en France, à faire connaître l’Opéra occidental en Chine et à former des chanteurs chinois pour les envoyer étudier en France. Ils collaborent ensemble pour un spectacle « Osons L’Opéra » à l’Eurocampus de Qingpu en 2015, puis un concert dans la galerie d’art T-House fin 2016.
Après la période la plus difficile de la Covid en Chine, 2021 leur donne l’opportunité de mettre en avant des artistes étrangers qui vivent à Shanghai et sont imprégnés de la culture musicale de leur pays (France, USA).

Carole Gabay et Alex Ip se retrouvent une nouvelle fois comme solistes, depuis la production du Requiem de Mozart de Shanghai Voices International Choir en 2018. Ils partagent les mêmes objectifs musicaux et le même plaisir à se produire ensemble.

Au programme :
• Bizet - les Pêcheurs de Perles : Heng Shi : Zurga « L’orage s’est calmé » et Zhang Tong & Alex Ip : « Au fond du temple ».

• Bizet – Carmen : Zhang Tong : Don Jose « Pourquoi me réveiller » et Carole Gabay : Micaëla « Je dis que rien ne m’épouvante ».

• Charles Gounod – Faust : Carole Gabay : Marguerite « Il était un roi de Thulé... air des Bijoux et le trio Final : « Alerte, alerte... anges radieux ».

• Faust- Mephisto : solo par Alex Ip « Vous, qui faites l’endormie ».

Et quelques surprises…

Pour en savoir un peu plus sur les artistes :
Shi Heng (施恒) : Baryton et professeur de chant au Conservatoire National Supérieur de Shanghai, il commence ses études lyriques dans la "Venise de l’Orient", Suzhou et les poursuit au Conservatoire de Shanghai.
Il obtiendra une dizaine de premiers prix et Grands Prix lors de concours internationaux. 1er étudiant de nationalité chinoise admis dans le département de chant lyrique au C.N.S.M.D.P, Il a aussi bénéficié de Master-classes avec Raimondi, Krause ou Laffont. Entre 2003 et 2016, il donne plus de 700 récitals et concerts. Heng Shi est entre autres, membre du jury du concours FLAME, fondateur et directeur artistique du Festival international d’Art Lyrique d’Argelès.

Carole Gabay : 1er Prix de Conservatoire en 2006, mène parallèlement sa carrière professionnelle. Elle assure des récitals, comme soliste (ex : "Schöpfung" de Haydn), dans ses différents lieux d’expatriation (Japon, Suisse et Chine).

Alex Ip  : Originaire d’Hong-Kong, il a été formé entre autres par le baryton-basse Sze Yi-kwei, l’éducatrice vocale Zhou Xiao-yan. Alex Ip s’est produit à l’Opéra de San Francisco, de Hong Kong, au Festival international des chœurs de Shanghai, l’Orchestre philharmonique de Shanghai etc. Il a remporté le premier prix du Festival de musique de Hong Kong, dans les sections voix masculine et groupe ouvert.

Zhang Tong (张桐) : Ténor, étudiant de Shi Heng, originaire de Chongqing

Zhang Tong

Wu Yue (吴越) flutiste et coach vocal ; Li Wota (李我他) pianiste.

LE MONDE DU LIVRE

Duoyun Bookstore (朵云书院).

Tous les jours de 10h à 21h30.
Adresse : 52/F, 501 Yincheng Zhong Lu/ Huayuan Shiqiao Lu, Pudong district,
(银城中路501号52楼 近花园石桥路).
Aller à droite de l’entrée 2 de la Shanghai Tower. Entrée/file d’attente juste avant le JHOTEL Shanghai Tower.
Réservation : possible sur place avec aide à l’entrée, accompagnement vers ascenseur dédié à la librairie Duoyun.
Métro  : Ligne 2, Station Lujiazui, sortie 6. Tel : +86 21 157 2155 6283.

Le livre est un support indispensable de la culture. CultureS Shanghai vous présente donc parfois, des librairies ou des bibliothèques, dans des lieux atypiques (historiques ou contemporains) comme celle de Blackstone Apartments (Fuxing zhong lu), ou Mingfu Librairy (Shaanxi Nan lu).

Duoyun Books (Duǒ yún shūyuàn) « porte aux nues », la culture sous toutes ses formes. Elle est en effet la plus haute librairie de la ville, au 52e étage du gratte-ciel de la Shanghai Tower (632 m).

Elle comprend aussi un espace d’exposition d’art, une petite pièce de récital de Guqin, un bureau permettant la calligraphie chinoise, un département d’articles récréatifs

et surtout un café très prisé sous la très haute structure de verre.

Duoyun compagny appartient à un gigantesque groupe public chinois d’édition, le Shanghai Century Publishing Group (上海世纪出版), créé en 1999 et qui étend son activité sur les provinces du Jiangsu, Zhejiang et Shanghai.

Ce groupe comprend 26 compagnies d’édition, dont Duoyun et Sinan compagny, chacune ayant 1 à 3 boutiques. Vous connaissez peut-être celle de Sinan Books située dans une église orthodoxe désacralisée de la Gaolan lu, devenue l’un des nombreux spots de selfie de la jeunesse dorée de Shanghai.
On n’est pas loin du même phénomène, puisque Duoyun Bookstore ouvert en 2020, attire d’abord les curieux, pour sa vue imprenable sur la cité financière de Lujiazui et sur les 3 autres tours symboles de Shanghai, toutes proches.

Mais les livres ne sont pas oubliés parmi les 16 000 possibles, avec une sélection de littérature chinoise et de romans (dont 1500 étrangers).

La librairie pensée en une succession de petits espaces circulaires, donne une ambiance cosy, même les jours d’affluence. Une petite musique de fond vous accompagnant dans votre promenade livresque.

CINÉ-DÉBAT

Les enfants avec « troubles Dys ».

Mardi 14 septembre 2021 à 19h. Shanghai Jing’an Campanile Hotel.
Adresse : 425 Wulumuqi Bei lu (静安区乌鲁木齐北路425号附近)
Métro : Lignes 2 et 7, St. Jing’an temple, sortie 5.
Contact  : Christophe (18516077340).
Prix  : 70 RMB (membre), 90 RMB (non-membre).
Inscription : via code QR suivant, avant lundi 11 septembre 12h. Remboursement qu’en cas d’annulation de l’événement.

Dans le cadre des rencontres mensuelles ciné-débat de l’ADFE-FDE (Français de l’Étranger) qui abordent des sujets sociétaux, environnementaux, historiques ou de santé, cette soirée aura pour thème des enfants avec « troubles Dys » accompagné du documentaire en français (54’) : «  Les enfants troubles ont, eux aussi, droit au bonheur » de Sylvie Perrin (2020).

20% des enfants d’une classe présenteraient des troubles d’apprentissage et/ou du comportement. Le film "Nos enfants troubles" nous invite à réfléchir, à travers son expérience personnelle, aux causes et aux alternatives thérapeutiques possibles.
La projection sera suivie d’une discussion en français, avec l’association DYSExpat Shanghai.

Avant la séance de cinéma et les échanges qui suivront, vous serez accueillis par un buffet à partager (charcuterie, pain, fromage, boisson (non-alcoolisée : thé/café/jus ou un verre de vin/bière).

RAPPELS

• « PHOTOFAIRS SHANGHAI » : Shanghai Exhibition Center
Du 3 au 6 novembre 2021, de 9h30 à 18h. Initialement prévu fin septembre.
Adresse : 1000 Yan’an xi lu, Jing’an qu.
Contact : https://www.photofairs.org/shanghai

Art+ Shanghai gallery se retrouve dans un nouvel espace, toujours dans le quartier historique du Rock Bund, entre le fleuve Huangpu et la rivière Suzhou, où se trouve le cœur artistique de Shanghai qui monte en puissance (les grands espaces dédiés à l’art dans le quartier du West Bund, étant actifs de manière plus ponctuelle, lors de grands RDV).

Agnès Cohade et Ana Gonzales nous accueillent à partir du dimanche 12 septembre, pour le vernissage de l’exposition « 2 ½ D » de l’artiste FU Shuai, dans cette 5ème localisation, située dans l’historique bâtiment Yifeng Shopping Mall (99 East Beijing Road, Unit L 207, au F2, Huangpu District). Bonne chance à elles pour cette nouvelle page à écrire.

À bientôt

Françoise BOURRY-MAUGEIN
culture@shanghai-accueil.com

10 juillet 2021

CultureS Shanghai Juillet-Août 2021

CultureS Shanghai Juillet-Août 2021

CultureS Shanghai

Juillet-Août 2021... Attentif aux dix fêtes traditionnelles du calendrier chinois, peut-être avez-vous jeté le riz dans la rivière, mangé les Zòngzi enveloppés de feuille de bambou, regardé la course des bateaux-dragons, afin d’honorer le poète Qū Yuán (-340-278) du royaume de Chu, lors de la Fête des bateaux-dragons ou Duānwǔ jié (« Fête du Double cinq » : cinquième jour du cinquième mois lunaire chinois).
Et depuis le 21 juin, le Xiàzhì (夏至) nous fait entrer dans l’été, où les Chinois s’offraient traditionnellement à cette occasion des éventails, tout en partageant des nouilles fraiches en sauce et des litchis…

Voilà pour la tradition. Si Shanghai l’intègre, son regard la porte plus vers le futur, quelquefois dans une course effrénée, en comptant sur sa belle énergie.
C’est « Shanghai + », visant toujours le haut des classements. Avec ses 460 stations de métro/Maglev, Shanghai est par exemple, la ville qui possède le plus grand réseau de métro au monde.
Cette même énergie du marché de l’art, s’illustre régulièrement dans CultureS Shanghai, par la présentation de nouveaux espaces culturels (quelquefois après réhabilitation de sites historiques, comme la « Villa Pathé »), ou dédiés plus spécifiquement à l’art. En 2015, on comptait 3000 « musées » en Chine, depuis les inaugurations se font au rythme d’environ 300/an, même si leur importance est inégale. Shanghai est l’un des grands bénéficiaires, de cette politique culturelle volontariste. Pas moins de 3 musées vont ouvrir leurs portes par exemple :

• L’Oriental Fisherman’s Wharf Art Museum, dans le district de Yangpu, berceau des industries modernes de la Chine qui ouvre le 10 juillet 2021 et honorera des œuvres traditionnelles et plus particulièrement la pierre.

• Le MAP, Museum of Art Pudong à Lujiazui, avec la collaboration prestigieuse de la Tate Modern de Londres pendant 3 ans, en commençant par l’exposition inaugurale.

Shanghai Astronomy Museum ou Shanghai Planetarium, (380, LinGang avenue, Pudong New District), qui sera le plus grand au monde. Conçu par Ennead et présentant plusieurs bâtiments, il permettra entre autres, la vision HD de la surface de la lune et des planètes. Ouverture au public le 18 juillet 2021. Sujet peut-être, d’un prochain CultureS Shanghai.

Crédit photo Ennead Architects

En attendant, CultureS Shanghai vous propose pour cet été de découvrir…

Exposition univers Bande Dessinée

« TINTIN and HERGE ».

Du 6 août au 31 octobre 2021. Du mardi au Dimanche, de 11h à 19h.
Power Station of Art (PSA).
Adresse : 678, Miaojiang lu. Huangpu qu (黄浦区花园港路200 号). Métro : Lignes 4 et 8 st. South Xizang Road. Tel : 3110 8550
Prix : 60 RMB, gratuité pour les enfants de moins de 7ans. Info : www.powerstationofart.com.

Cette exposition sera l’événement de cette fin d’été, s’adressant aux nombreux fans du héros intrépide Tintin.

©️Hergé - Moulinsart 2021

Elle présentera l’histoire de la création des 24 albums de ses aventures, depuis « Tintin au Pays des Soviets » en 1930, jusqu’à « Tintin et l’Alph-Art », en 1986 qui restera inachevé.
Une partie sera consacrée au parcours de son créateur, dessinateur et scénariste belge, Georges Remi (1907-1983) dit Hergé.

Cela fait près de 8 ans que le musée Power Station of Art, souhaite cette exposition, en collaboration avec le Musée Hergé, créé par Fanny Rodwell en 2009, à Louvain-La-Neuve, en Belgique.

©️Hergé - Moulinsart 2021

L’année 2021 fut jugée propice, par la conjonction de plusieurs anniversaires : 20ème anniversaire des aventures de Tintin édité en mandarin et 50ème anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et la Belgique, pays de son créateur Hergé.

Né à Bruxelles le 22 mai 1907, celui qui était encore appelé Georges Rémi, s’ennuie pendant ses études au collège Saint-Boniface et met un peu d’aventure dans sa vie, en entrant chez les scouts en 1921, où il est baptisé « Renard Curieux ». Il dessine pour la revue scoute, et signe déjà en 1924, de son pseudonyme Hergé (des initiales de son nom Remi et de son prénom George). Il nourrit son imaginaire, par les livres, les bandes dessinées et le cinéma.

©️Hergé - Moulinsart 2021

Il devient plus tard, employé au service abonnements du journal « Le Vingtième Siècle ». Libéré du service militaire, il est chargé en 1928 par ces éditions catholiques belges, de créer, diriger et illustrer « Le Petit Vingtième », un supplément hebdomadaire jeunesse. C’est là que Tintin et Milou « prendront vie », le 10 janvier 1929.

©️Hergé - Moulinsart 2021

Pour la petite histoire, c’est à la 8ème page de « Tintin au Pays des Soviets » que, démarrant en trombe dans une voiture décapotable, l’aventurier apparait avec une houppette dans sa chevelure. Il la gardera dans les albums suivants.

L’originalité acceptée du thème de cette exposition et le lieu choisi, le PSA qui est un musée national, en illustrent son importance. De plus, elle sera la 1ère exposition en Chine continentale et la plus grande au monde, jamais consacrée à Tintin, avec ses 1600 m2 d’exposition. Elle dépasse donc celle du Grand Palais en 2016, à Paris. Dans cet objectif d’accès à tous, le prix d’entrée reste modique.

Au-delà de ces chiffres, du succès mondial (215 millions d’albums vendus depuis 1934, dont 50% dans la francophonie), des voyages par procuration et des découvertes offerts aux lecteurs, à chaque album, c’est aussi l’histoire d’une amitié entre un jeune étudiant chinois Zhang Chongren (张充仁 1907-1998) et Hergé.

©️Hergé - Moulinsart 2021

Ils ont le même âge et se rencontrent en 1934 grâce à l’abbé Gosset, aumônier des étudiants chinois de Louvain. Zhang Chongren, parle français et étudie à l’Académie Royale des Beaux-arts de Bruxelles. Il raconte à Hergé, son départ de Shanghai juste avant l’invasion japonaise, la vie de sa famille restée sur place, la vie chinoise. Encouragé par la direction de ce journal de la presse catholique, Hergé avait cette volonté de dépasser les stéréotypes du racisme de l’époque.

Ces riches échanges vont donner une nouvelle dimension au personnage et aux aventures de Tintin, dont les contextes géographique et historique, seront à partir de « Tintin et le Lotus bleu », beaucoup plus travaillés. Une attention particulière sera portée à cet album, véritable 1er succès de Tintin, où aidé de son ami Tchang (inspiré par celui, réel de Zhang), il déjoue le complot d’un gang international de trafiquants d’opium.

Hergé donnera naissance à des personnages emblématiques, par un trait simple d’une grande précision, mis dans des situations où sa fiction a rejoint parfois la réalité du monde. Bien avant ce succès, on découvrira dans cette exposition que Georges Remi travailla comme graphiste dans la publicité et qu’il peignait, tout en collectionnant assez tôt, les œuvres de Warhol, Lichtenstein, Fontana, Dubuffet et Raynaud. Par la peinture, la photographie et le cinéma, il s’attache à l’importance du cadrage et des perspectives, permettant ainsi d’assurer un certain réalisme parfois « nostalgique, afin que le public puisse facilement s’immerger dans son univers ».

Si certains ont pensé qu’Albert Londres, le célèbre journaliste français, qui a donné ses lettres de noblesse, au journalisme d’investigation, avait pu inspirer le personnage de Tintin, beaucoup comme JanPol Schulz, ont trouvé bien plus de similitudes dans le parcours et l’aspect physique du globe-trotter journaliste, Robert Sexé (1890-1986).

Couverture du livre Sexé aux Pays des Soviets© (Fonds JanPol Schulz)

Habillé d’un imperméable et la mèche sur le front, il part à 20 ans en moto, représentant la marque Gillet-Herstall et ses aventures sont relayées par le «  Circuit des Soviets », dans la presse belge de l’époque (Hergé est Belge), 4 ans avant « Tintin au pays des Soviets ». Pour les sceptiques, sachez que Robert Sexé est parfois accompagné dans ses aventures, par un mécanicien du nom de…Milhoux !

L’album « Sexé au Pays des Soviets » en 1996, puis « Sexé enquête au pays des Soviets » format numérique de 2012, présente les recherches de Schulz. Adolescente, j’ai eu la chance de rencontrer cet homme peu commun, quelque temps avant sa mort, grâce à mon père. Je garde le souvenir d’un personnage qui retrouvait sa vitalité, à l’évocation de son passé intrépide et disait sa passion pour ses motos. Elles l’avaient emporté si loin de St Benoît (Poitiers), où il allait finir sa vie.

Si vous êtes fan depuis toujours, de l’aventurier à la houppette et des personnages qui partagent les planches de Georges :

https://www.franceculture.fr/theme/les-vies-de-tintin

Parce que Tintin c’est « le journal des jeunes de 7 à 77 ans », slogan accrocheur, paru en mai 1947, par nostalgie ou par curiosité, ne résistons pas au plaisir d’entrer à nouveau dans l’univers du « père de la bande dessinée européenne », au travers des dessins, peintures, interviews et témoignages, où transparait, sa curiosité insatiable pour le reste du monde…

Merci à Philippe Wang, représentant la société Moulinsart en Chine.

MUSEE

Villa Pathé. Musée du vinyle.

Du mardi au dimanche de 9h à 17h (dernière entrée 16h30).
Adresse : 811, Hengshan lu /Yuqing lu, Xuhui qu.
Métro : Lignes 1,9,11, Station Xujiahui road, sortie 1’.
Entrée gratuite. QR code vert et prise de température à l’entrée.
Tel  : 5425-9260 Info : www.xujiahuiorigin.com

Située dans le parc de Xujiahui, « La Villa Rouge » ou « Xiǎo hónglóu », a bénéficié d’une restauration pendant près de 2 ans, pour la fête du centenaire du PCC, né à Shanghai en juillet 1921. Le rouge est celui des briques qui la constituent, avec le bois. Elle date aussi de 1921 et a été surtout le lieu où fut enregistré, le 3 mai 1935, l’hymne national chinois : « La Marche des Volontaires ». Elle est donc référencée comme site révolutionnaire majeur.

C’était le site d’enregistrement de la compagnie «  Pathé Orient », branche de la compagnie française Pathé, créée par les frères Charles, Emile, Jacques et Théophile en 1896. Les 2 premiers lui apporteront le succès qu’on lui connait.

Petit rappel : Bien avant de sentir le potentiel d’une industrie naissante du cinéma, via le Kinétoscope de Thomas Edison (1847-1931), c’est une autre de ses inventions qui fera naître la compagnie Pathé : la vente puis la fabrique (à Chatou) d’appareils phonographiques, après la découverte à la foire de Vincennes en 1894, du phonographe Edison.

La compagnie Pathé, par le pari de ses fondateurs, fait naître l’industrie du disque, non seulement à Shanghai mais aussi en Chine.
L’exposition en cours raconte son histoire et ce qu’elle a permis dans la diffusion culturelle d’une nation.

RDC : Salon de thé et restauration (3 salles).

Avant de monter vers les 2 étages d’exposition, remarquez l’ouvrage de la montée d’escalier et le lustre.

F2 : Sur le seuil, une fresque chronologique rappelle l’histoire de « La Marche des Volontaires » et de ses créateurs, Tian Han l’auteur et Nie Er qui en compose la musique. Elle deviendra l’hymne national chinois en 1949, sera abandonnée pendant la révolution culturelle et redeviendra l’hymne de la Chine en 1982.

(Salles de droite à gauche) :

  • Pièce où l’on présente l’importance primordiale de 2 inventeurs : l’enregistrement des sons par l’Américain Thomas Edison et sa restitution sur un disque (qui succède au cylindre gravé), l’Américain d’origine allemande Emile Berliner, inventeur du disque, d’abord fait en verre, en zinc puis en ébonite et cire.

    En bas à droite, la photo de Guo Song Tao (1818-1891), ambassadeur chinois de la dynastie Qing, basé en France et au Royaume Uni, qui fut la 1ère personne en Chine à avoir un lecteur de disque.

  • Petite salle consacrée à l’architecture du bâtiment (plans et écran interactif).

  • Une salle meublée d’un bureau, de fauteuils et d’un piano met en valeur des « musiciens patriotes », comme Lü Ji, Huang Zi ou le populaire He luting, qui transcrivent les nouvelles aspirations du peuple, souhaitant se libérer notamment de l’occupation japonaise (1937-1945).

  • Une pièce consacrée aux 2 créateurs de « La Marche des Volontaires » chanson thème du film «  Sons and Daughters in a Time of Storm », présente le compositeur Nie Er (1912-1935) et l’auteur, poète et dramaturge Tian Han (1898-1968).

Vous pourrez découvrir la partition, mais aussi le registre du studio d’enregistrement. Puis les lumières s’éteignent et la scène grandeur nature s’anime d’hologrammes. Un homme raconte la création de la musique et l’enregistrement du futur hymne chinois, en compagnie de son compositeur, venu du passé, on est en 1934.

« Ce chant fait appel au peuple chinois pour son patriotisme et son esprit communautaire afin de protéger la patrie ».

F3 : Sur le seuil, nouvelle fresque chronologique sur l’évolution de la Compagnie Pathé vers China Record (1908-2001).
Dans les pièces autour, découvrez les différents genres artistiques enregistrés à la Villa Pathé, durant ces décennies :

  • Opéras traditionnels chinois (ex : Yue, Hu, Beijing). Création artistique sonore, la plus écoutée à l’époque en Chine. 38 des 39 types d’opéra existants, sont représentés dans les enregistrements Pathé. Une vraie mémoire…
    Ainsi que leurs chanteurs les plus célèbres : Mei Lanfang, Tan Xipei, Zhou Xinfang.

  • Chants révolutionnaires à écouter dans la salle « The Vinyl Workshop » et les différentes étapes de la fabrication d’un disque, à regarder sur un petit écran.

  • Dans la salle « Spring of Pop Music », retrouvez la nostalgie de la chanson populaire et quelques-unes de ses icônes shanghaiennes qui ont enregistré à la Villa Pathé, comme la célèbre Zhou Xuan. Plus tard la Révolution Culturelle remettra en cause ces artistes, liées à la séduction.
    Sur un petit écran tout près de la fenêtre, vous pourrez la voir et l’écouter chanter, on est en 1957 et bien sûr la célèbre star de cinéma Hú Dié (1908-1989), qui obtient son 1er rôle à 18 ans et deviendra en 1933, la 1ère Chinoise élue « Reine du cinéma ».

Pour finir prenez la pose de star derrière un micro « presque d’époque ».

En Chine, il y a souvent dans les expositions, un spot prévu pour la photo-souvenir des visiteurs !!

Dans cette « Villa Rouge », la compagnie française Pathé fut la 1ère à enregistrer, copier et diffuser les sons au travers des disques, permettant la préservation des voix, des musiques et du patrimoine intangible de la Chine.
Ça vaut bien un « cocorico ». D’ailleurs un coq fier et chantant, n’est-il pas le symbole de cette compagnie depuis toujours ?!...
À la sortie de la Villa Rouge, poursuivez par une promenade dans le parc Xujiahui.

Arts Visuels

« Masculinity Through the Eyes of Female Photographers ».

Du 24 août au 12 septembre 2021. Du mardi au vendredi, de 13h à 21h, weekend : 11h-19h.
MUSEu&m (移动的头脑博物馆). Près du teamLab Bordeless Shanghai/Power Station of Art. Adresse : 388, Bansongyuan Road, Huangpu district.
Métro : Lignes 4 et 8 st.South Xizang road sortie 2.
Entrée : 50 RMB. Gratuit le 21 août 2021, jour du vernissage à 18h.

Dans un espace au double statut de musée-galerie, comme seule la Chine peut en présenter, « MUSEu&m » ou « The Museum of Creative Minds » présente 8 artistes, photographes ou « designeuses » femmes, de 8 pays différents (Allemagne, Australie, Chine, Espagne, France, Italie, Roumanie, Ukraine) qui nous proposent leur regard créatif, sur le vaste et très actuel thème de la « Masculinité ».

Emmené par Yolanda qui est allemande et Jo Australienne, ce projet aura mis 9 mois pour voir le jour, au travers d’une ou plusieurs photographies, de vidéos et d’installations, parfois collectives.

Chaque artiste nous propose plusieurs œuvres, qui doivent illustrer tous les aspects de leur vision.

La masculinité, comme un assemblage de stéréotypes changeants, d’une époque et d’un lieu. Le monde féminin y prend sa place dès le processus de masculinisation plus ou moins présent, de l’enfant, mais aussi parce que la nature du Yáng (阳) peut aussi se définir par rapport au Yīn (阴), comme 2 principes complémentaires et inséparables.

Le lieu :
MUSEu&m est un espace de 300 m2 créé en 2016, par l’architecte et designer Lulu. Une centaine d’événements/expositions liés au monde de l’art et du design sont à son actif, sans compter les collaborations avec d’autres espaces culturels. 10 000 visiteurs depuis sa création, avec des succès comme « Kuma : A Lab for Materials » ou une exposition internationale d’illustration.

Les artistes :
Jo RANKINE : Photographe indépendante australienne. Elle travaille depuis 26 ans dans le cinéma et l’imagerie numérique dont elle est diplômée. Elle choisit de combiner photographie, peinture et techniques d’impression.
2 mots pour définir son travail sur la masculinité : « Chasse » et « Fragile ». C’est ce qui ressort des réponses de personnes qu’elle interroge sur le sujet. Elle fait ensuite le lien avec un animal à la fois fragile et prédateur : le papillon vampire, à la durée de vie limitée. La suite est à découvrir.

Yolanda vom HAGEN : Elle étudie le design photo en Allemagne et en Chine (Beijing Film Academy). Photographe commerciale à Shanghai depuis 2010, son travail évolue vers une démarche plus artistique par « Life in Memory » (2016), et en vidéo « OffLine » (2018) ou « Essence of you » (2019). Elle expose au Musée d’Essen dans le département art contemporain.
Son regard sur l’homme est compatissant. C’est d’abord celui sur son père, qui l’a élevée seul, coincé entre ses aspirations et le modèle masculin qu’il doit suivre.
Très tôt confrontée à une nécessaire indépendance, elle refuse la victimisation et le refus de responsabilité de certaines femmes. Elle aspire à une meilleure connexion entre les genres.
Elle a créé entre autres pour cette exposition, une installation interactive où hommes et femmes posent avec un objet, qui dit ce que c’est qu’être un homme.

Yilin TANG (Elena) : Elle est diplômée en recherche, production cinématographique et télévisuelle. Elle a travaillé pour la BBC, ITV et Royal Shakespeare Company. Son 1er court métrage, « Some Memories Don’t Fade » a reçu un prix international.
Dans cette exposition, elle interroge le statut, dans l’Opéra de Beijing, de la Femme cavalière et armée, mais qui ne pourra que chanter et danser, l’Homme se réservant les combats héroïques. La masculinité est ainsi définie par la non-féminité et inversement. Mais où se placera dans le discours socio-culturel, la femme masculine ?

Andrea MARTINEZ : Photographe espagnole née en Uruguay, elle reçoit son 1er appareil photo à 8 ans. Elle ne le lâchera plus, même pendant ses 15 ans de « business developer » en Espagne et en France. Elle vit avec sa famille à Shanghai depuis 2014 et a obtenu en 2020, un master en photographie artistique (Node Center), terminé par son projet « XingFu lu ».
Dans cette exposition, la photographe montre les effets de la société contemporaine sur les frontières du féminin/masculin qui s’estompent et génèrent des femmes plus indépendantes et actrices de leur vie et des hommes qui s’autorisent à exprimer leurs émotions.

Alex SARMIENTO : Photographe française, dans le monde de la beauté et de la mode, elle chemine vers la photographie artistique depuis 2008, par la technique de la surimpression, puis vers la photo numérique. Elle a exposé à Casablanca et à Paris, notamment dans la Cité du Cinéma de Luc Besson.
Dans cette exposition, elle retrouve la technique de la surimpression, pour exprimer et honorer la fragilité masculine, symbolisée par un monde floral.

Nora LAI : Diplômée en design et en communication visuelle en Italie, la mode, l’art et le design, l’accompagnent jusqu’à la création de bijoux. Elle redécouvre en Chine, le plaisir de la photographie et sa possibilité d’offrir un nouvel angle de la réalité.
Dans son projet, elle se concentre sur les rôles que l’idée de masculinité induit. Elle parle de l’équilibre que l’homme doit trouver entre ce qu’exige la société pour lui (autre facette de son pouvoir) et ce qu’il souhaite pour lui-même.

Ioana FARCAS : Née en Roumanie, elle suit des études de photographie (portrait et production commerciale) à l’université de Manchester. Elle a travaillé pour Uniqlo, Nike, Bayer, Mustela etc.
Dans ce projet, elle présente grâce aux portraits, les identités culturelles et la diversité sociale de la communauté masculine asiatique. Ses années à Shanghai avait précédemment inspiré un travail, par des portraits de rue.

Katya V.KARS  : Après une formation à l’université Nationale du théâtre, du cinéma et de la télévision de Kiev, cette productrice roumaine, crée des vidéos et un court métrage d’animation primé : « La Mouche ».
Dans ce projet, elle joue avec le concept finalement très large de la masculinité.
En collaboration avec Mandy Cai, elle choisit de mettre en scène sur photo, la communauté drag de Shanghai et peut-être nous inviter à repousser les limites de notre perception du genre.

Festival de Musique

« GROWING » Festival Music in the Summer Air (MISA) par le Shanghai Symphonic Orchestra (SSO)

Du 10 au 24 juillet 2021 ! Dans différents sites, pour Shanghai Symphony Concert Hall (1380 Fuxing Zhong lu, District Xuhui (上海市复兴中路 1380号)
Métro : Lignes 1 et 7, St. Changshu road, sortie 4.
Tel : 400 821 0522 ; Site : https://misa.shsymphony.com/home/index/en

MISA, c’est le projet ambitieux du prestigieux Shanghai Symphonic Orchestra, afin de partager pour sa 12ème édition, leur passion de la musique classique, en lui donnant un nouveau souffle. Ceci grâce au mélange des genres et par des collaborations artistiques étonnantes.

Variété des événements, des lieux et des formats musicaux proposée au public, avec une prédilection pour « MISA Open Air » et ses collaborations artistiques à succès, à l’arrière du Shanghai Concert Hall, sous le ciel étoilé de Shanghai.

Notons le projet théâtral « Songs of Nature », comme une ode à la nature par les chants "Nine German Arias" du compositeur baroque G.F. Haendel, de nouvelles compositions du compositeur contemporain belge Wim Henderickx. Ils seront accompagnés visuellement par une création de l’artiste scénographe australien Dan Potra et du réalisateur chinois Zou Shuang.

D’autres collaborations sont programmées, comme celle du rappeur J-Fever et des cordes du Shanghai Symphonic Orchestra, ou du chanteur et compositeur Xiao He et du Tao Dance Theatre, sans oublier de nouvelles adaptations d’œuvres de Debussy, Stravinsky et Satie interprétées par le percussionniste Fu Yifei.

En décloisonnant la musique classique, MISA lui amène aussi, un nouveau public jeune et curieux. MISA est co-présidé par Long Yu (directeur musical de l’orchestre symphonique de Shanghai) et Charles Dutoit (directeur musical du Royal Philharmonic Orchestra).

Le Programme : https://misa.shsymphony.com/preview/index/en

« Once Upon a Time in Paris » par Ying LI et Peng YUE

Le 30 juillet à 19h30 ! SHOAC Concert Hall (上海東方藝術中心) Adresse : 425 Dingxiang Lu/ Shiji Dadao, Pudong District (丁香路425号,近世纪大道)
Métro : Ligne 2, St. Shanghai Science &Technology Museum
Tel  : 6854 1234
Site : www.shoac.com.cn et https://www.shoac.com.cn/show/599614734720876544

Parce que la voix est le 1er des instruments artistiques, parce que sa puissance émotionnelle est étonnante au regard de la taille de son origine anatomique et que ce qu’elle produit en celui qui l’écoute, quand elle est travaillée et sculptée, est indicible.
Écoutons aussi les artistes, ici ou ailleurs.

Le Shanghai Oriental Art Center (SHOAC), conçu par l’architecte français Paul Andreu, comme une orchidée-papillon, avec ses 5 pétales/salles hémisphériques, fut inauguré il y a tout juste 16 ans. Il accueillera Ying LI et sa voix de Mezzo-Soprano, accompagnée du pianiste Peng YUE qui sont à l’origine de cet événement.

« Once Upon a Time in Paris » contribue aux échanges culturels entre la France et la Chine. Sous les lumières du romantisme, Paris tient pour quelques heures le rôle principal d’un concert, où se narrent des histoires du cœur (l’attraction, le désespoir, la romance, la réticence et le regret), nous sont contées par les compositeurs Francis Poulenc, Claude Debussy, Gabriel Fauré, Reynaldo Hahn, Erik Satie et Édith Piaf.

« Les deux musiciens nous invitent à voyager en musique, à travers la beauté intemporelle et unique de Paris »… Autant dire qu’en temps de pandémie où beaucoup de familles francophones sont bloquées en Chine, un petit goût de nostalgie sera présent à l’écoute de la voix de Ying LI et de ce patrimoine intemporel…

À bientôt

Françoise BOURRY-MAUGEIN
culture@shanghai-accueil.com

31 mai 2021

CultureS Shanghai Juin 2021

CultureS Shanghai Juin 2021

CultureS Shanghai

Juin 2021...À une époque où beaucoup de pays optent pour le repli sur soi, le monde culturel français et chinois, fait lui le pari à sa manière, de la considération, du respect et de l’enrichissement mutuel, par le renouvellement du « Festival Croisements ».

Dans l’historique Villa Basset, le 28 avril dernier, Benoît Guidée, Consul Général de France à Shanghai et Myriam Kryger, Consule Culturelle avaient convié les responsables de lieux culturels, artistes et invités en lien avec ce domaine, pour le lancement de cette 15ème édition. Il s’illustrera dans 14 villes chinoises, à Guangzhou, Beijing, Chengdu, Shenyang, Shanghai etc. jusqu’au 31 juillet 2021, en musique, théâtre, cinéma, arts visuels danse littérature et mode.

https://croisements2021.faguowenhua.com/index-fr.html

Parmi la multitude de galeries d’art présentes à Shanghai et en Chine, les françaises assurent leur légitimité et proposent leur ADN, aux collectionneurs avertis, comme amateurs. Offrant depuis des années une visibilité à des artistes internationaux, elles permettent aussi celle vitale au commencement de talentueux jeunes artistes chinois.
Parfois, elles sont récompensées de cet investissement humain, artistique et financier, de manière remarquable. C’est ce qui arrive à Art+ Shanghai Gallery, dont la jeune artiste chinoise LIN Fanglu vient d’être nommée lauréate du prestigieux LOEWE FOUNDATION Craft Prize 2021, créée en 1988. Son œuvre « SHE » installée au Musée des Arts Décoratifs de Paris, a fait l’unanimité du jury pour « son échelle monumentale et son savoir-faire à couper le souffle ».

LIN Fanglu fut donc l’Élue, choisie parmi les 2500 candidatures présentées en 2020 (la pandémie ayant retardé le processus d’élection), venues de 100 pays différents. Trente finalistes restaient en lice.

Un aperçu : www.loewecraftprize.com

Nous aurons l’occasion de revenir sur cette artiste et son travail, pleinement en phase avec les enjeux de son époque, tout en honorant la richesse des savoir-faire, des ethnies composant la Chine, notamment les Bai. En attendant son exposition personnelle, sur un nouveau projet en mars 2022, vous pourrez voir dès le 22 juillet prochain, une autre œuvre de la série « She » (2020), exposée il y a quelques temps au Centre Pompidou West Bund Museum, à Shanghai.

Comme nous l’avons vu dans le précédent article, la destinée de Shanghai s’est construite assez tardivement, depuis les dynasties Song (Nord et Sud), avec une accélération au XIXe. CultureS Shanghai vous propose de découvrir entre autres, 2 lieux retraçant cette histoire avec le « Shanghai Yuan-Dynasty Sluice Site Museum » et le « Shikumen Museum  »…

MUSEES

Shanghai Yuan-Dynasty Sluice Site Museum (上海元代水闸遗址博物馆).

Du mardi au dimanche de 9h à 16h30 (dernière entrée 16h).
Adresse  : 619, West Yanchang road/Zhidan road, Putuo district.
Métro  : Ligne 7, Station Xincun road, sortie 1.
Entrée gratuite. Bâtiment à droite : tickets, bâtiment à gauche : site historique.
Tel : 15214380020.

Commencé en 2009, le Shanghai Yuan-Dynasty Sluice Site Museum est ouvert au public en 2012. Il est né de la découverte du site d’une écluse datant de la dynastie Yuan en 2001, sur le chantier de construction de Zhidanyuan.
Lors du chantier, l’enfoncement de pieux qui soutiendront la prochaine construction moderne, se trouve stoppé par une structure dure. En la remontant, on découvre un morceau de construction humaine : 2 dalles scellées par un tenon en fer et des poutres de bois au-dessous (visibles dans la vitrine à droite de l’office des tickets).

Les archéologues interpelés, découvrent alors cette ancienne écluse, de 7 à 12 m de profondeur, sur 1500 m2, 42 m de long et 32/33m de large. Elle contient 10 000 pieux en bois (木桩) de 4 à 7m, qui servaient à réduire l’impact du débit de la rivière, sur la structure.

On le sait, Shanghai et ses alentours sont rythmés par des cours d’eau, grands ou petits et des parties de terre sablonneuse très fertiles. La gestion de l’eau et la prévention des inondations des zones habitées, étaient donc une nécessité, mais il a fallu une évolution des savoirs techniques pour les rendre possibles.
Durant cette dynastie Yuan, ces connaissances étaient là et furent appliquées, de manière rigoureuse et efficace.

Peut-être aviez-vous remarqué la forme originale du musée. En fait, la vue aérienne reprend la forme de l’écluse. En entrant dans le bâtiment à gauche, vous descendez peu à peu vers le site plus bas et apercevrez l’écluse.

Sur les murs, des informations vous aident à comprendre visuellement, les différentes phases de la construction de cet édifice technique mais compréhensible :

Reconstitution des différents niveaux se trouvant sous les dalles du sol de l’écluse (repris par Minhang Museum, voir CultureS Shanghai Avril-mai),

Comment furent enfoncés les pieux, ou installés les piliers de pierre encadrant l’écluse.

Observez-vous un trou cylindrique sur les dalles à l’entrée de l’écluse ?
C’est en fait l’échantillon prélevé et remonté, qui expliquera la cause du blocage et permettra la découverte du site.

Plus loin, une maquette vous en donne une vue d’ensemble et un panneau vous présente son concepteur, Ren Renfa (1254-1327).

Fonctionnaire de la dynastie mongole des Yuan, il est Vice-président du Bureau de l’entretien des cours d’eau, ses connaissances et ses écrits (« Collection d’Essais sur la Conservation de l’Eau » en 10 volumes !), en font une référence dans le domaine. Il conçoit et fait construire en 1324, 6 écluses sur la rivière Wusong (« Suzhou creek »). Il intervient aussi sur la rivière Huitong, le fleuve Jaune, le lac Lian etc.

Il est aussi un peintre reconnu, de paysages et surtout de chevaux de style archaïque, très prisé à l’époque. Il est toujours exposé au Musée Guimet à Paris, au Victoria and Albert Museum de Londres, à Kyoto ou Taipei.

Des vitrines exposent les reliques retrouvées sur le site, lors des recherches archéologiques :
3 « bouteilles Han » ("Han" rappelle un général des Song du sud),

de poterie émaillée, aux formes typiques de la dynastie Yuan, un tenon métallique utilisé pour maintenir les dalles entre elles, de la vaisselle avec caractères des Yuan, un pilon de bois utilisé pour enfoncer les pieux de l’écluse, le squelette d’un poisson, des tuiles décorées etc.

Les pieux en bois exigent une hygrométrie contrôlée, des jets de d’eau sont donc projetés 1h/j, afin de les conserver.

L’écluse peut donc être identifiée comme une installation de la dynastie Yuan (1271-1368), datant environ de 700 ans et Ren Renfa en écrit la raison : « la rivière Wusong s’envase facilement par les marées de mer transportant du sable. Une écluse devrait être construite pour draguer la voie navigable ».
Les empereurs de la dynastie Yuan ont accordé une grande importance au dragage de la rivière Wusong, car la région était déjà l’une des principales sources de céréales de l’empire.

Devenue Suzhou he/Suzhou creek, elle est aujourd’hui à environ 1km du site de cette écluse, son tracé a donc beaucoup changé au cours des siècles.

Fonctionnement de l’écluse : à marée haute, elle permet de retenir l’eau et empêche le sable marin d’entrer. À marée basse, l’eau retenue est libérée en masse et lavera le sable accumulé de l’autre côté.

Ces installations hydrauliques de la dynastie Yuan sont les plus grandes jamais trouvées, aujourd’hui en Chine. En 2006, l’écluse est l’une des 10 plus grandes découvertes archéologiques. Elle fournit d’excellentes informations aux archéologues et aux chercheurs qui étudient les technologies de génie hydraulique de la dynastie Yuan et le changement de la voie navigable de la rivière Wusong.

N’hésitez pas à utiliser les 2 écrans interactifs (office et site) très intéressants et en anglais.

Au-delà, de la compréhension d’un site technique (mais accessible) et historique, cette visite en famille, permet de réaliser que toute modernité s’appuie toujours sur des découvertes et avancées du passé.

Shikumen Wulixiang Museum

Shikumen Wulixiang Museum, ouvert de 9h à 21h. Adresse : N°25, lane 181, Taicang road (太仓路181弄, 近马当路) Métro : Lignes 1 (st. Huangpi South Road) ou 10 (st. Xintiandi).
Entrée : Adulte : 20 RMB, enfant + de 12ans et étudiant : 16 RMB, enfant -de 12 ans : 10RMB.
Tel : 33070337 Contact : xtd.openhouse@xintiandi.com

Au cœur du quartier Xīntiāndì (新天地), « Nouveau ciel et nouvelle Terre », en partie reconstitué (新) et inauguré en 2002, il reste quelques représentations du passé. Cette maison Shíkùmén (traditionnelle et spécifique à Shanghai) qui abritait des familles depuis les années 1920-30, témoigne de cette architecture historique, de son utilisation par ses habitants et des codes qui régissent son aménagement, présents en Chine, à cette époque. . On peut dire que le Shíkùmén né vers 1870, est la version méridionale du Hútong (胡同) de Beijing.

Rdc : Tout commence par le hall de réception, seule interface entre vie publique et vie privée de la famille. Meubles, chaises, objets de porcelaine, miroir de pierre, poutre au sol ou paravent sont souvent placés selon les règles du Fēngshuǐ, afin d’assurer la protection de ses propriétaires. À gauche, un bureau/salon, puis la chambre des anciens, avec des objets du quotidien (poudre de riz, crème pour la peau, photos, panier-repas.
La cuisine, lieu d’intense activité, est bien calme aujourd’hui, mais ustensiles, fourneaux à bois ou grande jarre (pour garder l’eau fraîche) sont prêts à reprendre du service.

Au 1er : Un petit escalier vous emmène dans la « Tingzijian », petite chambre, exposée au nord, glacée l’hiver et étouffante en été, qui était louée quelquefois aux lettrés et artistes désargentés, pour quelques pièces. Lit, bureau, étagères et petit réchaud, la sobriété pour ses locataires, comme les Lu Xun, Mao Dun, Ba Jin ou le fameux Feng Zikai, dont les douces illustrations ornent les murs de Shanghai pour l’éducation à la citoyenneté, souvent dans l’oubli total de l’héritage qu’il a laissé à Shanghai...

½ étage + haut : Chambre de la fille où l’on trouve coiffeuse, table de nuit, machine à coudre d’époque. Elle est juxtaposée à celle des parents.
Radio, tourne-disque (nos enfants savent-ils encore ce que c’est ?) et ameublement, de la chambre parentale indiquent une classe relativement aisée et éduquée.
Ici pas d’intimité, la paroi entre les 2 chambres ne monte pas jusqu’au toit et pas d’isolation non plus, on est juste sous les tuiles !
Dans la chambre du fils, un pot à braises pour réchauffer les mains pendant l’étude, mais aussi pinceaux d’écriture et livres.
Après la machine à coudre de la chambre de la jeune fille, on perçoit bien que les projections parentales ne sont pas les mêmes selon l’enfant.

Il faut bien le dire, ce serait folie de vivre à Shanghai, ou même de la quitter, sans s’être imprégné de cette ambiance si particulière, de la nostalgie même de ces maisons avec « porte de pierre ».

Plus loin, vous pourrez poursuivre par la visite du musée du 1er congrès du PCC, qui rappelle qu’il est né à Shanghai pendant l’été 1921, dans l’ancienne concession française. Plutôt une réunion en catimini, elle rassembla les 13 personnages clés, dont Máo Zédōng, qui allaient changer le destin de la Chine…

PHOTOGRAPHIE

« Traveling Souls » par Erwin Olaf.

Jusqu’au 8 juin 2021 ! Danysz Gallery. Du lundi au samedi de 10h à 18h, dimanche de 12h à 18h.
Adresse  : The Independents House, 256 Beijing East Road (x Jiangxi Road)
Métro  : Ligne10 et 2 Station : Nanjing East road.
Site : www.magdagallery.com ; Contact  : info@magda-gallery.com
Tel  : +86 21 64224735

Danyzs Gallery accueille pour la 2ème fois à Shanghai, le très reconnu photographe néerlandais, Erwin Olaf, né en 1959.

Erwin Olaf aime nous raconter des histoires et on l’écoute avec nos yeux sur ses clichés, si proches de l’univers du cinéma.

Le conservateur au Hague Museum of Photography, Wim van Sinderen, écrit : « Il est l’un des protagonistes de ce style de photographie, proche de la peinture et aussi du style narratif… J’appelle toujours ça cinéma à une prise ».

Après des études de journalisme, il passe par le monde de la mode et de la publicité.
Sa renommée internationale commence avec son 1er prix au concours « Young European Photographer ». Il développe dans ses photographies, un univers bien à lui, entre fantaisie et réalité.

Erwin Olaf a été exposé à Paris, New-York, Londres, Beijing, Dubaï, Tokyo, Berlin, Séoul, H.K.

Dans sa nouvelle série « Im Wald » (« Dans la Forêt »), shootée en Bavière, il dit vouloir « créer un mystère autour des voyages ». C’est réussi, puisqu’il nous emporte très vite, dans son univers intriguant et onirique. À travers cette thématique du voyage, son questionnement profond a des chances de toucher le regardeur, puisqu’il lui parle autant de son voyage dans le temps et du cheminement de sa vie « qu’est devenu, l’enfant que j’ai été ? », que du voyage dans l’espace et des espoirs que nous y plaçons. Le constat de notre immobilité en 2020 et 2021 se fait d’autant plus pesant…

Certaines de ses photographies sont inspirées d’images ou illustrations de son enfance.

Dans une autre série « April Fool » (2020), l’artiste grimé en clown triste, erre sans but, dans des espaces privés ou publics, ne comprenant plus cette situation sanitaire et ses conséquences qui le dépassent, lui qui avait la maîtrise de sa vie ou presque…avant !

Des clichés issus de séries, pour certaines emblématiques seront aussi présentés.

La recherche des décors, tout comme la mise en scène sont longues.
Les personnages représentés, comme dans une autre dimension, nous semblent souvent inaccessibles, mais ce qu’ils disent de nous, nous en rapproche.

Au printemps 2018 lors d’une interview, il me disait l’importance qu’il porte à une lumière extrêmement sophistiquée et contrôlée qui donne une atmosphère surréaliste très reconnaissable. Dans son studio digne du cinéma, tout comme en extérieur, décorateur, accessoiriste, maquilleur, coiffeur et directeur de casting collaborent.

Un aperçu : https://danyszgallery.com/video/24-im-wald-erwin-olaf/

PEINTURE

« Synthesis » par Ugo SHIELDE

Jusqu’au 10 juillet 2021. Galerie Dumonteil, du mardi au dimanche de 11h à 19h.
Adresse : YongPing Lane, Bldg 105, 199 Hengshan Road (衡山路199号永平里105栋).
Métro  : Ligne 1, St. Hengshan road, sortie 4
Tel :+86 21 6418 6367 ; Contact : shanghai@dumonteil.com
Site : http://www.dumonteil.com/fr/

La galerie Dumonteil accueille l’artiste français Ugo Shielde de 34 ans, diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, en 2014.

Très imprégné par l’univers du Maître italien Giuseppe Penone qui l’a formé, il embrasse avec jubilation le monde naturel, sa profusion, la multiplicité de ses formes animales et végétales.

Son travail a été ou est présent dans des institutions publiques, comme la Fondation GoodPlanet et l’Espace Pierre Cardin, l’École nationale supérieure des beaux-arts, à Paris, Invisible Dog Art Center à New York, ainsi que dans des collections privées en Europe, Amérique et Asie.

Cet univers naturel se retrouve dans le choix de ses matériaux, puisque le bois est son support et des fines lamelles de bois remplaceront le trait du dessin original et viendront séparer les différents îlots de couleurs. La pâte faite de plâtre et de ciment donne un effet 3 D, au travail de l’artiste, brouillant les frontières entre peinture et sculpture. Des pigments naturels complèteront le panel des matériaux utilisés.

On pense bien sûr au lien avec l’artisanat du cloisonné de Beijing, présent en Chine depuis la dynastie des Yuan (1271-1368), le pays qui accueille ses œuvres. Même si le bois remplace ici le cuivre et l‘émail la matière pigmentée.
Il honore aussi la Chine par 2 œuvres, au sujet et à l’esthétique qui lui sont chers, comme pour « Water Lilies l » (2020).

Selon les œuvres, Ugo Shielde fait le choix de la brillance, grâce à une résine de finition, ou du mat comme pour « Tropical Dream » (2020) qui rappelle la complémentarité du Yin et du Yang, des fleurs et des fruits etc. sans oublier d’honorer profusion et générosité du monde naturel dont l’Homme bénéficie depuis toujours. Avec cette œuvre, l’univers de l’artiste et son Maître italien, osons établir un lien avec le travail d’Arcimboldo, auquel le Centre Pompidou-Metz, consacre d’ailleurs une exposition depuis le 30 mai …

"Tropical Dream"

Pour varier les expériences esthétiques, l’artiste présente 2 grandes œuvres rondes (150 cm de diamètre), tournant sur un axe, « Water Lilies II » (2020) et « The Bouquet » (2021).

« Magnolia » s’enrichie de pigments argentés pendant que « Smoky Platanes », l’arbre emblématique de Shanghai, offre sa lumière automnale et quelques pigments d’or.

Grâce au travail d’Ugo Shielde, la nature entre dans nos murs, l’artiste sans arrière-pensée revendicative, invite à une certaine forme de contemplation.

CINE-DEBAT

« Capitaine Thomas Sankara »

Mardi 8 juin 2021 à 19h. Shanghai Jing’an Campanile Hotel. Adresse : 425 Wulumuqi Bei lu.
Métro : Lignes 2 et 7, St. Jing’an temple, sortie 5.
Contact : ADFEShanghai@outlook.com
Prix : 70 RMB (membre), 90 RMB (non-membre).

Dans le cadre des rencontres mensuelles ciné-débat de l’ADFE-FDE (Français de l’Etranger) qui abordent des sujets sociétaux, environnementaux ou rappellent le rôle de personnages novateurs, emblématiques, cette soirée aura pour thème le Capitaine Thomas Sankara, dévoilant le destin unique du président du Burkina Faso, de son élection en 1983 à son assassinat en 1987.
« Révolutionnaire, féministe et écologiste, Thomas Sankara a transformé l’un des pays les plus pauvres du monde en défendant la voix des exclus jusqu’à la tribune de l’ONU, pour réclamer l’annulation de la dette africaine. Ces archives étonnantes redonnent la parole à ce leader charismatique qui a marqué les consciences bien au-delà de l’Afrique ».

Après le documentaire « Capitaine Thomas Sankara » (2015) de Christophe Cupelin, un échange suivra entre les participants, pour finir la rencontre autour d’un buffet.

RAPPELS

« Kandinsky Le Pionnier l’Art Abstrait »

Jusqu’au 5 septembre 2021. Centre Pompidou/West Bund Museum Project.
Adresse : 2600 Longteng Dadao/Longlan Lu (龙腾大道2600号, 近龙兰路), Xuhui District. Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 17h. Métro : Ligne 11, St. Yunjin road, sortie 2.
Info : www.westbund.com/en Tel : 3101 1011
Mesures sanitaires habituelles exigées à l’entrée.

Après la fin de l’exposition « The Shape of Time », sélection personnalisée d’œuvres d’artistes majeurs, du Centre Pompidou, pour le site Centre Pompidou/West Bund Museum Project à Shanghai, la nouvelle vous propose d’entrer dans l’univers du peintre français d’origine russe, Vassily Kandinsky (1866-1944).

Elle est exceptionnelle à plus d’un titre. L’artiste est tout d’abord l’un des quatre pionniers avec Kupka, Mondrian et Malevitch, de l’art abstrait, qui entrait en rupture avec la représentation de la nature établie antérieurement.

C’est aussi la 1ère rétrospective de cet artiste en Chine. Elle est d’une grande richesse, avec une centaine d’œuvres présentées (peintures, dessins, gravures) et quelques reliques ayant appartenues à Vassily Kandinsky.

Le Centre Pompidou en possède le plus grand fond, grâce aux donations et legs de sa veuve Nina Kandinsky.

Quelques bronzes antiques chinois, rappellent son intérêt pour les arts asiatiques.

Si l’artiste a initié l’art abstrait, il est aussi associé aux courants de l’expressionisme, du constructivisme, du surréalisme. Vous découvrirez sur la fin du parcours, des œuvres comme « Entassement réglé », qui rappelle ses origines russes et l’importance du symbole de l’œuf pour Pâques.

Le parcours chronologique permet de découvrir ou redécouvrir, son cheminement artistique et humain, l’importance du vécu de l’artiste dans un contexte historique et politique troublés (il prendra 3 nationalités différentes),

...ses rencontres artistiques etc.

Au-delà du religieux, la spiritualité fut très présente dans sa démarche artistique, à en écrire « Du spirituel dans l’art, et dans la peinture en particulier » (1912).
Plus loin, l’exposition offre aux regards des visiteurs, ses dernières œuvres inachevées de 1944.

La scénographie est réussie et la dimension pédagogique, bien présente.

« Bodies of Water » City Project/Biennale de Shanghai

Jusqu’au 25 juillet 2021. Villa SūnKē .
Adresse : Columbia Circle, 1262 Yan’an Xi lu, Changning qu.
Visite sur réservation par code QR (possible sur place quand créneau calme).

Dans le cadre de la 13ème Biennale de Shanghai, différents sites culturels et historiques, présentent les œuvres d’art contemporain, d’artistes chinois et internationaux, sur le thème intéressant bien qu’un peu large, il faut bien le dire, de « Bodies of Water ».

Info : www.shanghaibiennale.org

Si le principal site du PSA (Power Station of Art, 678 Miaojiang Road) exposera le travail de 64 artistes internationaux, dont 33 commandes, c’est l’occasion de visiter également, celui de la villa SūnKē (fils du fondateur de la 1ère République de Chine, Sūn Yat-sen).

Cette maison de 3 niveaux, construite en 1931, fut d’abord conçue par et pour le célèbre architecte austro-hongrois, László Ede Hudec.

Nouvellement restaurée, elle se situe dans le cadre historique de Columbia Circle. SūnKē Villa est ouverte au public, le temps de l’exposition.

Dans le bureau, à gauche de l’entrée, n’hésitez pas à prendre un petit fascicule qui vous accompagnera dans la découverte des œuvres contemporaines présentées.


Seul le RDC est accessible, tout comme la terrasse donnant sur le jardin.

Celui-ci a été repensé et a fait disparaitre par exemple, le bassin caché sous les arbres.

Entrez plutôt par l’allée sur la Panyu lu, à la limite sud du jardin de la villa SūnKē, vous découvrirez des panneaux racontant l’histoire de Columbia Circle, site dans lequel est intégré la villa.

Columbia Circle était un country club et un haut lieu de la vie sociale pour les Américains, entre 1927 et 1942, banlieue de Shanghai à l’époque.

« A World Of Reflections » par Fabiola Liacy De Felip

Jusqu’au 13 juin 2021  ! Jiaoju Culture & Communication, ouvert de 11h à 18h. Adresse : 218 Wending lu, Tower B, F3, petit escalier à droite de l’ascenseur. Xuhui district. Métro : Lignes 3,4 et 9, St. Yishan lu, sorties 2 ou 5.

Dans ce nouvel espace cosy, dédié à l’art et intégré au sein d’un club de fans de vinyles, Fabiola Liacy De Felip, nous propose de découvrir de nouveaux clichés de son travail photographique. Après le succès de son exposition sur l’ethnie Miao, présentée à la galerie ArtCN, il y a quelques mois, «  A World of Reflections  » va bien au-delà de l’esthétique des « reflets, regards, mains, ombres et lumières ».

Crédit photo Chen.

Si chacun fera naître sa propre réflexion, la photographe voit dans l’épreuve et les étapes de notre condition humaine, la nécessité « de se poser, de réfléchir, en priant pour certains, en rêvant pour d’autres », afin d’avoir accès à une autre réalité, impossible, sinon.

Crédit photo ByFab

« Prendre le temps ...se connecter aux personnes et y voir parfois le propre reflet de soi, dans un regard qui nous a touchés ».

Pour finir je souhaite de bonnes vacances ici ou ailleurs et une « installation confiante », à tous ceux qui partent. Qu’ils emportent avec eux, un peu de Chine et conservent cette intensité si particulière des amitiés expatriées.

À bientôt

Françoise BOURRY-MAUGEIN
culture@shanghai-accueil.com

8 avril 2021

CultureS Shanghai Avril-Mai 2021

CultureS Shanghai Avril-Mai 2021

CultureS Shanghai

Avril-Mai 2021...Le 4 avril, c’était Qīngmíngjié (清明节), ou la « Fête de la Pure Lumière ». Elle est pour la Chine et sa diaspora, l’une des 4 fêtes traditionnelles les plus importantes, avec celles du Nouvel An, des bateaux-dragons et de la mi-automne. Qīngmíng est également le nom d’une des 24 périodes solaires, du calendrier traditionnel chinois…lunaire. Il y a donc 2 périodes pour chacun des 12 signes du zodiaque ! Pour ne pas vous perdre tout à fait, revenons à l’essentiel : Qīngmíngjié c’est la fête des morts et le culte des ancêtres. Quelques jours avant, les familles, surtout à la campagne, déposent les offrandes sur les tombes : alcool, nourriture et nombreuses figurines de papier représentant les objets nécessaires au quotidien du défunt dans l’au-delà, comme le zhǐ qián (纸钱) « papier monnaie ». Ils seront brûlés et pourront ainsi, monter jusqu’aux défunts dans les cieux.
La confection de ces figurines était assurée autrefois par les « colleurs de papier », corporation indispensable, décrite dans le livre « Gens de Pékin » de Lǎo Shě. Le jour j, nettoyage et restauration des tombes familiales, avant d’assurer quelques rituels nécessaires. Un repas familial suivra où l’on partagera les bouchées Qingtuan colorées du vert du àicǎo ou armoise (艾草).
Dans la ville, vous trouverez sans doute des cercles ouverts dessinés sur le trottoir, avec au centre les restes de ces offrandes brûlées. C’est le moyen pour les citadins éloignés de leur lǎojiā, d’assurer ce culte primordial de la culture chinoise.
Par respect on contourne ces cercles. Là encore, poésie et pragmatisme se mélangent harmonieusement…

Sans transition, dans un grand écart sociétal et temporel, qui n’étonne pas ses lecteurs, CultureS Shanghai vous en dit plus, sur l’évolution du marché de l’art en pleine mutation numérique et dématérialisée. Il y a quelques temps, une nouvelle sortant du monde feutré du marché de l’art vers le grand public, faisait le buzz : l’artiste américain Mike Winkelmann alias Beeple vendait via Christie’s, l’œuvre numérique « Everydays : the First 5000 days » pour 60 millions d’euros à Venkateswaran et Sundaresan. Cette transaction n’aurait pas été possible sans certaines avancées technologiques, comme la Blockchain via les jetons NFT (Non Fungible Token), protégeant l’œuvre acquise de la copie et assurant sa propriété à son seul acheteur, ces 2 éléments étant le prérequis à tout marché de l’art.
En résumé, posséder ces jetons, c’est donc justifier de la propriété d’une œuvre originale numérique.

Si le bonheur des êtres humains semble passer par le « Ici et Maintenant », celui du marché de l’art en décide autrement, puisqu’il s’émancipe des 2 !
En effet après les NFT, les OVR (On Line Viewing Rooms) vous permettront, des 4 coins du monde et au moment voulu, de ne plus vous déplacer dans une foire ou une galerie d’art et de visiter virtuellement les deux. Vous bénéficierez de la réalité virtuelle augmentée qu’offre le monde numérique : mise en scène de l’œuvre, qualité d’image haute résolution, accès au prix immédiat etc.
Ce fut le choix réussi de la FIAC, en mars 2021, à cause de la pandémie.

Ces 2 nouveaux éléments NFT et OVR, rebattent les cartes en ouvrant les œuvres à un nouveau public, celui de la génération Y, (de 21 à 40 ans) qui ne voit pas d’obstacle par principe, à acheter une œuvre physique ou numérisée, dans une galerie virtuelle. Ils permettent aussi une baisse voire une disparition des coûts physiques d’une galerie ou d’une participation à une foire.
Heureusement l’expertise des « Femmes et Hommes de l’art » n’est pas encore numérisable…

Dans un esprit d’équilibre, allons voir l’art et le génie humain dans tous ces lieux d’exposition bien réels, à Shanghai ou ailleurs…
(CultureS Shanghai dense, à lire en épisode).

MUSEE

Minhang Museum.

Du mardi au dimanche de 10h à 16h30h.
Adresse : 1538 Xinzhen Lu / Xinlong Lu, Minhang District (新镇路1538号, 近新龙路)
Métro : Ligne 10, Station Hangzhong lu (sortie 1) ou Ligne 9 st.Qibao (sortie 2).
Entrée libre. Réservation par compte officiel Wechat possible sur place (aide du personnel). Audioguide : gratuit (anglais-mandarin) pour les 3 expos permanentes. Déposit : 100RMB
Tel  : +86 21 6488-0567.

Le musée  :

Musée ouvert en 2002, il est relocalisé depuis le 26 septembre 2019, entre le Minhang Cultural Park et le Powerlong Museum, comme une volonté de fusion entre la culture urbaine et l’environnement.

Conçu comme « une spirale montante hors du sol », par Gluckman Tang Architects, il présente 15 000 m2 sur 3 niveaux, avec un jardin sur le toit.

Minhang Museum propose des ateliers en lien avec ses expositions (peinture sur poterie, tissage et fabrication d’éventails. Il présente 3 expositions permanentes et 1 exposition temporaire, bénéficiant de maquettes, vidéos, multimédias interactifs .

« Renovation of Shanghai-Architectural Heritage in Modern Times. » (F1 à gauche)
Exposition temporaire, jusqu’au 20 avril 2021.

Alors que les 3 expositions permanentes bénéficient d’explications en anglais en plus de celles de l’audioguide, on regrettera pour celle-ci de ne pas maîtriser le mandarin, mais elle reste intéressante et accessible car très visuelle.
Afin de se mettre dans l’ambiance, les enfants pourront mettre un casque de chantier bleu, dès le début du parcours de découverte du patrimoine architectural shanghaïen, aux influences asiatique et occidentale (via les anciennes concessions). De grands panneaux pour chacun des bâtiments emblématiques et historiques, se succèdent.
Les réalisations du magnat de l’immobilier Victor Sassoon : Sassoon House (en forme de « V » de Victor visible depuis son avion), Cathay Mansions, Embankment building, le « S » de Sassoon qui manquait, pour cette réalisation de 1932).

La Villa Moller (1936), petit château de conte de fée de la Shaanxi nan lu, conçu pour la fille de l’armateur suédois éponyme, passionné de courses hippiques.

Le Shanghai Water Works (1884), construit dans l’ancienne concession américaine et toujours visible de la promenade sur la rive du Huangpu dans le district de Yangpu.

Le Shanghai Club (1910), aujourd’hui l’hôtel Waldorf Astoria qui détenait le plus long bar du monde et avait parmi ses membres, le sulfureux parrain de la Bande Verte, Du Yuesheng, self-made-man et fierté pour certains anciens Shanghaiens.

Le Palace Hotel (1908), Swatch Residence aujourd’hui, sur le Bund. Il accueillit l’un des créateurs et modèles du journalisme d’investigation, Albert Londres, pour ses dernières nuits terrestres…etc.

On rappelle ensuite quelques grands noms de l’architecture, ceux qui ont donné son visage historique et glorieux, à la ville de Shanghai : Laslo Ede Hudec (1893-1958), Dayu Doon (1899-1973), « The Allied Architects »…

Dans une 2ème partie «  Renovation Technique », vous découvrirez les efforts faits par les responsables du Patrimoine pour le préserver, en respectant au mieux (ce qui n’a pas toujours été le cas), les techniques et les matériaux du passé.

Vidéos, maquettes, objets restaurés montrent les moyens humains (artisans, organismes de protection) et financiers mis en œuvre.
Des échantillons de rampe d’escalier, toiture, porte, plafond à caisson rendent cette réhabilitation plus palpable.

Par un procédé d’images changeantes, vous découvrirez certains bâtiments avant et après restauration, ainsi que des exemples de restauration du patrimoine jésuite à Shanghai, avec la cathédrale St Ignace ou la basilique SheShan, à Songjiang.

Musical Instrument Culture (F1 à droite) :
Exposition permanente. Explications en anglais-mandarin + Audio guide.

Des petites figurines de musiciennes, des dynasties Han, Sui et Song vous accueillent. Retrouvées dans les sites funéraires, elles assuraient le divertissement du défunt dans l’au-delà. Cette exposition présente un aperçu de la riche diversité des instruments de musique en Chine depuis 8000 ans.
Ils sont le signe tangible à travers les âges, des avancées techniques et artistiques de chaque dynastie. Ils indiquent aussi la fonction sociétale accordée à la musique (rites funéraires, divertissements).

Sous les premières dynasties Xia, Shang et Zhou, les robustes percussions de pierre et de bronze (cloches et carillons) ou de peau tendue sur de grands cylindres de bois, rythmaient les rituels de la Cour. Auprès d’eux, les bien plus légers instruments à vent, prendront leur place, donnant à la musique une dimension plus aérienne.

Depuis les flûtes et sifflets en os du Néolithique, le Húlu sī (葫芦丝) est aujourd’hui un des plus emblématiques de cette famille d’instruments. Il est formé d’une calebasse et de 3 tubes de bambou, instrument très apprécié des jeunes élèves chinois. L’auteure-compositrice-interprète française (musique des films La Marche de l’Empereur, Délicatesse etc.) Emilie Simon, montra lors d’un concert à Shanghai, son respect pour cet héritage musical, en utilisant les sonorités uniques de cet instrument, en mars 2015. Elle me confia dans sa loge en avoir appris les rudiments en 3 jours. Accompagnée de son contrôleur d’effets sur le bras, dans son univers très électronique, le Húlu sī a pourtant trouvé sa place.
Les époques se rencontraient, le public appréciait :

https://www.youtube.com/watch?v=RdE_2Ri5KJ8

Vous découvrirez aussi la multitude de flûtes, dont la délicate traversière de bambou, Dízi
(笛子), prisée pendant la prestigieuse dynastie Tang.

Plus loin viendront les instruments à cordes pincées représentés par le Gǔqín (古琴), appelé « 8 cordes ». Il accompagne les mélodies classiques dont le titre est déjà un voyage, « Les oies sauvages sur le banc de sable », « Orchidées »…

La courte dynastie Sui, puis celle des Tang bénéficieront des échanges culturels de la Route de la Soie, avec les instruments à cordes Pipa, Qin et Zheng qui évolueront jusqu’à la dernière dynastie Qīng. Une animation nous les fait découvrir.

Les Húqín (胡琴) eux, accompagnaient opéras chinois ou conteurs et peut-être aviez-vous entendu lors du concert en août 2020, du groupe de rock-folk HangGai, le son émouvant du Mǎwěi, sorte de vielle à tête de cheval, venue de Mongolie.
Plus simple et populaire, vous reconnaitrez facilement le Èrhú (二胡), « 2 cordes », celui entendu dans les campagnes et les quartiers encore populaires, des villes de Chine.

Quelques musiciens reconnus et des techniques de fabrication complèteront cette exposition qui a le mérite de présenter des pièces originales et anciennes d’exception et la diversité ethnique de la Chine, au travers de sa musique.

Maqiao Culture (F2 au fond)

Elle est l’une des 3 cultures anciennes de la province de Shanghai. Si Guangfulin fut celle du district de Songjiang, Songze s’établit dans celui de Qingpu et la culture Maqiao dans celui de Minhang, site du musée.
Les reliques Maqiao sont retrouvées sur un banc de sable appelé « Zhugang ». Ces ancêtres ont tiré leur subsistance de leur environnement naturel (pêche, chasse et cueillette d’aliments sauvages), de l’agriculture et de l’élevage.

Ils ont fait face à des défis environnementaux (typhons et tempêtes de pluie) et ces premiers « Shanghaiens » coexistaient en harmonie avec la nature.

Les bancs de sable et les reliques retrouvés témoignent des changements du littoral. Sur le site de Yutang (150 000 m2), la culture Maqiao datant de 3200 à 3900 ans est celle du bronze primitif du delta du Yangtze. Les 90 reliques sont étudiées et protégées.

On peut ainsi imaginer leur cadre de vie.
Ils ont construit des abris sur pilotis et de forme carrée sur des bancs de sable, en utilisant planches de bois, troncs et branches d’arbres, bambous, roseaux, chaumes et autres matériaux disponibles.

Les reliques recensées ont permis d’identifier 19 espèces d’animaux dont 17 vertébrés (requin, bar, poisson inconnu, tortue à carapace molle, poulet, dauphin, chien, chien viverrin, blaireau à nez de porc, tigre, rhinocéros, porc domestique, sanglier, cerf sika, élan, petit cerf et buffle) et 2 invertébrés (huitre et palourde). Difficile de croire à cet environnement passé, de la capitale économique !

Les cerfs représentaient 70% des animaux terrestres. Vous découvrirez quelques fossiles d’animaux marins.

Afin de mieux maîtriser les apports de viande nécessaires, les ancêtres Maqiao ont organisé un élevage d’animaux devenus domestiques (sangliers, chiens, vaches).

La création et le développement d’outils leur ont permis la chasse, l’utilisation des peaux, les forages (feu, stockage, accès à l’eau).
Les techniques de bandes d’argile et de tour étaient déjà utilisées pour la fabrication d’ustensiles de cuisine et de stockage.
La pierre était façonnée puis polie, afin de créer des outils agraires notamment.

Vous reconnaitrez, un pot à eau en forme de canard, fabriqué avec les techniques du moulage et du tour.
Bien sûr la création artistique était présente et se retrouve sur les ustensiles de cuisine, où est représenté leur environnement, de manière stylisée.
La maîtrise du feu et des techniques de poterie installeront la venue de la protoporcelaine, dont une pièce est visible dans l’une des vitrines.
Quelques bronzes sont présents, sous forme d’outils et d’armes.

La culture Maqiao montre une coexistence harmonieuse de l’humanité et de la nature.

700-YEAR-OLD SHANGHAI COUNTY (F2)

Continuons ce voyage dans le temps. Cette exposition nous raconte un peu des 700 ans de Shanghai, d’abord celle de son territoire plutôt que de sa réalité administrative de ville, qui viendra plus tard.

Appelée Shangyang ou Haishang pour sa proximité maritime, elle fut le petit «  village de Huating » puis « préfecture de Huating/ Songjiang », bénéficiant de ressources abondantes (maritimes et terres fertiles).
Le lieu devient une étape du transport maritime et s’installe comme « Shànghǎi », sous la dynastie des Song du Nord (960-1127), afin de récolter les taxes sur les alcools, c’est le « Shanghai Revenue Bureau ».

Les frontières de la Chine se modifient et les Song du Sud (1127-1279) installent leur capitale à Lín’ān (Hangzhou), Shanghai va profiter de sa proximité et aussi de celle de Suzhou. . Elle devient ainsi un lieu stratégique d’échanges économiques.
Prospérité et augmentation de la population en sont les manifestations.

Sous les Yuan (1271-1368), la dynastie Mongole émancipe Shanghai de la préfecture de Songjiang qui pourra vivre ainsi son propre destin.
La géniale HUANG Daopo, vendue à 12 ans comme « enfant-mariée », y fera naître les prémices de l’industrie textile, en plantant le coton, concevant des machines textiles, formant et diffusant ses savoirs.
Elle deviendra une héroïne des avancées techniques de la Chine.

Sous les Ming (1368-1644), de grands travaux sont effectués sur les rivières, afin d’éviter les graves inondations subies précédemment, au sud du fleuve Yangtsé. Voyez la reconstitution d’une écluse, en rondins de bois.

Ces travaux vont donner une nouvelle importance à la rivière Wusong (aujourd’hui rivière Suzhou), au Huangpu et donc à Shanghai… le bourg !

Coton, riz, poisson, sel et soie sont les principales marchandises produites ou transportées. L’essor de la filière textile continue et vous découvrirez la couette retrouvée dans une tombe Ming, faite de calicot bleu, connu sous le nom de tissu Yaoban, imprimé à rayures de Songjiang, l’un des 4 plus connus sous les Ming.

Mais c’est aussi une période troublée pour Shanghai, qui subit la politique de repliement de la Chine sur elle-même, avec l’arrêt des échanges internationaux décidé par l’empereur fondateur Ming Taizu (1328–1398) et les attaques successives des pirates japonais : 5 fois en 1553, c’en est trop ! L’empereur accorde une fortification à Shanghai.

Sous les Ming et les Qing, Shanghai est le port de transbordement des marchandises (plutôt textiles : coton et soie) fabriquées jusqu’à Suzhou, pour les conduire vers le nord de la Chine et en reçoit les céréales, le soja et ses nombreux dérivés. Le transport de la fameuse porcelaine venue de Jǐngdézhèn est aussi dans les cales des navires.

Voyez la scène des navires anti-sable (rectangulaire, peu profond, à fond plat, proue carrée, ayant de 3 à 5 mâts) et le dur labeur des coolies sur les quais de déchargement. Cette industrie de construction des navires anti-sable, devient un des atouts de cette prospérité. Sa vitesse de frêt des marchandises étant plus rapide que celle du fret fluvial, pour les liaisons nord-sud de la Chine.

Promenade dans une rue commerçante reconstituée du quartier de Xiaodongmen, avec ses échoppes de tissus, médecines traditionnelles chinoises, vin, vaisselle. Elle était appelée rue du commerce extérieur, car les marchands venus des provinces du Fujian et du Guangdong, y vendaient grâce à leurs réseaux extérieurs, des articles étrangers.

Mais Shanghai va vivre après les guerres de l’opium et la signature du traité de Nanjing (1842) avec les Britanniques, et ceux qui suivront, son plus grand bouleversement à la fois culturel, idéologique, économique.
Les concessions étrangères apportent de nouvelles avancées scientifiques, technologiques, une nouvelle esthétique (ex : architecture) et idéologie, avec les Jésuites notamment.

Ces échanges des cultures chinoises et occidentales donnent à Shanghai un statut particulier et ces bouleversements feront d’elle, la capitale économique de la Chine, faisant presque oublier la suprématie administrative et économique de Songjiang et Suzhou, dans le passé.

Remarquez quelques objets précieux, dont l’encensoir d’argent finement ciselé, datant de la 1ère République de Chine (1912-1949).

Asseyez-vous peut-être, pour regarder les images et les films d’un Shanghai que nous ne connaitrons pas.
Au-delà des multiples métamorphoses de la ville, on prend conscience du patrimoine considérable déjà disparu…et de la nécessité de préserver aujourd’hui, ce qui doit l’être.

D’autres découvertes suivront…

Vaisselle, vêtements, « nécessaire de beauté », hologramme, maquettes, reconstitutions grandeur nature, vidéos nous aident à mieux comprendre les évolutions, de Huating à Shanghai.
Votre parcours sera accompagné de panneaux d’explication en anglais et d’informations plus précises sur certains objets via l’audioguide.
Les commentaires demanderaient à être moins descriptifs qu’explicatifs.

Une balade vous attend dans le Minhang Cultural Park à la sortie ou celle de la vieille ville de Qibao, bien qu’elle ait perdu beaucoup de son authenticité.
Il faudra revenir pour la prochaine exposition du Powerlong Museum tout près, ou du Long Haipai Art Museum (gratuit).

Institution d’Art Contemporain : TANK Shanghai

Crédit photo Shanghai TANK

TANK Shanghai,
Du mardi au vendredi : 12h-18h, weekend : 10h-18h (dernière entrée 17h30).
Adresse : 2380, Longteng Dadao/Longyao lu, Xuhui District
(龙腾大道2380号, 近龙耀路)
Métro : Ligne 11, Station Yunjinglu.
Tel  : +86 21 6950 0005. Possibilité de tour guidé. Info : info@tanksh.cn
Site web : http://www.tankshanghai.com/en/

TANK Shanghai  :

Ouvert en mars 2019, il est l’idée originale du collectionneur chinois Qiao Zhibing. Sur un site industriel, le long du Huangpu (West Bund), 5 réservoirs de carburant sont réhabilités en centre d’art contemporain, galeries et autres espaces publics, grâce au travail du cabinet de Beijing, Open Architecture. Ce dernier divise d’abord les réservoirs par diamètre (24 ou 28 m de large), puis par fonction, afin d’offrir un espace de 60000 m2.
Ces grands cylindres blancs stockaient le carburant des avions de l’aéroport de Longhua, tout près. Construit en 1917, il fut le 1er aéroport international de Chine.

La réhabilitation du site est l’une des rares, faite sur le site de réservoirs de carburant. TANK Shanghai est une institution à but non lucratif, qui trouve sa place sur la scène artistique contemporaine de la ville. Elle propose expositions, activités publiques et divertissements autour des thèmes de l’art, l’architecture, la ville et la nature.

Qiao Zhibing :
Collectionneur d’art qui investit dans l’art contemporain depuis 2006.
Sa collection comprend les œuvres d’artistes chinois comme internationaux. Fondateur de TANK Shanghai, il est aussi mentor du 3ème cycle, de la CAFA de Beijing. Il est considéré par ART News, comme l’un des « 200 meilleurs collectionneurs d’art mondiaux », depuis 2013.

« Aesthetics » : Collection privée de Qiao Zhibing
Jusqu’au 11 octobre. Entrée : 50 RMB. Tank n°4

C’est la 1ère fois que le collectionneur présente une partie de sa collection qui sera dévoilée chaque année, sur des thèmes différents : « Aesthetics » (2021), « Emotion » (2022), « Inspiration » (2023).
Il me dit souhaiter « cette exposition comme une conversation  ». Elle présente dans un parfait équilibre, 12 artistes, 6 chinois et 6 internationaux.

L’exposition reflétera comment l’art peut établir « un pont subtil entre les époques et les régions, en influençant les individus, amenant ainsi le public à observer et à apprécier l’art contemporain d’une manière plus juste ».
Pour Qiao Zhibing, collectionner est une « intuition personnelle », ce n’est pas un compromis.
Les œuvres exposées comprendront peintures, installations, vidéos et autres supports.
Qiao Zhibing a commencé à collectionner les œuvres de ces artistes de renommée internationale pour certains, dès leurs débuts.

Un lien particulier existe entre les artistes et leur collectionneur. Chaque collection reflétant une époque, des expériences de vie, des souvenirs, des sensibilités partagées.

L’exposition sur 2 niveaux, présente les œuvres des artistes Thomas Houseago, He Xiangyu, Martin Creed, Theaster Gates, Hu Xiaoyuan, Liu Jianhua, Liu Wei et le Colombien Oscar Murillo.

« Bad Neon  » par Theaster Gates
Jusqu’au 29 août 2021. Tank n°3. 100 RMB

Theaster Gates : cet artiste américain de 47 ans, vit et travaille à Chicago où il enseigne à l’Université (Département d’arts visuels) et gère certains projets artistiques du Colby College Museum of Art. Il fut l’artiste en résidence au Getty Research Institut.

Theaster Gates et Qiao Zhibing lors de la construction de Shanghai TANK
Crédit photo Shanghai TANK

D’origine modeste il étudie les arts, la céramique et l’urbanisme. On retrouve dans ses installations et performances, une dimension sociale forte. Comme une concrétisation de ses apprentissages il réhabilite dès 2009, des espaces abandonnés en lieu de culture. Il milite pour l’égalité de traitement entre les cultures et notamment dans le monde des arts, qui semble avoir oublié depuis les années 60-70, les artistes noirs, par exemple.

Theaster Gates a exposé ou performé en France (Palais de Tokyo), Allemagne (Sprengel Museum), Suisse (Kunstmuseum Basel), Italie (Fondation Prada), au Canada et aux USA (National Gallery of Art Washington D.C) etc. Il a reçu la Légion d’Honneur en 2017 et le 26e Crystal Award, en 2020 à Davos, pour son leadership dans les communautés durables, comme leader culturel facilitant activement le changement.

« Bad Neon » :

Il y a 4 ans, l’artiste visite TANK Shanghai encore en construction et pense à une installation originale, qui permettrait un lieu de rencontre et d’échanges, la visibilité d’œuvres d’art contemporain, l’écoute de musique, l’esprit de divertissement.

Crédit photo Shanghai TANK
Il propose donc une expérience différente. Ainsi sur une piste circulaire du Tank n°3, les visiteurs pourront patiner sur des roulettes, écouter de la musique des années 80, voir des œuvres sur les parois du tank faites de néon et de leds ou de miroir à facettes (« Houseberg » or ou argent) au centre de la piste. Des films d’époque, rendant hommage à la musique house et aux clubs des années 1980 à Chicago, sont diffusés sur des écrans.

Le jour du vernissage, les visiteurs plutôt de la génération Y, nés à l’époque de la musique qu’ils écoutaient, glissaient sur la piste avec enthousiasme. La maîtresse des lieux était une jeune Dj shanghaienne, vêtue de rouge façon années 80. L’énergie voulue par Theaster Gates était là.

(Détail des œuvres exposées, sur prospectus à l’entrée de la piste, comme « Mama’s Milk »).

EXPOSITION MINIATURE

400 ans d’histoire de Shanghai en miniature.

Ouvert tous les jours de 9h à 21h. Tianyu Mansion
Adresse  : 125, Jiuxiaochang Lu / Fangbang zhong Lu, Huangpu District. B1 (repérez plutôt Tianyu sur photo)
Métro : Ligne 10, Station Yuyuan (sortie 1).
Entrée : 120 RMB (1 personne) 180 RMB (2 personnes). Enfant (68 RMB et -1,1m gratuit).
Entrée toutes les 20’

Tianyu Mansion :

Tianyu Mansion intérieur Yuyuan

Bâtiment emblématique du quartier autour du jardin Yu, il est avec ses 6 niveaux, le plus haut de styles Ming et Qing de Shanghai…mais fut construit en 1994 ! Restauré dernièrement, il a ouvert ses portes en automne 2020.
Il fut construit sur un ancien terrain de forage militaire sous la dynastie Ming et accueille maintenant des boutiques de marques locales emblématiques comme White Rabbit (confiserie et dérivés), Feyue et Warrior (chaussures) ou marque chinoise de soins de peau assez ancienne, devenue très en vogue, « Pechoin », ainsi que des boutiques à thème.

Vous y rencontrerez peut-être, la nouvelle génération habillée en Hanfu (vêtements traditionnels chinois) ou style années 30.
Ces nombreux centres commerciaux de Yuyuan sont la modernisation des foires qui entouraient le temple du Dieu de la ville de Shanghai (上海城隍庙), sur la Fangbang Zhong lu.

L’exposition :

Elle présente le long d’un parcours, près de 400 ans d’histoire de Shanghai, au travers de multiples scènes miniatures, de moments ou de lieux choisis de Shanghai, depuis la création du jardin Yu en 1559 jusqu’à 1937.
Première du genre, elle intègre des modèles miniatures, des machines dynamiques, certains objets d’époque et des arts multimédias. Elle est organisée par Yumeng Culture and Innovation. Les 500 bâtiments miniatures, 10000 personnages et 70 installations artistiques interactives ont nécessité le travail de 50 maîtres artisans, pendant 2 ans. Si les informations sont en mandarin, les titres sont aussi en anglais et cette exposition surtout visuelle est suffisamment accessible, compréhensible et les lieux, reconnaissables.
L’interaction voulue la rend ludique et attractive, pour les plus jeunes comme pour les adultes. C’est sûr vous vous prendrez au jeu.
Un conseil ? Appuyez sur tous les boutons et des surprises, des éléments de compréhension, comme des situations drôles, vous seront dévoilés.

5 espaces se succèdent :

Yu Yuan  : Vous découvrirez la densité et la richesse de ce site (l’un des 5 plus beaux jardins classiques en Chine) reconstitué d’après un tableau de la période de l’empereur Qianlong (1736-1796). Plus de 3 000 personnages représentés. Un peu perdus par les changements du Yu yuan, vous aurez 3 points de repère toujours actuels : La fameuse maison de thé Húxīntíng (湖心亭), l’entrée de la propriété du jardin Yu et le temple du Dieu de la Ville de Shanghai, de la Fangbang lu.

Route de transport maritime : Dans cette 2ème salle, un décor maritime faits des différentes embarcations chinoises et étrangères de l’embouchure du fleuve Yangtze.
Plus loin une maquette rappelle l’attaque de la porte nord de la forteresse de Shanghai, pour libérer la ville aux mains des insurgés « Les Petits Couteaux » (issus de la mouvance Taiping), le 6 janvier 1855.
La marine Française et l’Amiral Laguerre (ça ne s’invente pas), conduisent cette opération qui doit venir en aide au pouvoir Qing, mis à mal.

Jeux de foire : Dans une ambiance Belle Epoque, ces machines de divertissement revisitées, nous font partager l’ambiance d’une époque, aux travers de ses objets. Dans l’une d’elles, des valises au contenu bien différent est scanné, dans une autre, un hologramme fait apparaitre une photo ancienne dans une cuve d’un laboratoire photo. Approchez-vous des écrans. Au mur, des portraits prennent vie, par la magie du numérique.

Salle principale : vous entrez au cœur de la ville de Shanghai avec une succession de bâtiments emblématiques (Maison Moller, le Normandie, dont vous découvrirez les instants de vie des habitants en appuyant sur le bouton, quartier de Shikumen) de lieux d’activité industrielle (centrale électrique, entreprise d’eau potable Aquarius (1892)…,

de vie sociale (restaurant chez Louis, Cathédrale St Ignace : montez sur le marchepied puis bouton magique pour assister au mariage en cours, rues commerçantes)

ou de divertissements (cinéma Cathay : bouton, film des années 30 et surprise

ou l’ancien Canidrome (Yiyuan Dog) de la Fuxing zhong lu : mettez une pièce, cela déclenche une course de chiens et si vous gagnez, une boite remonte, à échanger à l’entrée contre un petit cadeau).

Les visiteurs pourront même aider à éteindre un incendie à la caserne des pompiers de Nanshi (vieille ville).

Vous assisterez aussi aux travaux de comblement de la rivière YangKingPang (1914-15) qui deviendra la Yan’an lu (1950) et qui séparait l’ancienne Concession Française, de la Britannique.

Les spécialités culinaires ne sont pas oubliées, comme les petits pains à la vapeur de Nanxiang, le sang de canard et la soupe aux vermicelles.
Certains événements historiques de Shanghai non plus, comme lorsque le maire Wu Ruifang organisa un banquet, dans le jardin pour le petit-fils d’un roi allemand, à la fin de la dynastie Qing.
Ces lieux sont restaurés sur la base de leur conception originale et historique, selon l’organisateur de l’exposition.

Le train : Dans cette dernière salle, montez dans le train où des films réalisés à Shanghai, dans les années 20 et 30, sont projetés sur les fenêtres intérieures. Vous reconnaitrez peut-être l’acteur Cheng Yi, le personnage incontournable de San Mao ou l’actrice Ruan Lingyu, dont la tragédie de ses films a rejoint la vie privée.

Cet événement culturel et ludique est bien sûr adapté aux familles.
Il permet d’appréhender plus simplement, des événements historiques, une vie sociale, une architecture, une activité économique de l’histoire de Shanghai.

Tianyu Mansion côté Jiuxiaochang Lu

MUSIQUE ET CHANT

Anne EVENOU en concert.

Artiste appréciée des communautés francophone et anglophone de Shanghai, Anne Evenou a le parcours d’une passionnée de musique, de chant et de Chine.

L’artiste  :

Chanteuse de jazz et sinologue, elle découvre seule la Chine en 1996 pendant 2 mois, avant de s’installer à Shanghai en 1998, invitée par le Conservatoire de Musique. Elle a débuté sa carrière musicale à Paris dans l’univers de la musique classique, travaillant avec de grands artistes comme Michel Podolak, Michael Lonsdale et interprétant du chant baroque, de la musique période romantique et des œuvres contemporaines.
Elle partage sa passion artistique entre la Chine, la France et les États-Unis sur des scènes prestigieuses telles que le Shanghai Concert Hall, Shanghai Culture Square, le Shanghai Symphony Hall, le BB King Club à NYC, le Sunset Sunside Jazz Club à Paris.
En concert, elle nous ouvre les horizons, en chantant en 6 langues (chinois, français, anglais, italien, espagnol, portugais du Brésil).

Son répertoire est vaste et s’étend du jazz des grands standards américains, aux grands artistes de la chanson française.
Elle réarrange parfois des morceaux chinois, empruntant aux rythmiques des musiques noires-américaines et latines.

Elle collabore également avec des artistes de musique pop, électronique, de musique chinoise traditionnelle, celtique, ou d’Europe de l’Est, interprétant leurs chants traditionnels et folkloriques.

Un souvenir fort de sa vie professionnelle ?

Celui d’avoir chanté au B.B. King Club à Times Square, le 31 Décembre 2006, afin de « remplacer » aux côtés de Chaka Khan, père de la Soul, le grand James Brown, décédé quelques jours auparavant.

Anne Evenou a repris sa carrière solo depuis 2009 et est l’invitée exceptionnelle du légendaire Jazz at Lincoln Center dans sa version shanghaienne, afin de célébrer la Journée Internationale du Jazz, le 30 avril 2021, ainsi qu’une série de 4 autres concerts le 2, 3, 4 et 5 mai 2021.
Elle invitera chaque soir des musiciens différents et sera accompagnée d’artistes chinois, français, canadiens, israéliens, américains, avec lesquels elle nourrit une amitié musicale depuis des années.
Elle a enregistré son premier album Jazz à NYC dont sa sortie mondiale est prévue en 2021.

Les concerts (Avril et mai 2021) :

• Au Heyday (50 Taian lu/Xingguo lu), le samedi 24 avril 2021 à 21h45 (voir affiche).

• Au Jazz at Lincoln Center Shanghai, 5 soirées : Billets mis en vente entre le 12 et 15 avril sur Wechat, compte officiel Jazz at Lincoln Center (JALC : 林肯爵士乐上海中心).

Vendredi 30 Avril 2021 : 1er concert (19h30 à 21h), 2ème concert (21h30 à 23h).
Dimanche 2 mai 2021 :1er concert (19h30 à 21h), 2ème concert (21h30 à 23h).
Lundi 3 mai 2021 : 1er concert (19h30 à 21h), 2ème concert (21h30 à 23h).
Mardi 4 mai 2021 : 1er concert (19h30 à 21h), 2ème concert (21h30 à 23h).
Mercredi 5 mai 2021 : (19h30 à 21h).
Contact :

Si les artistes sont soutenus en France (même insuffisamment), que dire des artistes français, qui portent la culture aux quatre coins du monde…Ils ont juste besoin de nous !

GALERIE D’ART

« Botanical Transmutations » LIU ZhenChen et Quentin DEROUET.

Jusqu’au 23 mai 2021. ArtCNGallery, du mardi au dimanche 11h à 19h
Adresse : 876, Jiangsu Road près de Huashan Road (上海市江苏路876号,近华山路) Métro : Lignes 10/11 (st. JiaotongUniversity). Tel : +86 21 6167 3917.
Contact : contact@annececilenoique-art.com Wechat : ArtCN-shanghai Pour + d’infos : www.annececilenoique-art.com

Dans cette nouvelle exposition, la galeriste Anne-Cécile Noïque nous propose un dialogue entre 2 alchimistes du végétal, Liu ZhenChen et Quentin Derouet. Issus de cultures différentes, ils ont pourtant une vision complémentaire de la synergie entre l’Humain et le monde végétal et de ce que ce dernier nous enseigne sur nous-mêmes…

Deux visions…
Liu ZhenChen : Nous connaissons l’importance de la Médecine Traditionnelle dans la culture chinoise et pour l’artiste, art, plantes médicinales et minéraux sont médecines. La volonté de les rassembler fait naître une synergie particulière.
L’exemple est donné du caractère chinois 藥 « Yào », signifiant médicament, formé du radical « plante » et du son qui peut prendre le sens de « qui rend heureux », en éliminant maladie et souffrance. Ces racines, tiges, feuilles, fleurs, fruits, graines et minéraux deviennent alors naturellement pour l’artiste, de réels outils, dans l’élaboration d’une œuvre. Chacun d’eux laissant son empreinte mécanique ou formelle sur le papier de coton. Celle-ci devient « un intervalle de temps et d’espace », une respiration au milieu de la couleur.

D’abord vidéaste et artiste d’installation, c’est le contexte de pandémie et la maladie d’un proche qui inspirent ce nouveau média pour lui (peinture à huile sur papier coton) et son sujet, la nature et l’art comme thérapie. Il ira récolter ce qui lui est nécessaire, dans une plantation de MTC de Pudong et en fera même une exposition, dans une clinique privée de Shanghai.
Certaines de ses œuvres, toutes produites en 2020, furent exposées également au Pearl Art Museum, la même année.

Liu ZhenChen est né à Shanghai en 1976. Il vit et travaille actuellement entre Paris, Shanghai et Hambourg. Il est diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Shanghai, de l’École Nationale Supérieure de la Villa Arson et d’un 3e cycle en 2007 du Studio National des Arts Contemporains Le Fresnoy à Tourcoing (meilleure formation française pour les arts vidéo et numérique).

Il a exposé au Grand et Petit Palais, Palais de Tokyo, Nuit Blanche, Centre Pompidou à Paris, Museo Reina Sofia à Madrid, Kunst Museum à Bonn, Musée d’Histoire Naturelle à New York etc. Il a produit également des courts métrages présélectionnés lors d’événements cinématographiques internationaux à Lugano Amsterdam, Sao Paulo…Il a été récompensé une trentaine de fois (festivals et plates-formes artistiques).
Certaines de ses œuvres sont dans les collections du Musée National d’Art Moderne du Centre Pompidou et à la Maison Européenne de la Photographie à Paris.

Sa rencontre avec la galeriste Anne-Cécile Noïque, se fait fin 2020, par l’active scénographe et commissaire d’exposition française Margo Renisio.

La série « Panacea » (« qui guérit tout »), offre à l’artiste un statut d’alchimiste qui expérimente tout, formules comme matérières et offre son travail, comme une médecine au regardeur et à ses maux…

Quentin Derouet, utilise aussi le végétal comme outil mais en limite son choix à la rose rouge, pour sa puissante symbolique. Elle mêle en effet le sublime et le danger, les symboles de larésistance et du fascisme, la source d’inspiration éternelle des grands poètes et une fragilité physique dans le temps.

Dans sa technique d’élaboration, il écrase une rose sur la toile à de multiples reprises (voir vidéo dans la galerie), il y a tout à la fois la recherche de la couleur parfaite, celle plus profonde du sublime et le retour à un geste brut, primal des premiers artistes de peintures rupestres. L’artiste est aussi un alchimiste qui expérimente, en tirant de la rose rouge, sa couleur naturelle ou celles obtenues après altération par le feu (noir) ou l’oxydation (marron).

Il passera 2 mois en 2017, dans une grande plantation de roses du Yunnan, où il travaillera sur le sol, près d’une rivière et au milieu des roses.

Quentin Derouet né en 1988, est diplômé, de l’École Nationale Supérieure de la Villa Arson, avec « Grande distinction ». Il a reçu le prix de la Ville de Nice en 2012. Il collabore en 2014, avec un des grands producteurs de roses de la société Meilland, à Salon-de-Provence, afin d’élaborer une nouvelle variété de rose, avec la plus belle trace de couleur laissée. Il vit et travaille entre Paris et le sud de la France.

Il a exposé à Paris, Nice, Turin, Shanghai (galeries), au Musée d’Art Moderne de Saint Étienne, à la FIAC Hors les Murs, au Carreau du Temple à Paris, au Kunst Merano Arte, à Beyrouth Art Fair etc.

Ici, le végétal au travers de la rose rouge, n’est pas une médecine pour l’artiste, mais il est source de réflexion, concentrant à la fois Eros et Thanatos.
La rose, symbole de l’amour (parfois l’Amour sacré dans l’iconographie picturale) et le rouge, celui de la séduction s’exposant avec exubérance, capte tout regard accessible…mais bientôt le temps et l’oxydation feront leur œuvre, altérant son éclat à jamais, nous rappelant comme une vanité de la peinture classique, que l’accès au sublime ne peut se faire dans la matérialité…

Post-Scriptum...

Ce CultureS Shanghai était déjà en ligne lorsque le vernissage de la galerie Art+ Shanghai a eu lieu. La réactualisation possible et des raisons de venir découvrir cette nouvelle exposition, justifient cet ajout.

Duo Solo « Immersion in Lights & Curtain Time » Bao Lei & Jiang Yifan.

Jusqu’au 23 mai 2021. Art + Shanghai Gallery, du mardi au dimanche, de 10h à 19h.
Adresse : 191, Nan Suzhou lu/Sichuan lu, Huangpu District.
Métro : Lignes 10 et 12, St. Tiantong road.
Tel : +86 21 6333 7223 ; Contact  : contact@artplusshanghai.com
Site : www.artplusshanghai.com
(Crédit photos 2, 3 et 6 : Art+ Shanghai Gallery)

Pour cette nouvelle exposition, Art+ Shanghai Gallery innove par plusieurs aspects avec ce « Duo Solo ».

Mais pourquoi cette formulation ?
Après le group show et le solo show, le Duo Solo est un entre-deux. En effet s’il existe un fil conducteur entre les artistes ou les œuvres d’une exposition collective, la galerie présente ici quelques œuvres de 2 artistes chinoises, aux univers et techniques différents, mais qui fonctionnent bien ensemble.

De plus, pour marquer la frontière, 2 ambiances et 2 types d’encadrement se côtoient. Pour Bao Lei, les œuvres enchâssées sous verre ou montées sur aluminium, de manière contemporaine, se retrouvent dans une ambiance gris-bleuté.
Pour Jiang Yifan, l’encadrement massif de bois rappelle les racines auxquelles elle se réfère, dans une ambiance plutôt rouge Ponceau.

« Immersion in Lights » par Bao Lei :

Peut-être aurez-vous l’impression dès votre arrivée (surtout de nuit), d’avoir des œuvres rétro-éclairées, sur le mur gauche, par l’effet lumineux et coloré du travail de l’artiste. Elle choisit l’aquarelle, média quelquefois boudé bien injustement par les collectionneurs, qui s’ajuste ici parfaitement, à l’impossibilité de traduire dans son intégrité, les temps de la mémoire. Tout comme les pigments qui se diluent sur la toile, les événements, les personnages qui habitent notre mémoire, s’estompent inexorablement, laissant la place à l’inconsistant, comme à l’indéfinissable. Malgré tout, de son pinceau l’artiste fixe quelques scènes, qu’elle mélange parfois, dans un ultime défi au temps, mais aussi aux réseaux sociaux chronophages, permettant beaucoup moins ces retours vers nos souvenirs…

Bao Lei  : elle est née en 1979 à Guangyuan (province du Sichuan). Après 7 ans d’études, elle obtient une « maîtrise » au Sichuan Fine Art Institute (SFAI), où elle va enseigner, puis obtenir la responsabilité du département d’aquarelle. Elle vit et travaille à Chongqing. Depuis 20 ans, elle a exposé dans sa ville, à Beijing (National Art Museum of China), Hambourg, Düsseldorf, au Canada…

Dans le quadriptyque « Getting Warm », retrouverez-vous l’artiste laqueur français, Wensen Qi, (voir CultureS Shanghai Août 2020) et ami de Bao Lei ?

« Curtain Time » par Jiang Yifan :
C’est une esthétique qui semble bien moins contemporaine au premier abord et une véritable filiation avec celle de la Chine ancienne, que nous propose l’artiste de 28 ans. Logiquement, elle choisit l’encre pour son trait précis et délicat, sur une toile de soie traitée de manière traditionnelle.

Dans le même esprit, Jiang Yifan se réfère à certaines œuvres des dynasties Tang, Song et Yuan, qu’elle remet en scène littéralement, (référence théâtrale par la présence des rideaux rouges d’une scène) et dans lesquelles elle redistribue les rôles, assurant une place maîtresse à la Femme, comme celle sur le cheval, dans « Drifting Flowers », qui prend la place du notable hiératique, de la peinture originelle. Si elle choisit d’honorer son héritage, par les décors (山水画) et l’esthétique étudiés à l’université, sa perspective, sa représentation des corps et sa symbolique, sont bien le langage artistique propre de Jiang Yifan (« River », « Leisure Time »).

Jiang Yifan : Née dans la province du Xinjiang, elle est diplômée de l’Université Populaire de Chine (Maîtrise). Son travail a été présenté dans des expositions collectives (Art Nova 100 artist, Guardian Art Center ou personnelles (Mountain Art Beijing & Frank Lin Art Center, à Beijing…). Elle vit et travaille à Pékin.

Françoise BOURRY-MAUGEIN
culture@shanghai-accueil.com

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